Jacques Rouget. Sommelier grand cru arrivé à maturation

4 août, 2023 | Actualités Lyon, Actualités People Lyonnais, LES GENS | 0 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Sommelier au parcours reconnu et salué par de grandes maisons, Jacques Rouget vient de tourner une page importante de sa carrière. À 38 ans, le Lyonnais aspire aujourd’hui à écrire son histoire en solitaire, au gré des activités de sa société The Rouget Company.

Puisque l’intéressé lui-même est un adepte du procédé, se joindre à sa compagnie ouvre la voie à ce plaisir délicieux de jouer avec les mots. Comme ici, aux Halles de Saint-Didier-au-Mont-d’Or, où s’attabler avec Jacques Rouget nous invite à se souvenir de ces écrits d’Henri IV. Le « Vert-Galant ». Ou plutôt le Verre-Galant, lorsque le repas nous joint au sommelier. Et à ses bouteilles, inévitables complices du Lyonnais, toujours prompt à respecter cette citation du roi français selon laquelle « bonne cuisine et bon vin font le paradis sur terre ».

À 38 ans, Jacques Rouget est bien placé pour le confirmer. Seize ans maintenant, que l’intéressé laisse sous-entendre qu’un « vin bien choisi donne un meilleur goût aux choses ». De quoi apporter une touche de poésie à toutes ces notes de fruit que le Dijonnais d’origine sut tant proposer. Rares furent les erreurs. D’où un certain prestige accompagnant son nom, à l’évocation d’un parcours l’ayant emporté dans quelques belles maisons de France. De Monaco aussi, terre propice à l’éclosion d’un jeune homme bercé par les pains et les baguettes de ses parents boulangers. « Mais avec mon père ou ma grand-mère, dès qu’il y avait une bouteille, c’était une bonne », souligne le Bourguignon. Une mise en bouche insuffisante néanmoins, ce dernier s’essayant d’abord au trading.

« J’ai vite arrêté, je ne me voyais pas rester derrière un ordinateur », explique-t-il aujourd’hui. Alors l’été, Jacques Rouget se laissa griser par le parfum de la gastronomie. Au Restaurant Derbord ou à la Gentilhommière. Une manière de récolter quelques deniers. « Je faisais le service, la salle. J’aimais le contact client », explique-t-il. Puis vint Monaco donc, théâtre, bac en poche, de ses premiers faits d’armes en sommellerie à l’Hôtel de Paris. « Je suis arrivé en 2007, comme un Rouget dans l’eau (rires). J’avais 20 ans et je servais des grosses bouteilles à Roger Moore, Tina Turner ou au Prince Albert II. C’était comme si j’avais fait ça toute ma vie », se souvient-il.

Proposer un vin de qualité aux restaurateurs

Mais qu’à cela ne tienne, Jacques Rouget se lassa rapidement. Direction Cambridge, en Grande-Bretagne, en 2009, avant de regagner Dijon et la triplement étoilée Maison Lameloise. « Avec l’équipe du restaurant, on fait notre repas de fin d’année 2010 à l’Auberge Paul Bocuse. C’était le pied ! ». Un premier pied dans la maison. « On m’a dit : pourquoi ne postules-tu pas chez eux ? Alors un dimanche, j’ai pris mon portable et j’ai envoyé mon CV. Le lundi, on m’appelait pour me demander mes disponibilités. Et là, premier service, le 28 février 2011, repas de la Fondation Bocuse avec Alain Ducasse et Alain Mérieux… Ça a marché comme sur des roulettes », se réjouit cet homme de caractère.

Las, le physique finit lui, par se dérober. Le genou aussi. Une glissade, quatre mois d’arrêt et voilà le chef sommelier contraint de s’arrêter. D’autant que la vie lui offrit la chance d’être papa une première fois, en même temps qu’elle retira celle de Monsieur Paul. « Je me suis dit, mais en fait, il n’y a pas que Paul Bocuse dans la vie. Et j’ai décidé de partir en janvier 2019 ». Direction le Léon de Lyon, avec Laurent Gerra, puis le restaurant Christian Têtedoie et la brasserie Fond Rose, en janvier 2022. « C’était génial de retrouver le groupe. Mais en décembre, c’est devenu compliqué. Je me suis séparé de la mère de mes enfants et j’ai plongé », livre-t-il.

Jacques Rouget prit alors soin de se reconstruire. D’entamer un nouveau chapitre, dont l’introduction s’écrit depuis le 22 février 2023, au fil de cette signature : The Rouget Compagny, secrets de sommelier. « L’idée est de proposer des évents autour du vin et d’amener le prestige des dégustations chez les particuliers (de 30€ à 1000€ par personne selon les vins) », avance le jeune entrepreneur.

Prêt à trinquer, ce dernier sait toutefois que pareille activité n’est qu’un petit aperçu de ses ambitions. « Mon projet, à terme, est de créer ma propre marque de vins, de spiritueux, de liqueurs, d’eau de vie et jus de fruits », explique-t-il. De fait, si Charles Baudelaire faisait dire que « boire du vin, c’est boire du génie », Jacques Rouget s’y engage, sa culture du vin promet de ravir restaurateurs et autres « cavistes de qualité ». Premier service fixé à la rentrée !

Pour contacter Jacques Rouget
Tel : 06.35.50.91.79
Mail >
sommelier@jacquesrouget.com

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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