Lyon. A la Guillotière, les urinoirs de la colère !

22 mars, 2022 | POLITIQUE | 0 commentaires

De notre envoyé spécial, Kevin du Coup-Voilà. Comme chacun sait, il est interdit d’uriner sur la voie publique. Moyennant quoi, certains passent outre. Notamment à la Guillotière, quartier Gabriel-Péri, où cette pratique est devenue un sport local. Le bilan après un mois de b… à l’air dans cet épisode exhibo de la série # Lyon écolo.

En février 2022, la municipalité écolo lyonnaise a décidé d’encourager les adeptes en leur fournissant des gamelles, joliment dénommées « urinoirs de rue ». On ne vous raconte pas l’odeur ni tout ce qui va avec… C’est typiquement écolo-gaucho : quand une loi n’est pas respectée, on la considère comme inadaptée. Donc on l’adapte, on la bricole, on essaie de l’aménager, de la contourner voire de la supprimer.

Il est interdit de faire du rodéo à moto dans la rue. Devant leur recrudescence en Presqu’île l’an dernier, une adjointe du petit Grégory n’avait-elle pas suggéré, sans rire : pourquoi ne pas donner à ces jeunes des cours de trial ? Le cannabis est interdit ; oui mais « tout le monde » chichonne… alors légalisons-le !

Une installation en grandes pompes

C’est le même raisonnement qui a présidé à l’installation à la Guille de dix urinoirs de rue. Installation en grandes pompes, puisque Grégory Doucet le petit maire de Lyon, himself, s’était pressé sur place, ainsi que ses deux homologues maires des 3e et 7e arrondissements, Véronique Dubois-Bertrand et Fanny Dubot, peu regardantes, ce jour-là, sur le genrage du mobilier urbain.

Vous pensez bien que je me suis documenté sur le fonctionnement de ces trucs. Imaginez une espèce de fontaine murale en plastique, d’environ un mètre de haut qui, au lieu de distribuer du liquide est destinée à en recevoir. Oui mais pas trop… Disons que c’est adapté à un pique-nique urbain d’une dizaine de personnes qui savent se tenir. Rien à voir avec les sanisettes ou leur ancêtre, les vespasiennes, qui avaient au moins le mérite de masquer l’utilisateur aux yeux des passants.

L’eau de nettoyage est remplacée par une pastille placée sous une grille anti-mégots, peaux d’orange et autres canettes vides, déchets avec lesquels il faut compter dès lors qu’on place quelque part un réceptacle quel qu’il soit. Bref, ces deux éléments (pastille et grille) doivent être renouvelées fréquemment (et l’on souhaite bon courage au préposé), ce qui, évidemment, n’a pas cours à la Guillotière.


Les écolos-gauchos maîtres dans l’art d’humilier autrui

Après un mois d’essai, l’exaspération des riverains, relayée par le collectif « La Guillotière en colère » est à son comble. Il y a ceux qui, par l’odeur alertés, contournent largement l’obstacle. Ceux qui, ayant une fenêtre juste au-dessus du dispositif, sont aux premières loges pour voir les utilisateurs se secouer… Par endroits, de longs écoulements traversent les trottoirs…

Ceux – la majorité – qui se sentent tout simplement humiliés d’être traités avec un tel mépris et à leurs frais par des élus de la République : avec les urinoirs de rue, on autorise ni plus ni moins des contrevenants à pisser en public ; si ça ne vous convient pas, vous n’avez qu’à regarder ailleurs.

Vous imaginez-vous, chers lecteurs, vivre avec ça devant la porte de votre immeuble ?

Les habitants de la Guille ne sont pas d’accord et je les comprends. A leur place, je démonterais deux ou trois de ces machins et j’irais les installer nuitamment sous les fenêtres de la grande maison (oui, celle qui donne place de la Comédie, la bien nommée), des fois que le maire de Lyon serait pris d’une besoin pressant lié aux tressautements de sa trottinette officielle…

En attendant, on croit savoir que le dispositif est expérimental. Il faut donc s’attendre à un bilan d’expérience. Or je crains le pire : comme le premier constat est que ça déborde, ne faut-il pas envisager d’installer des modèles de plus grande capacité ? « Ils » en sont bien capables.

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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