Texte : Morgan Couturier – Victimes d’une procédure d’expropriation par la Métropole de Lyon et le Sytral qui souhaitent installer un couloir de bus et une piste cyclable, les artisans de Maison Panéo ont été déboutés par la justice… renforçant l’idée d’une fermeture prochaine.
Le mot avait circulé un peu partout sur les réseaux sociaux : le juge des expropriations devait être de passage ce lundi 6 octobre 2025, avec la ferme intention de dresser l’inventaire de ce qui devait disparaître. Alors par soutien aux propriétaires, Ali et Abdelkader Harbaoui, l’idée avait été soumise de leur rendre visite en masse au petit matin.
Dégoût. La mine des mauvais jours pour Ali Harbaoui soutenu par des clients et son avocat (avec son cartable)
Une façon de prouver au passage, l’attachement des Brondillants à ce commerce de proximité situé 272, route de Genas, une artère complètement ravagée par deux années de travaux. Cependant, en cette triste journée d’automne, la loi du plus fort a eu raison d’Ali Harbaoui et de sa traditionnelle empathie, après trois ans d’angoisse.
Une facture de 7 millions d’euros pour la voie lyonnaise numéro 11
En effet, malgré la présence de pompiers et de nombreux clients, le boulanger a eu bien du mal à masquer son inquiétude. Une crainte renforcée plus tard dans la matinée, lorsque le Brondillant dut prendre le chemin du tribunal, pour prendre la mesure de ce que lui réservent les écologistes. « Le Sytral veut gagner du temps et nous a envoyés devant le juge », blâme Ali Harbaoui.
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Hélas, à la sortie de l’audience, ses craintes furent malheureusement confirmées. Le projet de « bus à haut niveau de service » (BHNS entre Part-Dieu et les Sept-Chemins, ndlr), (20 mètres de large) agrémenté d’une piste cyclable de 3 mètres de large a été validé par les juges qui ont envoyé l’un des leurs dresser l’inventaire au petit matin, sous les yeux des clients médusés.
Malaise. Scène surréaliste, ce lundi 6 octobre à 9h. Vincent Barbier, avocat d’Ali Harbaoui fait face à la juge des expropriations qui dresse l’inventaire des équipements et du mobilier au milieu des clients.
Or, c’est l’ajout par les écologistes de cette piste baptisée « voie lyonnaise » qui entraîne l’expropriation et la destruction probable de la boulangerie. Trois petits mètres qui l’emportent sur le maintien de son activité. Et ce, au détriment de son commerce, la Maison Panéo, pourtant installée route de Genas depuis 2015.
Expropriés pour une « piste cyclable bidirectionnelle de 3 mètres de large »
Résultat, le commerçant brondillant et son associé craignent de devoir plier bagage à la fin de l’année ou au premier trimestre 2026. Dans sa chute, ce dernier regrette au passage de devoir mettre au chômage une dizaine de salariés. « Ils ne veulent plus de commerces », concède encore Ali Harbaoui, redoutant en outre, une infime compensation financière.
« Ils ne nous proposent pas grand-chose », soutient ce dernier en prenant l’exemple du parking attenant, lui aussi menacé de destruction, dont il a la simple jouissance et non la propriété. Néanmoins, l’intéressé promet de « continuer de se battre ». Sans trop d’espoir. Face à la force de frappe du Sytral et l’appui des juges, le moral des troupes en a pris un coup.
Faibles avec les forts, forts avec les faibles, les écologistes dévoilent ici une nouvelle facette de leur politique antisociale.
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