Texte : Morgan Couturier – Les travaux de voirie sur la rue de l’Université laissent entrevoir le calvaire durable promis aux automobilistes. D’autant que l’aménagement de la Voie Lyonnaise numéro 9 doit se poursuivre sur le pont en 2026.

C’est un nouvel axe à éviter pour les automobilistes. Un de plus. Jusqu’alors très apprécié pour sa capacité à traverser le 7^e arrondissement pour rejoindre le quai Gailleton, la rue de l’Université est aujourd’hui un axe entravé par les pelleteuses et autres barrières de chantier.

Un décor symptomatique de la politique écologiste, mais aussi et surtout de l’aménagement de leurs autoroutes à vélos. Sur la rue de l’Université, c’est la Voie Lyonnaise 8 qui pose problème. Considérée comme « dangereuse » par les écologistes, l’artère lyonnaise subit un lifting très important depuis le mois de mars dernier.

Comme les travaux le laissent déjà imaginer, celle-ci ne va désormais accorder qu’une voie de circulation aux voitures. Jusqu’alors, elle en comptait trois (plus une voie de bus) à partir du croisement avec l’avenue Jean-Jaurès, avant de se réduire à deux voies (plus une voie de bus), au niveau de la rue de Marseille.

Même lors des vacances, le chaos se faisait sentir

Résultat, le chaos est déjà présent. À chaque intersection, le même scénario : un concert de klaxons, lié à la complexité de la circulation. Les véhicules arrivant des rues perpendiculaires peinent à s’insérer, la faute aux usagers de la rue de l’Université, désormais bloqués dans les bouchons. Excédés, certains forcent le passage. D’autres se retrouvent pris au piège, à l’arrêt total au milieu des intersections.

Hélas, même la fin des travaux ne devrait pas arranger la situation. Les ouvriers ont beau travailler jour et nuit pour terminer le chantier en février 2026, comme promis par la mairie du 7eme arrondissement, le retrait de ce dernier n’amènera pas d’espaces supplémentaires. La voie de bus, quant à elle, est maintenue. Le signe d’une préférence manifeste pour les modes doux.

« C’est une grande artère, alors la Métropole de Lyon veut marquer son territoire »

D’ailleurs, à l’ouverture des travaux, les services de la Métropole de Lyon avaient recommandé de se diriger vers d’autres itinéraires, à commencer par le cours Gambetta, pourtant bien engorgé. Une manière d’encourager les automobilistes à abandonner cet axe ou, au mieux, de les forcer à laisser leurs voitures au garage.

« C’est une grande artère, alors la Métropole de Lyon veut marquer son territoire », glisse un commerçant de la rue, sous couvert d’anonymat. Avant de poursuivre : « malheureusement, on subit, comme beaucoup. Il va falloir changer la façon de faire du commerce ».

Galère supplémentaire. 25 places de parking  ont été supprimées entre la rue de Bonald et la place Ollier

Pas sûr que la plantation de 50 arbres et la végétalisation de 2 500m2 de sols ne compensent les pertes d’exploitation. De la même façon, il est difficilement imaginable que ce nouveau décor apaise les tensions. D’autant que tous ces aménagements seront difficilement réversibles malgré une potentielle victoire de l’opposition. Pire, le Pont de l’Université sera prochainement concerné par ces travaux. À la clé, la suppression de… deux nouvelles voies de circulation.