220 ans après sa mort. Les Lyonnais fidèles à la mémoire de Louis XVI

22 janvier, 2013 | DERNIERE MINUTE | 0 commentaires

Les corps de chasse de la Diane Lyonnaise – Photos © Marco

Par Marc Polisson

Après avoir été « brinqueballée » de Saint Bonaventure à Saint Pothin, « accueillie du bout des lèvres » par des curés prônant l’œcuménisme et la charité selon Karl Marx (mais surtout pas envers le roi très chrétien qu’était Louis XVI), la messe annuelle des légitimistes en mémoire du souverain assassiné a enfin trouvé son écrin.

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L’église de l’Immaculée Conception, parée des fleurs de lys de la royauté, avait fière allure en ce samedi 19 janvier 2013. Ses travées ont résonné au son des corps de chasse des 10 sonneurs de la Diane lyonnaise alors que son curé, Eric Pepino, remontait la nef en compagnie de SAR le prince Rémy de Bourbon Parme, représentant le prince Louis, Duc d’Anjou et son épouse la princesse Marie-Marguerite. « Avec Louis XVI, nous associons les centaines de milliers de victimes tuées par un régime criminel. Toutes ces vies sacrifiées, nous ne pouvons les oublier, nous n’avons pas le droit de laisser dans les ténèbres de l’ignorance ces hommes et ces femmes qui, par fidélité au Roi et à l’Eglise, furent décapités, noyés ou fusillés comme ici dans la plaine des Brotteaux. Leurs noms sont inscrits dans le cœur de Dieu » a assuré l’abbé en associant les martyrs de Lyon au calvaire du roi. La cérémonie, organisée par Henri Burgat, président de l’association Présence du Souvenir Bourbonien, a été suivie par 300 fidèles parmi lesquels Frédéric Fachon, représentant l’Institut de la Maison de Bourbon et Yves Bruyas, ancien vice-président du Conseil général du Rhône.

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Ils ont 20 ans en 2013, et chantent à pleins poumons pour le roi martyr ! Le surlendemain, en ce funeste 21 janvier, c’était au tour de 150 jeunes orléanistes de l’Action Française et de la Restauration Nationale – entourés de descendants d’échevins et de familles ayant perdu des ancêtres durant le siège de Lyon – de se retrouver dans la ravissante église de Saint Denis autour de l’abbé Jérôme Billioud et devant les caméras de France 3. Membre de l’œillet Blanc, ce dernier a replacé la cérémonie au cœur du XXIème siècle : « Une fois de plus, une année de plus, il peut sembler dérisoire et suranné pour certains, de se souvenir encore et même de célébrer la messe pour si peu ! (…) Ce souvenir commémoré, ces messes célébrées pour un homme et un roi, sûrement bienheureux au Ciel, c’est rappeler au plus profond de notre conscience humaine et française et au cœur de notre foi chrétienne que Louis XVI est un témoin de la foi et un magnifique résistant à la barbarie d’hier et d’aujourd’hui. En cela, il est pour nous souverainement libre ! » La messe, sobre mais empreinte d’une grande ferveur, s’est conclue à la cure autour de la galette des rois (of course) et des chants entonnés avec enthousiasme par la Joyeuse Garde. 150 ans de république ? Pas de quoi leur miner le moral ! D’autant que la présence du prince Jean de France est annoncée l’an prochain.

 

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Homélie de l’abbé Eric Pepino
Eglise de l’Immaculée Conception
Samedi 19 janvier 2013

La messe de ce jour honore la mémoire de la Vierge Marie, patronne principale de la France depuis le vœu du roi Louis XIII. Notre pays peut être appelé à juste titre le jardin de Marie. Et c’est ici même à Lyon que l’évêque Saint Pothin, implanta le culte marial vers l’an 150. Notre cité garde inscrite avec fierté dans la pierre de ses monuments sacrés la fidélité des Lyonnais à la Mère du Christ. La basilique de Fourvière est devenue le symbole de cet attachement privilégié à Marie. Combien aujourd’hui nous ressentons la nécessité de nous tourner une fois encore vers Elle pour qu’Elle soit la protectrice puissante de notre pays !

Ceux qui au nom d’une idéologie subversive et anti-chrétienne veulent nous faire taire n’auront jamais le dernier mot. Le cri de Sainte Jeanne d’Arc retentit encore et toujours avec la même force : « bataillons, bataillons et Dieu donnera la victoire ».

Que pensaient nos aïeux de ce lointain XVe siècle tandis qu’ils étaient soumis au joug des Anglais ? Dieu les avait-il abandonnés ? Et voilà qu’une petite bergère venue de Lorraine rappelle à tous que, soutenus par la grâce divine, la parole de l’Ange confiée à Marie prend tout son sens dans l’épreuve : « rien n’est impossible à Dieu »

Croyez-vous que ceux qui vécurent la tragédie révolutionnaire ne se posaient pas la question de Dieu et de sa présence ? Au milieu des drames, la réponse grandissait dans une ferme de Dardilly en la personne d’un jeune garçon, Jean-Marie Vianney. Dieu n’abandonne pas la France et le saint Curé d’Ars est la réponse éclatante de l’amour plus fort que la haine.

Que dire de nos ancêtres de la fin du XIXe siècle confrontés au rationalisme triomphant et à l’anticléricalisme cynique qui conduisirent à l’expulsion des congrégations et aux spoliations des biens d’Eglise ? Combien était-il alors légitime de s’interroger avec le psalmiste : « où est-il notre Dieu ? » La réponse est simple : dans un carmel de Normandie. En effet, Thérèse Martin devenue la sœur Thérèse de l’Enfant Jésus, est le rempart de la pureté et de a beauté que Dieu oppose aux laideurs de l’athéisme. Ce n’est pas un hasard si la sainte Eglise nous la donne comme patronne secondaire de notre pays avec sainte Jeanne d’Arc.

Pensez-vous que le 21 janvier 1793 nombre de Français en voyant le Roi Très Chrétien monter à l’échafaud ne se demandaient pas au plus intime d’eux-mêmes : « où allons- nous ? » Et avec Louis XVI, nous associons les centaines de milliers de victimes tuées par un régime criminel. Toutes ces vies sacrifiées nous ne pouvons les oublier, nous n’avons pas le droit de laisser dans les ténèbres de l’ignorance ces hommes et ces femmes qui, par fidélité au Roi ou à l’Eglise, furent décapités, noyés ou fusillés comme ici dans la plaine des Brotteaux. Leurs noms sont inscrits dans le cœur de Dieu.

En cet instant nous nous tournons vers eux pour qu’ils nous donnent leur courage dans l’adversité présente. Nul n’a douté de l’amour de Dieu, nul n’a tremblé dans sa foi et combien, comme les carmélites de Compiègne, montèrent à l’échafaud en entonnant le Salve Regina !

Tant de témoignages nous portent à espérer que la France ne sombrera pas dans le paganisme ! Tant de voix nous entourent et clament à nos oreilles trop sourdes le chant de confiance et d’espérance que dans cette vallée de larmes Dieu est là.

Oui, le combat est difficile, les forces des ténèbres sont déchaînées, l’Eglise catholique est vilipendée y compris au plus haut niveau de l’Etat. Oui, le mensonge, la manipulation et la calomnie, qui sont les germes du totalitarisme, deviennent des normes. Oui, nous savons tout cela, nous en souffrons mais jamais nous ne perdrons l’invincible espérance des martyrs  et des saints !

Dimanche dernier, un million de Français dans la rue pour dire « non » à une loi monstrueuse mais en fait ce n’est pas un million de personnes qui marchait dans Paris car chaque personne portait avec elle des dizaines d’autres Français qui ne pouvaient participer à cet évènement historique. Oui, ces sont des millions de nos compatriotes qui ravivent la flamme d’une France généreuse, fidèle à ses racines, une France édifiée sur le socle de la famille telle que le Créateur l’a disposée à l’aube du monde. Cette France-là existe, elle est vivante, joyeuse, fière de son héritage culturel et spirituel. C’est la France que nous aimons et que nous voulons défendre et servir. Personne ne pourra faire taire les amoureux de la France qui, de Jeanne d’Arc à la foule de dimanche dernier, redisent leur attachement viscéral à une civilisation que nous ne voulons pas changer.

Car cette civilisation, chers amis, elle porte le plus beau nom, elle est le rempart à toutes les dérives, à toutes les tyrannies, à toutes les manipulations. Cette civilisation est le fruit de l’Alliance entre la Sagesse éternelle et la raison humaine. Elle s’exprime dans la grandeur de la cathédrale de Chartres, dans la perfection du château de Versailles, dans la profondeur des Pensées de Pascal et dans la beauté d’un vers de Ronsard. Cette civilisation qui confine au génie a porté au monde l’art de la politesse, du savoir-vivre et du respect que nos barbares modernes piétinent allégrement.

Cette civilisation, écrivait le grand Bernanos, « renaît chaque matin dans ses saints ». Elle vit dans le cœur et dans l’âme de tous ceux qui aiment l’histoire, la langue, les traditions de la douce France. Cette civilisation n’est pas figée et elle a prouvé au cours des siècles sa capacité à se renouveler et à se perfectionner.

Aujourd’hui, la France a une belle jeunesse et nous l’avons vu à Paris dimanche dernier, une jeunesse qui l’honore. Ceux qui prétendent vouloir s’appuyer sur elle pour changer les mentalités sont des idéologues qui devraient se méfier du caractère indomptable de la jeunesse. Mais l’idéologie finit toujours dans les oubliettes de l’histoire.

Chers amis, ne nous laissons pas impressionner par la fureur politico-médiatique, par les cris de toute sorte qui évoquent ceux d’une foule un certain Vendredi Saint…

Montrons-nous les dignes héritiers de la France et, à la suite de ses saints, bataillons pour que la plus belle des civilisations s’emporte : la civilisation de l’Amour.

Abbé Eric Pepino, curé, le 19 janvier 2013

 

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Homélie de l’abbé Jérôme Billioud
Saint Denis de la Croix-Rousse
Lundi 21 janvier 2013

Il y a aujourd’hui 220 ans,  dans la matinée, le Roi Louis arrivait sur le Place Louis XV nouvellement nommée Place de la Révolution. La sentence, tombée la veille, fut exécutée le lendemain, le Roi avait demandé trois jours pour se préparer à la mort, cela lui fut refusé.

Une fois de plus, une année de plus, il peut sembler dérisoire et suranné pour certains, de se souvenir encore et même de célébrer la messe pour si peu ! Pour d’autres, c’est même un scandale contre la liberté acquise et l’ordre nouveau établi  lors de la Révolution que de rappeler le souvenir d’un despote.

Ce souvenir commémoré, ces messes célébrées pour un homme et un roi, sûrement  bienheureux au Ciel, c’est rappeler au plus profond de notre conscience humaine et française et au cœur de notre foi chrétienne que Louis XVI est un témoin de la foi et un magnifique résistant à la barbarie d’hier et d’aujourd’hui. En cela, il est pour nous souverainement libre !

Notre Pape Benoît XVI a fait entrer l’Eglise dans l’Année de la Foi. Depuis le matin de Pâques, étonnés et encore incertains, les témoins du Ressuscité, ne cessent, dans le Don du Saint Esprit de proclamer à qui veut bien l’entendre que Jésus est l’unique Sauveur. Le Roi Louis par le baptême et par le sacre, dans la continuité ininterrompue de nos rois, portait en lui, et de plus haut que lui, cette assurance : il est le Roi Très Chrétien. Ce n’est pas un titre, c’est un état et tout son règne est à comprendre dans cette expression qui est  pour lui une vocation et un appel. Tout ce qui fut accompli de bon et de bien par lui pour le Royaume de France, ne fut jamais des concessions à la modernité et aux Lumières, mais ce fut la sagesse et la bonté de l’homme, du roi et du chrétien. On  ne s’y trompait pas et il se fit beaucoup d’ennemis.

Il a fallu quelques secondes pour que le couperet tombe ce 21 janvier 1793, à 10h et 22 minutes sur la Place de la Révolution. Le Roi Louis est devenu par sa vie tout entière un témoin de ce qui est nécessaire pour chacun d’entre nous, en tant qu’hommes, c’est-à dire apprendre à vivre et à mourir. Il veut vivre et mourir dans la foi catholique et cela ne lui sera pas ôté. Le Roi parce qu’il est le Roi ne peut trahir ses plus fortes et intimes convictions. Chrétien, il ne peut renoncer à servir et glorifier le Roi des rois. Son enseignement est sur l’échafaud, comme celui du Christ, sur la Croix. Louis était un roi conscient  et compétent, ouvert, intelligent et bon, nous savons tout cela, même si encore aujourd’hui, il faut encore le dire, car selon l’adage, le passé appartient à ceux qui imposent le présent.

Dans la Cité de Dieu, Saint Augustin, symboliquement désigne deux étendards et il faut choisir son combat. L’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi ou l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. Le Roi Louis XVI a choisi : aimer Dieu jusqu’au mépris de soi, voilà sa politique. Combien de chefs d’Etat et de gouvernements depuis, nous ont montré cette route, ce combat, cet étendard ? Si peu … Notre Pays, malmené par ceux qui ont la charge de le conduire, ne cesse  d’affirmer son choix : mépris de Dieu pour l’amour de soi.

Heureusement, le principe royal, c’est qu’un seul peut sauver le tout ! C’est royal, parce que le Christ couronne l’homme qui sait vivre jusque dans sa mort et que le témoignage du chrétien dans un monde désolé, c’est un cri de vie jusqu’au don de lui-même. Ce cri poussé résonne forcément dans le cœur d’un autre et jusque dans le cœur de Dieu. C’est le martyre !

Pauline Jaricot disait, quelques années avant sa mort et dans une ruine matérielle complète : « Mon seul trésor, c’est la Croix ». C’est bien l’enseignement de Louis, Roi Très Chrétien, c’est aussi le témoignage d’Agnès, jeune martyre romaine que nous célébrons aujourd’hui. Tous, dans leur mort offerte, nous apprennent ce qu’est la Vie !

Abbé Jérôme Billioud, Saint-Denis de la Croix-Rousse, le 21 janvier 2o13                                  

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