Ludovic Vilain, mélange de titi parisien et d’El Gringo

4 janvier, 2008 | LES GENS | 0 commentaires

ludovic-vilain Photo © Jean-Luc Mège

 

Par Marc Polisson

 

Monter à Paris est le rêve de tous les animateurs radio et télé lyonnais en général et de Laurent Argelier en particulier. Si beaucoup renoncent faute d'ambition ou de string suffisamment rempli, d'autres comme Christophe Gicquel ou Ludovic Vilain ont tout plaqué pour tenter l'aventure. Pour Ludo, ça a marché, il est aujourd'hui l'une des voix les plus chaudes de la capitale.

 

Le matin même, il était aux manettes de la matinale de Radio Scoop. Une dernière. Le 19 décembre 2003, au 10, petit pincement au cœur pour Ludovic qui a rassemblé ses proches pour un pot de départ. Dans la boite gay friendly de Jacques Haffner, ultimes coupettes, embrassades et mains au panier. Il faut tourner la page, changer de paysage. Désormais une autre vie l'attend. Quand il débarque le lendemain gare de Lyon, l'ex animateur de TLM et d'AB Production sait qu'il ne sera pas SDF. Un lit chaud et garni (prénom Frédéric) l'attend depuis longtemps déjà. En revanche, c'est la totale inconnue au niveau job. Pendant plusieurs mois, le jeune provincial envoie des maquettes aux radios FM parisiennes et multiplie les piges « Bonjour, ici Bison futé en direct de Rosny sous Bois » et enquêtes conso par téléphone « Votre couscous, vous le préférez avec ou sans boulettes ? » Il ne va pas pédaler très longtemps dans la semoule. Une piste va s'avérer la bonne, Didier Leroy, l'un des grands manitous du « GIE Les Indépendants » – la structure qui commercialise les radios indépendantes en France – fait passer son projet à Radio Latina 99 FM. Alors que l'été 2004 pointe son nez, Ludo pose son museau devant le micro de la station qui fleure bon l'exubérance sud américaine. Désormais, El Gringo – son surnom à la radio – occupe quotidiennement le créneau 9h – 13h et remet le couvert chaque dimanche à 10h pour le brunch latino. Encore une bonne excuse pour louper la messe !

 

Si vous voulez vous infuser sa voix suave, connectez-vous sur www.latina.fr dont il est également webmaster et responsable des partenariats. Du coup, il effectue des journées continues dans un immeuble moderne dont les fenêtres donnent sur la magnifique bibliothèque François Mitterrand. Moitié espagnol du côté maternel, Ludo n'a eu aucun mal à se glisser dans la peau du carioca. D'autant que les spacieux bureaux du groupe Start qui hébergent Radio Latina résonnent d'autres sons plus rocks (Voltage FM où sévit Bryan, ex Skyrock Lyon) ou méditerranéens (Sud Radio). Avec 250 000 auditeurs/jour, sa fréquence se glisse dans le trio de tête des radios musicales « à certaines moments de ma tranche horaire » précise-t-il, modeste. Une réussite qui explique son éloignement de Lyon où résident toujours ses parents et ses trois sœurs, ainsi que ses meilleurs amis Marion Le Roy Liberge et Hélène Descout. « Venir à Paris correspond vraiment à ce que je voulais ! » assure Ludo en se remémorant sa première tentative infructueuse de 1997. Bobo dans l'âme, le jeune trentenaire ne jure plus que par le Véli'b (la copie parisienne de Velo'V), les festivals de flamenco, les tapas, la troupe « Grupo Corpo » et ses voyages en duo vers Miami, Rio ou encore l'Andalousie. Il me raccompagne jusqu'au métro et m'assure avec sa réserve naturelle, être « moins timide depuis que je réside à Paris. Je trouve que les gens se parlent plus qu'à Lyon ! » De quoi ravir encore longtemps ce bavard impénitent.

 

 

 

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