Par Raphaël Perry

Bordeaux, irrésistible en 2012, a poursuivi sa remontée en s’offrant la tête d’une équipe de Lyon méconnaissable (1-0), lors de la 24e journée de L1 de football, au terme d’une rencontre très tactique où il n’a jamais été inquiété. 

Relégables au soir de la 14e journée, les hommes de Gillot ont trouvé la carburation idéale avec le passage au 3-5-2 qui sied à merveille à un effectif sans véritable star, mais désormais équilibré et solidaire, avec le championnat comme seul et unique objectif. Du coup, les Bordelais (9e) sont des candidats crédibles aux strapontins européens s’ils conservent cette dynamique qui les voit revenir à six points de la 3e place et à trois de leurs victimes du soir. Les Lyonnais, émoussés et passés complètement au travers, reculent au 5e rang, devancé à la différence de buts par Marseille (4e). Cinq jours après leur victoire sur l’Apoel Nicosie (1-0) en Ligue des Champions, les Gones, privés de Gourcuff et Grenier, blessés, et qui avaient laissé sur le banc Cris, Lisandro et Cissokho, ont longtemps déjoué, se procurant en tout et pour tout une seule véritable occasion. Pourtant, l’OL, avec ses petites armes du jour, avait initialement parfaitement maîtrisé ce nouveau Bordeaux, et ses flèches offensives qui avaient fait tant de dégâts la semaine dernière à Lille (victoire 5-4).

Les Girondins ont mis vingt bonnes minutes pour trouver leurs repères et un peu plus pour se trouver en position intéressante (tête de Ciani, 27e). Articulé en 4-3-3, l’OL n’a cessé de jouer en première intention sur Gomis, double buteur lors du match aller, mais un brin esseulé et simplement auteur d’une frappe sans danger (9). Comme souvent, il a donc fallu un coup de pied arrêté pour débloquer cette partie d’échecs. Cette vieille spécialité locale, un temps oubliée, a été remise au goût du jour depuis l’arrivée cet hiver d’Obraniak, dont le corner, dévié par Koné, a été repris au deuxième poteau par Gouffran qui trouva les filets malgré Reveillère positionné sur sa ligne (1-0, 41). Les hommes de Rémi Garde, malmenés un bon quart d’heure après cette prise d’avantage, finirent par réagir avec les rentrées de Lisandro et Briand (55). Elles changèrent la physionomie du match, avec un bloc girondin reculant sensiblement, sans trop paniquer toutefois, à l’inverse de son match au LOSC, mais la finition visiteuse laissa à désirer jusqu’au bout à l’image de Gomis doublement contré, puis de Lisandro repris par Planus (62).