Texte : Margaux Nourry – On dit qu’après la pluie, vient le beau temps mais dans le cas de Lyon, seulement des jours sombres s’annoncent, et ça dure depuis cinq ans. Le fléau qui immobilise la Presqu’île n’épargne aucun arrondissement.
Et l’un des quartiers les plus impactés est Saint-Just, qui se retrouve cloîtré sur sa colline. Avec pour seule issue vers la Presqu’île la montée de Choulans, à la suite de la fermeture définitive (comprendre : jusqu’en mars 2026, ndlr) de la montée du Chemin-Neuf.
S’ajoute à cela la mise en place d’une écluse rue de Trion – heureusement celle de la rue Radisson a été supprimée et le double-sens de la rue de l’Antiquaille rétabli. Et si les habitants réussissent à descendre de la colline, ils se retrouvent confrontés… aux bouchons des quais de Saône.
Un casse-tête sans fin pour l’association d’aide à la personne Maxi Aide dont le siège est situé à Saint-Just.
Depuis 70 ans, celle-ci apporte du soutien à près de 1 300 personnes en situation de handicap dans la métropole lyonnaise, avec la vocation de briser l’isolement de ces bénéficiaires dont la moyenne d’âge est de 80 ans.
Pour cela, des auxiliaires de vie arpentent la métropole de long en large pour visiter plusieurs bénéficiaires par jour. Pour couvrir l’ensemble du territoire, Maxi Aide comprend plusieurs antennes à Irigny, la Duchère, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, Rillieux-la-Pape et un siège à Saint-Just donc.
Et le problème est le même partout : ce personnel, plus qu’indispensable, se retrouve coincé dans les bouchons interminables de Lyon.
Si quelques automobilistes osent emprunter la montée du Chemin Neuf à leurs risques et périls, l’axe est aujourd’hui abandonné aux cyclistes.
Et confronté aux travaux, à la ZFE, à la ZTL, au manque de place… Ils pourraient se replier sur les transports en commun mais c’est sans compter les pannes ou interruptions quasi quotidiennes du réseau et « les problèmes de sécurité », rapporte Frédéric Kost-Hernandez, directeur général de Maxi Aide Grand Lyon.
Tout cela augmente considérablement les temps de trajet tout en diminuant, logiquement, le temps de travail disponible sur place.
Pire encore, certaines auxiliaires refusent même de se rendre dans certains secteurs – on ne peut pas leur en vouloir.
Les écologistes ont trouvé bon d’installer une écluse sur la rue de Trion. Résultat bon nombre d’automobilistes préfèrent abandonner l’axe au profit de la rue Saint-Alexandre
Concernant la ZFE, l’association a financé, sans plus aucune subvention de la Ville, l’équipement de voitures électriques mais l’autonomie de celles-ci n’est pas adaptée aux besoins des auxiliaires. Alors rien n’y fait. Conséquence : Maxi Aide n’arrive plus à remplir sa mission première.
« Et cela se fait au détriment des bénéficiaires », poursuit le directeur général. « On se retrouve à privilégier les bénéficiaires que l’on a déjà plutôt que les nouveaux. Il y a une qualité de service à préserver », précise Jean-Paul Lecomte, président de Maxi Aide Grand Lyon.
« Ce sont les gens de la plaine qui gouvernent », ajoute le dirigeant.
Et c’est bien ce sentiment de ras-le-bol qui est commun à l’ensemble du 5e arrondissement et même de la métropole. « Cela oppose les mobilités au lieu de les combiner. C’est de l’écologie punitive », constate Guillaume Doré, associé dans le groupe de conseil Alturion.
Un point de vue partagé par Didier Gross, vice-président de l’association « Touche pas à Saint-Just et à ma colline », dans une lettre ouverte à la Métropole au sujet de la Voie Lyonnaise 12 : « Monsieur Bagnon, il y a un problème… Il ne vient pas de vos convictions ou de vos idées [mais] des méthodes employées, des concertations factices ou à sens unique, de l’absence généralisée d’études et de simulations globales. »
Dirigeant d’association, commerçant, riverain… Tous dénoncent la même chose : la mauvaise exécution.
« Quand on prend une décision, il faut peser le pour et le contre, se projeter vers l’avenir mais ici, la décision a été prise comme ça », dénonce Jean-Pierre Lecomte, tandis que Guillaume Doré et Frédéric Kost-Hernandez appellent à « de vraies concertations et du dialogue ».
Pour tous, l’idée n’est pas d’être contre le fond : « Les voies lyonnaises, comme la ZTL, ne sont pas des mauvaises idées. C’est leur exécution qui est mauvaise. Il faut étudier, planifier, expliquer », souligne le vice-président de Touche pas à Saint-Juste et à ma colline.
« Vite fait, mal fait » : cela vous survivra. Comme une triste devise de l’écologie à Lyon », poursuit Didier Gross
Alors place à la mobilisation pour éviter que Lyon ne devienne une ville fantôme et ne perde de son rayonnement. Il est temps de faire front « face à un ennemi commun ». « Une seule tête doit y aller pour vaincre. Ce n’est pas l’étiquette, c’est l’homme qui compte », conclut Frédéric Kost-Hernandez.
j’habite dans le 5e et je travaille dans la presqu’île. je n’ai jamais constaté ce ras-le-bol généralisé mentionné dans l’article, comme toujours dans l’exagération…peut-être s’agit-il juste de savoir s’adapter à cette nouvelle réalité et exploiter les alternatives existantes ?
Evidemment la maire du 5 est une ecolo!!!
C’est quoi encore cet article bourré de mauvaise foi. Les habitants ont enfin un cadre de vie qui n’est plus une autoroute sous leurs fenêtres. Les trottoirs étant très étroits et désagréables pour les PIÉTONS, à cause des automobilistes égoïstes qui prenaient tout l’espace public. Ces aménagements ne sont que plus équitables, enfin.