Texte : Marco Polisson – Il n’a pas fallu deux heures de TGV pour que le scandale des notes de frais de la socialiste Anne Hidalgo ne rejaillisse sur son ami écolo Grégory Doucet. Nos révélations sur un enfumage en règle.
La polémique sur ses frais débute par un joli coup de com’ d’Alexandre Dupalais. Quinze jours après son entrée en campagne, le jeune cadre du mouvement UDR fait le buzz sur X (ex twitter). Son post illustré par deux notes de frais de Grégory Doucet a touché plus de 100 000 internautes.
Tout le monde fait comme si le problème des notes de frais des élus ne concernait que Paris alors que les Lyonnais paient aussi les virées shopping de Grégory Doucet ️ Avec près de 10 000 euros par mois d’indemnités M. Doucet pourrait peut être se payer ses cravates ? pic.twitter.com/sYUF0fz0aK
— Alexandre Dupalais (@a_dupalais) October 5, 2025
« Tout le monde fait comme si le problème des notes de frais des élus ne concernait que Paris alors que les Lyonnais paient aussi les virées shopping de Grégory Doucet. Avec près de 10 000 euros par mois d’indemnités, M. Doucet pourrait peut-être se payer ses cravates ? » fait mine de s’interroger le candidat aux élections municipales.
L’occasion de s’intéresser de près à l’utilisation de l’argent des contribuables par l’épéhé(maire) de Lyon. Le process est simple et accessible à tous. Il suffit d’effectuer une demande de documents administratifs à la CADA pour connaître le montant des notes du petit Doucet (pour rappel, en juillet 2020, il s’est accordé 3000 euros de frais par an).
Avec une grosse réserve : il ne s’agit-là que des frais réglés directement par ses soins. Les autres sont invisibles.
La grande majorité de ses dépenses est en effet directement payée par la Ville de Lyon qui a des comptes ouverts dans de nombreux commerces, restaurants, entreprises et sociétés de service, au titre de fournisseurs de la collectivité. Ceci explique pourquoi la CADA ne relève que 2 notes de frais durant les deux premières années de mandat. C’est de l’enfumage total.
L’inventaire que nous vous présentons est donc partiel, notamment pour ses dépenses en voyage. Mais il reflète bien la pingrerie du locataire de l’hôtel de ville qui conserve et se fait rembourser des factures de café, des notes de sandwichs et de taxes de séjour… Des frais ridicules qui engendrent un gymkhana administratif pour ses services qui rigolent tous les mois en les détaillant.
A votre tour d’en rire ou d’en pleurer…
Le look Doucet 2019
2020
En 2020, aucun frais d’habillement et pour cause : à l’époque, il est encore sapé comme un banlieusard parisien anonyme (photo ci-dessus). Un seul repas réglé directement par ses soins dans un resto végétarien.
Déjeuner à Lyon, le 18 août 2020. Entre deux confinements, il nous présente une seule note : un repas au restaurant végétarien Culina Hortus pour 7 personnes (mais seules 5 d’entre elles déjeunent) arrosée de 2 bouteilles de Chateldon (l’eau des rois, tout de même). Contrairement à la réglementation, les noms des participants ne sont pas mentionnés.
2021
Vélo en panne à Lyon ? Le 15 mars 2021, une note de taxi entre la gare de la Part-Dieu et son domicile… Aucune justification de ce déplacement, aucune trace de ses autres dépenses.
Finalement, la voiture ça a du bon même pour les petits trajets.
> Lire sur le même sujet : Grégory Doucet explose ses dépenses de communication au triple galop
2022
Pas de notes de frais en 2022, l’année où Doucet décrète l’interdiction des week-ends en avion. Ce qui ne signifie pas qu’il n’ait rien dépensé cette année-là, vous l’aurez compris.
2023
Grégory Doucet commence à se lâcher avec 8 notes de frais en 2023 pour un total de 538,80 euros. Avec notamment 244 euros de vêtements achetés chez Arrow pour se donner un nouveau look..
Grégory Doucet au conseil municipal du 19 janvier 2023. Le maillot de corps va bientôt disparaître au profit d’une chemise slim
Trois ans après son arrivée à la Mairie, il s’est en effet décidé à « endosser » le costume en se rendant chez Arrow sur les conseils de son nouveau communicant. Malgré ce transformisme, il se révèlera néanmoins trop grand pour lui.
Séjour à Paris avec déjeuner au restaurant Le Concorde à Paris, le 30 mai 2023.
Sur le très chic boulevard Saint Germain, le petit Doucet et son invité (nom et fonction non-inscrits) s’envoient un poulpe + une salade césar + deux tartes fines (bio, j’espère). Pas de facture pour le train, et autres dépenses de ce séjour…
Une petite tarte aux poils en dessert ! Oui, c’est très fin (je sors )
TGV pour Paris, le 3 juillet 2023. Ne supportant pas de voyager avec la piétaille, Doucet se fait surclasser en 1ère classe pour la somme de 20 euros payés par le contribuable.
Petit-déjeuner à Lyon. Le 12 septembre 2023, il se fait établir une facture pour un café allongé à 7 euros… à l’hôtel Charlemagne (ça va amuser Roland Bernard, son patron emblématique)
Déjeuner à Lyon. Avec qui s’attable-t-il chez Hugon, le 27 septembre 2023 ? Ce n’est pas indiqué sur la note rédigée par l’alerte Arlette.
2024
Gros lâchage pour le Doucet nouveau look, en 2024 – Photo Lyon 1ère
Une trentaine de notes de frais pour cette année-là. Des cafés à Lyon, des virées à Paris avec restos et dodos. Le tout avec de nombreux manques (notamment le nom de ses invités, l’objet de son déplacement) et des incohérences…
Dodo à Paris, le 13 février 2024. Pourquoi s’endort-il sous la couette du Campanile Tour Eiffel ? Nul ne le sait. Qui paie la chambre et pourquoi ne règle-t-il que la taxe de séjour de 14,95 euros ? Double mystère…
Déjeuner à Paris, le mercredi 14 février 2024, au Café Parisien (rue Monge). Qui sont ses invités ? Mystère.. Pas de facture pour le train, autres dépenses.
Friday wear à 1 679€. Craquage shopping à Lyon, le vendredi 16 février 2024, chez Arrow 2, rue du Bât d’Argent (à côté de la mairie centrale) avec dans le cabas 1 veste à 400€, 3 pantalons, 5 chemises slim fit… et une cravate en soie à 59 euros.
Taxi à Lyon, le même jour : vendredi 16 février 2024 à 22h11. Il est trop fatigué (et trop chargé) pour prendre son vélo et parcourir 11,3 kilomètres. La note présentée est remboursée alors qu’elle n’est pas remplie et n’est pas signée.
Séjour à Paris, le mardi 20 février 2024 avec une nuit à l’Ibis Styles de la Gare de Lyon pour un certain Grégory Doucet domicilié en Grande Bretagne !
Nouvelle virée à Paris, le samedi 24 février 2024. Petit-déjeuner en terrasse à l’Atelier Versailles pour 20,50 euros. Pas de facture pour le train, et autres…
Séjour à Paris, le mercredi 27 mars 2024. Avec une note de déjeuner pour 3 personnes au restaurant gastronomique Origines (6, rue de Ponthieu dans le 8ème arrondissement) s’élevant à 205 euros. Avec qui ? Mystère…
Pourquoi le contribuable lyonnais règle-t-il son shopping vélo chez Decathlon Lyon, le jeudi 16 mai 2024 à 15h28 ? Avec dans son caddie, un poncho 560 new epi à 45 euros et un surpantalon à 25 euros. En quoi cela le concerne-t-il ? La question de la légalité de ce remboursement est posée.
Voyage, voyage…
Séjour en Autriche du 14 au 21 juillet 2024. Lyon Mag raconte : « Comme à son habitude, Grégory Doucet voyagera en train. Un trajet tellement long qu’il part de Lyon ce dimanche, pour arriver en Autriche dans la nuit de lundi… »
Pour ce voyage, aucune trace de ses billets de train et des notes d’hôtel sans doute directement réglés par la Ville de Lyon. Les gastronomes lyonnais lui remboursent du fast food : une box de falafel (9,50€) et un Dôner classic (8,50€) achetés à Stuttgart…
Découchage dans le Beaujolais, le jeudi 19 septembre 2024. Qu’est-il allé faire au Clos Saint Abram à Frontenas ? Et pourquoi se fait-il rembourser cette note de 54 euros adressée au groupe écologiste ? Là encore, la légalité de ce remboursement est à préciser.
Homme sandwich à Paris, vendredi 25 octobre 2024 à 11h43. Dans le cornet de cet adepte de fast-food, une wrap houmous patate douce et 1 glace vanille de Madagascar… Pas très locavore, cet encas.
Séjour saucisse à Strasbourg, du 21 au 23 octobre. Apéro d’une heure au Purgatoire (5 ans que les Lyonnais y sont) pour 3 verres de vin et 1 Pepsi Max (boisson impérialiste s’il en est). Sans oublier un minute maid orange, propriété de Coca Cola. Quel est le motif de ce voyage et où sont les autres dépenses ? Mystère…
On sait en revanche qu’il a circulé en transport en commun à Strasbourg du 21 au 23 octobre 2024. 6 tickets de tram à rembourser. Pathétique…
2025
Sur les 5 premiers mois, on a la trace de trois séjours parisiens non justifiés.
Voyage à Paris, le vendredi 7 février 2025. De ce séjour, on a uniquement une note de la supérette Daily Monop (Gare de Lyon) où GD s’offre un petit encas baguette et un yaourt Activia. Pas de facture pour le train, et autres… Faites les comptes.
Séjour à Paris, le 14 mars 2025. Avec une nuit à l’hôtel du prince Eugène (247 boulevard Voltaire) où GD se fait rembourser 5,53 euros de taxe de séjour. Pas de facture pour la chambre et autres dépenses. Aucune justification de ce déplacement.
Virée shopping à Lyon, le 4 avril 2025, toujours chez Arrow, fournisseur officiel du Doucet nouveau. Outre 3 chemises classiques, le petit Grégory acquiert sa première chemise à poignet mousquetaire…
On progresse, on progresse…
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