Nathalie Chaize et Daniel Buguet. Secrets de vacances à KGB

21 août, 2013 | LES GENS | 0 commentaires

Photos © FD

Propos recueillis par Thierry Lahon (médianet)

Pour ce nouveau « secrets de vacances » nous vous proposons un rendez-vous entre la mode et la déco. Un rendez-vous entre un homme et une femme qui sont aussi discrets qu’efficaces en affaire. Une rencontre rare, et pleine d’enseignement.

Nathalie Chaize qui a reçu la Légion d’honneur, est aujourd’hui une créatrice de mode en vogue. Le théâtre, la création de décors ou encore la danse sont autant de sujets qui la passionne. Créatrice « pluridisciplinaire », elle n’a pas hésité à inscrire sa création dans le cadre du Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi de Lyon. Ancrée dans la capitale des Gaules, elle a réussi à essaimer ses boutiques à travers la France. Aussi nous allons essayer de vous  faire découvrir cette femme qui sait conjuguer la création à la logistique d’un développement commercial. Un exploit en ces temps de crise.

Daniel Buguet est le Président de la société UTD. Si cela ne vous parle pas, nous vous invitons à vous diriger du côté de Saint-Priest, vers le Show-Room Déco, l’enseigne commerciale de cette société. Là, sur plus de 2000m² consacré aux projets Déco à destination des professionnels et des particuliers, vous découvrirez les dernières tendances des univers de l’outdoor, de la décoration, de la literie et de l’éco habitat. Toutes les passions d’un homme que nous allons vous faire découvrir.

Lorsqu’on vous dit vacances, qu’est-ce que cela vous inspire ?

NC : « Repos et découverte. »

DB : « Plage, cocotiers, et ciel bleu. »

D’ou venez-vous ?

NC : Je suis née à St Etienne mais je n’y suis pas restée. Mon père voyageait beaucoup. Il travaillait pour le FMI, et souvent pour des pays en proie à des difficultés monétaires. J’ai donc passé une grande partie de mon enfance en Afrique. Très jeune, j’ai découvert d’autres civilisations, et j’ai même passé mon bac en Afrique noire. Ensuite, j’ai choisi de faire mes études supérieures à Lyon, j’ai passé 4 années à l’école d’archi, avant de me lancer dans la mode. Plus tard, j’ai continué les voyages avec mon métier. Sinon, j’ai 2 sœurs, et je suis mariée avec un styliste, qui est également mon associé. Ma fille a 23 ans, elle vient de monter sa société dans la lingerie.

DB : Je suis fils unique, j’ai été en pension assez jeune et pendant 7 années. Je pense que c’est cela qui m’a ouvert sur les autres. Je suis très sensible à l’environnement, et j’ai fait une école d’ingénieur. Mon père était polisseur sur métaux. J’ai passé 10 ans chez IBM. J’ai ensuite repris l’affaire de mon père dans les métaux, et celle de mon beau- père dans le textile. C’est celle là que j’ai conservée, elle est sur le secteur de la maison et bien sûr plus connue grâce au Show-Room déco. J’ai 4 enfants, ma femme est médecin, et l’on se connaît depuis l’âge de 15 ans.

Quelques souvenirs de vacances d’enfants ?

NC : Mes parents louaient une grande maison à côté de Grenoble, on s’y retrouvait avec toute la famille. On faisait aussi 15 jours de ski aux 2 alpes. J’ai pris l’avion pour la première fois, dès mes 8 ans !

DB : La Cote d’Azur, en famille, avec les cousins, et la Haute Savoie chez d’autres cousins paysans. C’était alors des vacances champêtres, un retour vers de vraies valeurs. Nous partions très tôt le matin, dans la 403 noire paternelle, j’étais, à chaque départ, excité comme une puce (rires).

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Où avez-vous appris à nager ?

NC : Sans doute, pendant les vacances, dans une piscine avec un maître nageur, mais je n’ai pas de souvenir précis.

DB : A Saint-Raphaël, mon père a essayé de m’apprendre, mais en vain, j’ai donc pris des cours.

Avez-vous des souvenirs gustatifs ?

NC : La cuisine marocaine, car c’est le premier pays de nos périples. J’ai donc un souvenir particulier de ces saveurs sucrées salées… Mais il y a aussi le plat traditionnel en famille, le gigot d’agneau avec les haricots.

DB : Ma grand-mère me faisait des biftecks de foie, dont la saveur était unique, je m’en souviens encore.

Avez-vous des souvenirs chez vos grands parents ?

NC : Oui, quand ma grand-mère maternelle passait nous voir, pendant les 2 mois de vacances à Grenoble. Mais aussi quand nous allions voir notre autre grand-mère, chez elle. Je me souviens des jeux avec mes cousines.

DB : Je n’allais pas très souvent chez mes grands parents, en tout cas, pas pendant les vacances. Par contre j’ai de très beaux souvenirs avec mon arrière grand mère, avec elle je jouais à la belotte !

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Quelques bêtises d’enfants ?

NC : Non, j’étais un peu dans la lune, donc très clame. Ma sœur aînée, elle, était plus casse cou.

DB : Je n’étais pas un garçon compliqué ni turbulent, j’adorais bricoler dans le garage de mon père.

Quels étaient vos jeux ?

NC : On jouait aux cartes et avec mes sœurs, on organisait des spectacles pour ma famille et les voisins.

DB : Les jeux de carte avec mon arrière grand mère, les petits cheveux, le 1000 bornes. Et en été, la construction des cabanes.

Passons à l’adolescence.

NC : Pour moi, l’adolescence c’est dès que j’ai 18 ans, pendant un mois, et pendant l’été, grâce à mon père, je travaille à la Banque de France. Sinon ado, j’adorais les colonies de vacances, j’aimais les activités sportives qu’on y pratiquait, comme la voile, l’équitation ou la spéléo.

DB : Moi c’est l’autonomie financière à partir de 17 ans. C’est les stages et les jobs d’été. J’ai même été mineur de fond… Pour payer mes vacances, j’ai également donné des cours de maths. Et à l’arrivée, c’est avec les copains, d’inoubliables séjours dans le sud.

Quel était votre look ?

DB : Pantalon pate d’eph, grands cols, mais par contre je n’ai pas eu les cheveux longs, j’ai toujours été assez classique.

NC : J’ai toujours été coquette, j’étais toujours en robe. Plus tard, j’ai été assez originale, surtout en école d’archi, où je me fabriquais moi-même mes vêtements. Je teignais me chaussures, sur mon pantalon j’avais une jambe rouge et un bleue, et pourtant, à l’époque je ne pensais pas du tout à devenir styliste, comme quoi !

Quelles musiques vous ont accompagné pendant l’adolescence ?

NC : Dépêche mode, la New Wave, les Doors, les Beatles, un peu, le rock et du reggae.

DB : J’étais moi aussi assez éclectique, de la musique classique très jeune, mais aussi les Who ou les Doors. Je n’ai jamais été hermétique, j’aimais donc également le jazz et le blues. Il n’y a que le rap que je n’aime pas, ça m’agresse un peu trop, il me manque la mélodie.

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Quels souvenirs avez-vous de sorties ?

NC : Les premières boums à 12 ou 13 ans, c’était au Maroc, on était un peu en avance là-bas…

DB : A 14 ou 15 ans, l’après-midi dans le garage. On mettait des draps pour faire plus sombre. Et quand c’était chez les copains, les parents nous amenaient et venaient nous chercher, toujours beaucoup trop tôt à notre goût… A cette époque, je connaissais déjà ma femme, nous faisions partie du même groupe d’amis.

A parti de quel âge situez-vous vos premières vacances d’adultes ?

NC : Lorsqu’on passe d’étudiant à chef d’entreprise. Là, je ne prends pratiquement pas de vacances, on travaille tout le temps. Nos locaux étaient au-dessus de la Mère Brazier et l’appartement encore juste au dessus. Je me souviens qu’une année nous avions même loué une maison pour 15 jours, et nous n’avons pu y rester qu’une semaine, tellement nous avions du travail. Mais ce n’était pas grave. Par contre, quand nous partions, on aimait beaucoup partir en bande, avec tout un groupe d’amis, on appelait ça la smala…

DB : Effectivement, quand on commence à travailler. Ma femme finissait ses études de médecine, elle était à Grenoble et moi à Paris. C’est donc l’été que l’on se retrouvait vraiment, et chez nos parents.

Quel est le premier grand voyage qui vous a marqué ?

NC : J’en ai beaucoup fait avec mes parents… Mais je dirais l’Asie, car c’est un continent que je ne connaissais pas. Sinon, quand mon mari est allé en Afrique, avec moi, pour la première foi, j’ai vu dans ses yeux que ce qui avait été mon quotidien était pour lui un autre monde. Il hallucinait sur certaines choses qui pour moi étaient banales, et ça c’est quelque chose qui vous marque, qui vous touche.

DB : Grace à un ami dont le père était diplomate, vers 16 ou 17ans, j’ai découvert la Russie, à l’époque pure et dure, quand vous faites un vrai bon en arrière dans le temps. C’était magique, Moscou et la place rouge sous la neige…

L’année d’après, toujours grâce au père de cet ami, nous sommes partis pour New York, pendant 2 mois et demi. On logeait à l’ambassade de France. Un autre continent, une autre émotion, tout l’opposé…

Ensuite, je suis aussi parti au Mozambique, peu de temps après la libération. J’y étais pour un stage. Et vraiment, l’Afrique noire, ça ne peut que vous laisser des traces. Je me souviens qu’on sortait pour chercher l’eau, c’est un autre monde, une belle découverte.

NC : Moi aussi, j’ai aussi adoré la Russie sous la neige. Quand à New York, c’est une véritable excitation qui vous prend, on a l’impression qu’on va voir débarquer Starsky et Hutch à tous les coins de rue… Hong Kong et le japon sont également fantastiques de par leur taille et leur façon de vivre.

Avez-vous vécu des choses qui vous ont marqué à travers tous ces voyages ?

NC : Oui, à Djibouti un tremblement de terre en pleine nuit. On était à 6 sur l’échelle de Richter, il fallait attendre que ça passe, on se réfugiait dehors, dans la rue, loin des murs avec juste les papiers et quelques effets personnels au cas où… Très très impressionnant. C’était pendant la période de noël, et nous avons du en subir 4 ou 5 en 15 jours !

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Avez-vous vécu des voyages qui ont tourné à la catastrophe ?

NC : Au zaïre, avant de rentrer en France, avec des amis, comme il nous restait des billets zaïrois, sans grande valeur monétaire, on décide de les transformer en souvenir. Chacun écrit dessus un petit mot que l’on gardera en souvenir. Manque de chance, vers 5h de l’après-midi la police nous voit, et nous nous faisons arrêter, car la monnaie appartient à l’Etat, et nul n’a le droit de la dégrader… Résultat, garde à vue pendant des heures. Interrogatoire pour savoir qui a eu cette idée. Ils veulent à tout prix incriminer l’un d’entre nous. Nous sommes séparés et nous avons bien cru que nous nous allions  finir en prison. On a vraiment eu peur. Je me souviens aussi que l’on nous avait raconté que quelqu’un qui avait fait d’une pièce de monnaie un porte-clés, avait été pendu… Heureusement nous sommes restés solidaires et muets et nous avons été relâches vers 3h du matin.

Arrivez-vous à couper vos portables pendant les vacances ?

NC : Oui j’arrive à le couper très facilement. Qui plus est, je ne suis pas très téléphone…

DB : J’ai envie de vous dire oui, mais ma femme et mes enfants, vous diraient non ! Comme j’aime traiter les choses au fur et à mesure, et ne pas prendre de retard, je ne le coupe pas…

Etes-vous grasse matinée, aimez-vous lire ?

NC : Oui, j’adore lire, je peux passer 10 heures sur un transat à lire, en plus, cela m’aide à couper avec le quotidien. J’aime aussi, beaucoup dormir, j’aime l’idée de la grasse matinée.

DB : D’une certaine façon, je ne sais pas lire. J’ai du mal avec tout ce qui est roman… Par contre, il m’est arrivé de me laisser embarquer dans un bouquin de philo, ça me plait davantage. Sinon, pendant les vacances je suis volontiers un peu oisif, mais pas un gros dormeur.

Aimez-vous rapporter des souvenirs ?

NC : Pas trop. De temps en temps, juste un coup de cœur. Je n’aime pas avoir trop de bibelots. Par contre, je prends beaucoup de photos, ça m’aide et ça m’inspire pour ensuite créer et travailler.

DB : Moi non plus, j’imagine toujours l’usine qui fabrique ces bibelots, pour nous, les touristes, donc non! Par contre, moi aussi, je prends beaucoup de photos.

Vous voyagez léger ?

NC : On va dire que je prends le nombre de kilos auxquels j’ai droit, je suis très organisée (rires).

DB : Je ne prends pas grand-chose. Je voyage léger.

Y-a-t-il un endroit qui vous attire plus que les autres ?

NC : Généralement, j’aime les pays chauds, mais j’aimerais bien aller au pôle nord, voir la glace. J’ai vu des photos de personnes qui plongent dans les glaciers, je trouve cela fantastique, j’aime ces sensations extrêmes. Sinon j’aimerais aller en Patagonie.

DB : J’ai beaucoup aimé la Birmanie. J’aime aller dans des pays qui ne sont pas pollués par le tourisme. J’aimerais aller beaucoup plus et plus longtemps en Asie pour découvrir la culture.

Si vous deviez vous retrouver en vacances, où vous inviteriez vous ?

NC : En Chine, ou à Tokyo. Je pense que c’est une ville incroyable, qui vous créerait un choc comme New York ou Moscou. Vous auriez l’impression d’être sur une autre planète. Ceux sont des gens raffinés, avec une vraie culture, ils sont disciplinés et propres. Personne ne se bouscule, c’est réellement très beau de voir des milliers de personnes se croiser dans les rues, on dirait un ballet de danse. On mangerait des cœurs de poulets crus. Je crois que vous aimeriez beaucoup.

DB : Moi je vous emmènerais en Birmanie, pour la gentillesse des gens. C’est un peuple digne et accueillant. Ils sont authentiques, c’est extraordinaire. Quand on pense qu’il y a 15 ans c’était la guerre, c’est superbe de pouvoir enfin y aller maintenant. Par contre je vous préviens, la nourriture n’est pas terrible là bas, ce n’est pas très raffiné, mais ça fait partie de l’aventure…

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