Texte : Morgan Couturier – Au croisement de l’avenue Verguin et du boulevard Stalingrad, les embouteillages sont légion. Après les pénibles travaux liés à l’instauration de la voie lyonnaise numéro 2, les automobilistes sont contraints d’affronter la mise en place de la VL4 que les écologistes veulent interconnecter. Et visiblement, ces aménagements ne se font pas sans tension.

C’est un décorum bien connu au cœur de la capitale des Gaules : des barrières, des pelleteuses et des cratères un peu partout sur la chaussée. Mais alors que les touristes ont souvent répété cet été qu’il y a des « travaux partout », les usagers du boulevard Stalingrad sont eux, lassés depuis bien longtemps, par les travaux orchestrés sur cet axe.

Des accidents en cascade

Après avoir longuement affronté la fermeture d’une voie de circulation le long du parc de la Tête d’or, les voilà à nouveau forcés de jongler avec un nouveau chantier. À l’angle de l’avenue Verguin cette fois, réduite actuellement à une seule voie de circulation, contre… 4 auparavant. Le goulot d’étranglement a des répercussions jusqu’à l’auto-pont assurant la jonction avec Caluire (ci-dessus).

Avant-après avec les visuels bisounours de la métropole de Lyon. Deux voies de circulation et une trentaines de places de parking supprimées contre le lycée du Parc et le parc de la Tête d’or. Qui s’ajoutent aux 70 places du boulevard Stalingrad.

En cause, l’implantation prochaine de la voie lyonnaise numéro 4, censée relier le nord de Lissieu au quartier de Cusset à Villeurbanne. Un autre sujet de discorde. En effet, après avoir un temps présenté un visuel montrant deux « autoroutes à vélo » aménagées le long du parc, Valentin Lungenstrass, adjoint à la Mobilité, avait finalement présenté le 12 juin dernier un dessin complètement différent, collé cette fois, aux immeubles d’en face (voir ci-dessous).

L’avenue Verguin réduite actuellement à une voie en sens unique

Avec à la clé, le maintien d’une suppression d’une trentaine de places de parking. L’élu évoquait alors la finalisation « d’une bonne moitié du projet à la fin de l’été ». Force est de constater que la situation est manifestement bien différente.

Résultat, c’est bien au croisement de l’avenue Verguin et du boulevard Stalingrad que le chaos se fait ressentir. D’une part parce que les écologistes ont décidé de détruire une partie de la piste cyclable, qu’ils avaient pourtant inaugurée en grande pompe l’an passé (photo ci-dessous).

Si tout cela se répare à coups de milliers de deniers supplémentaires, ces travaux se font évidemment au détriment des automobilistes, contraints de jongler avec un rétrécissement de la chaussée. De manière inexplicable au niveau du feu tricolore d’abord, où une voie est supprimée sur 50 mètres sans aucune raison.

Une dangereuse cohabitation des piétons et des vélos

Et quand vient enfin le tour de passer, les conducteurs se retrouvent forcés de jouer des coudes pour poursuivre sur la rue Michel Rambaud, offrant ainsi au voisinage, un joli concert de klaxons. Ensuite, du fait des nouvelles bordures installées sur la chaussée, c’est la confusion pour passer sous le pont de chemin de fer à la hauteur du cours Vitton.

Ces blocages sont générateurs de pollution et de stress, conduisant souvent à des comportements dangereux. Il n’est pas rare en effet, de constater la colère d’usagers. Ceux-ci n’hésitent alors pas longtemps pour emprunter la voie de gauche, pourtant réservée aux véhicules souhaitant tourner sur le cours André Philip, afin de prendre le dessus sur leurs voisins de droite.

D’autre part enfin, si la dégradation de la circulation n’est plus une surprise pour les Lyonnais, le chantier livre un autre constat inquiétant. Avec la destruction d’une partie de leur voie lyonnaise numéro 2, les rares cyclistes se retrouvent dans l’obligation d’emprunter un très étroit corridor, initialement prédestiné aux piétons. Bon courage à ceux qui souhaitent l’utiliser.

Tout réuni, c’est donc un vaste chaos qui est promis aux Lyonnais. A minima jusqu’en décembre 2025, à en croire les panneaux d’information plantés par la Métropole de Lyon. Motif d’espoir : la proximité avec les prochaines élections municipales. Car d’ici le mois de mars, les écologistes semblent motivés à tout boucler. Sans retard, cette fois.