Stéphane Le Foll sauvera-t-il Baby et Népal ?

11 janvier, 2013 | DERNIERE MINUTE | 0 commentaires

Baby et Népal. Photos © Fabrice Schiff

Les services du ministre de l’agriculture recevront la semaine prochaine la fondation Brigitte Bardot pour trouver une solution de sauvetage pour Baby et Népal, les deux éléphantes du parc de la Tête d’Or sous le coup d’un arrêté d’abattage pour suspicion de tuberculose.

Dans l’affaire Baby et Népal, l’irrationnel semble enfin laisser place à la tempérance. La vive émotion suscitée par le sort réservé aux deux pachydermes du parc de la Tête d’Or, menacés d’abattage après l’arrêté du préfet du Rhône émis le 11 décembre 2012, pourrait trouver un écho favorable du côté du ministère de l’agriculture, où la fondation Brigitte Bardot doit être reçue la semaine prochaine.

«  L’objectif est de trouver une solution durable et pérenne pour éviter l’euthanasie des deux animaux », confie-t-on du côté de la fondation. « Euthanasie », un mot qui ulcère les proches du sénateur-maire de Lyon à l’évocation du funeste destin promis aux deux bêtes. « On euthanasie des êtres humains, pas des animaux ! Nous n’avons reçu aucune demande concernant Baby et Népal de la part de la fondation Brigitte Bardot », se plait-on à rappeler dans l’entourage de Gérard Collomb.

Et pourtant, le 24 décembre 2012, la fondation jette un pavé dans la mare. Elle semble prête à rapatrier Baby et Népal pour leur trouver un parc de quarantaine. Objectif ? Qu’elles terminent une existence bien morne, consacrée aux arts du cirque chez Pinder. En 1999, la Ville de Lyon récupère les deux bêtes via une convention de prêt dénoncée en février 2011. « A l’époque, Gilbert Edelstein voulait les confier à la Ville car il ne pouvait rien en tirer pour ses numéros de cirque », recadre la municipalité lyonnaise, vraisemblablement lasse de passer pour le bourreau de service.

Le préfet Carenco fait la sourde oreille

« Nous avons trouvé plusieurs sites pour héberger les deux bêtes, le seul problème est que les parcs susceptibles de les accueillir veulent s’assurer de leur état de santé via une contre-expertise », explique la fondation. Deux zoos suisses, dont celui de Zurich, et un sanctuaire réservé aux éléphants dans le Tennessee aux Etats-Unis.

C’est là tout l’enjeu de la réunion auprès des services du ministère de l’agriculture. Faire diligenter une contre-expertise pour trancher enfin le cas vétérinaire des deux bêtes, dont les précédents prélèvements ont révélé tour à tour une infection, puis une simple suspicion de tuberculose. D’autant que la fondation tient à disposition de l’exécutif quelques pontes, dont la vétérinaire allemande Angelika Hinke-Wimmer ou le zoologiste français Pierre Pfeffer.

Seul hic, le préfet du Rhône freine des quatre fers pour autoriser un potentiel déplacement des deux bêtes. Dans un courrier adressé à la fondation, en date du 27 décembre 2012, il se montre même définitif. « Je ne peux pas autoriser l’accueil des deux éléphantes dans une autre structure, même de quarantaine, sans risquer d’exposer les personnes et les animaux à une maladie gravissime qui reste la deuxième cause infectieuse de mortalité au niveau mondial », écrit-il.

Réponse Préfet

Le rôle de la Ville de Lyon sera prépondérant

Un point d’interrogation subsiste. Pourquoi la fondation Brigitte Bardot n’a pas formulé de requête auprès de la Ville de Lyon qui, si elle n’est pas décisionnaire, aurait pu peser de tout son poids ? « L’accueil que nous avons reçu du préfet Carenco nous a refroidis au point que nous avons décidé de passer directement par le ministère et l’Elysée. » Et pourtant, la fondation Brigitte Bardot pourrait avoir besoin du concours de la Ville. En effet, si le ministère autorise une contre-expertise, et que cette dernière donne des résultats satisfaisants, il faudra mettre en place le processus d’exfiltration des éléphantes. La manœuvre pourrait prendre plusieurs mois.

« Ce qui sera le plus compliqué, c’est de savoir si la Ville pourra les garder le temps d’organiser leur déplacement », s’interroge-t-on du côté de la fondation qui semble aujourd’hui regretter de ne pas avoir plus impliqué la municipalité lyonnaise. « Effectivement, nous n’avons formulé aucune demande officielle, mais nous allons proposer à Jean-Louis Touraine, avec lequel nous sommes en contact depuis le début, de nous accompagner au ministère. »

Une seule chose est acquise, la fondation ne veut pas entendre parler de Gilbert Edelstein, PDG du cirque Pinder et propriétaire des deux bêtes. « On ne peut pas travailler avec lui. Pour nous, c’est très clairement un ennemi. »

 

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