En face des Halles de Lyon, Paul Bocuse est au sommet du mur…
Par Alain Vollerin
Toute sa vie, Paul Bocuse fut au pied du mur en travailleur exemplaire. Toujours emporté par ses projets, son ardeur communicative. La première grande idée fut, en 2006, d’offrir aux Halles de Lyon, le patronyme de Paul Bocuse. Comment a-t-on pu le contester, si longtemps ?
La vie lyonnaise est ainsi. Il faut du temps. Elémentaire signe de reconnaissance, de la part de tous ceux qui se dévouent, dans cette enceinte, enfin assainie par des travaux attendus, à la renommée de la gastronomie lyonnaise, derrière les symboles de la mère Richard, et de Colette Sibilia. Désormais, Paul Bocuse est un étendard flamboyant. Il ennoblit tout. Il fallait compléter la présence de Paul Bocuse aux Halles de Lyon. Mais, comment ? L’idée vint de François Gaillard, directeur de l’Office de Tourisme qui proposa au maître du mur peint lyonnais, Gilbert Coudène, la réalisation d’un projet monumental destiné à honorer le meilleur cuisinier du monde. En face des Halles, à côté de la gentille école municipale, il y avait un vaste mur, un espace idéal pour une création originale. Dommage, il y a un arbre. Depuis le cours Lafayette, on ne voit pas Monsieur Paul. On ne peut rien lui dire. Ni merci. Ni Thank You. Sécheresse, Képénékian et Coudène n’étaient pas gênés. On élaguera légèrement, et puis, ce platane va perdre ses feuilles…

A quand, le pèlerinage annuel des cuistots du monde entier, jusqu’aux rivages de l’auberge de Collonges ? Georges Képénékian fit un très bref passage, son absence ne fut pas remarquée. Le président des commerçants, Claude Polidori démontra son enthousiasme, et celui de ses confrères. Jean-Yves Secheresse, adjoint à la Sécurité (diable, étions-nous en danger) fit le détail des comptes municipaux : 100 000 euros de dotation pour EDF, en deux ans, et, 8 000 euros par an pour l’entretien de l’installation pérenne. Signalons que Gilbert Coudène et Alain Vavro, deux êtres désintéressés, une fois n’est pas coutume, travaillèrent gratuitement à ce mémorable événement. Il faut que les Lyonnais et les Lyonnaises se donnent rendez-vous au pied du portrait de Paul Bocuse, pendant la Fête des Lumières. Blanc sur blanc, sous sa toque vénérable et pyramidale, comme dans une délicieuse crème Chantilly, protégé par sa médaille de Meilleur Ouvrier de France, Paul Bocuse passe dans l’allégresse, le mur de l’image éternelle…


















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