Texte : Morgan Couturier – Invités à monter sur scène, à l’occasion de la soirée Top 500 des Lyonnais, organisée par Lyon People, Jean-Michel Aulas et Pierre Oliver ont laissé apparaître un certain rapprochement. Alors que le premier se fait désirer, son cadet attend encore quelques garanties.
Il y a des soirs comme cela, où, dans un mélange de chaleur et de vin rouge, les langues se délient et des rapprochements que l’on pensait impossibles, s’opèrent finalement aux yeux de tous. Peut-être faut-il aussi un entremetteur de prestige pour tout orchestrer. Pour pousser à l’action et au rassemblement.
Dans ce rôle, l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy a donc eu la formule idoine sous les yeux ravis de Laurent Abitbol, parrain de la soirée et de l’assistance. Une phrase simple mais diablement efficace, lorsqu’elle est formulée par un ancien chef de l’État.
« On ne rate pas les rendez-vous de l’histoire », prononça-t-il, dans un discours à l’intention de Jean-Michel Aulas. Sa prestance et ses talents d’orateurs avaient déjà fait le reste. La tête dans les mains, l’ancien… président de l’OL avait compris. Difficile de passer outre ce message subliminal. Il lui fallait répondre à l’invitation. Ou plutôt à cette suggestion de l’ancien maire de Neuilly, lequel l’enjoignait à rendre à « cette ville que tu aimes tant, beaucoup de ce qu’elle t’a donné ».
Du beau monde à la table d’honneur, avec la présence notable de Christophe Guilloteau, de Fabrice Pannekoucke et des maires, Véronique Sarcelli et Jérémie Bréaud ou des humoristes, Laurent Gerra et Ary Abittan.
Des mots forts, venant d’un ami, auquel Jean-Michel Aulas ne demeura donc pas longtemps insensible. « A chaque fois que j’avais une décision importante à prendre, je me retournais vers Nicolas », avoua d’ailleurs le « frère » du regretté Bernard Lacombe, une fois sur scène.
Mais puisque l’heure est encore à la réflexion, le septuagénaire tenta de faire perdurer le suspense. « J’ai bien conscience que l’on ne fait pas comme dans une entreprise, comme dans un club de foot. J’ai essayé d’écouter, de faire en sorte d’avoir un sens à ce que je voulais faire, mais les choses ne sont pas encore tout à fait dessinées », débuta-t-il.
Aulas dira bientôt comment il y va et avec qui
L’assemblée, formée de 545 convives, dont le président de la Région AURA, Fabrice Pannekoucke ou son homologue du Département du Rhône, Christophe Guilloteau, demeura alors sur sa faim, déçue de cette fausse confession. Conscient de son attente, Jean-Michel Aulas finit alors par craquer, livrant quelques mots plus croustillants.
Il ne ferait plus attendre très longtemps, promettant de donner une réponse définitive d’ici « la fin du mois de juin ». Et ce, avant de se lâcher complétement. « Je dirai comment je vais y aller et avec qui », avoua-t-il, sous un tonnerre d’applaudissements.
Restait alors à savoir avec qui. Avec quelle union. Voisin de table et même s’ils n’avaient que peu échangé jusqu’alors, Pierre Oliver apparut dès lors, comme le compagnon de route idéal. Un concurrent qui deviendrait un allié. La magie de l’Abbaye Paul Bocuse aidant, ce qui semblait compliqué il y a quelques jours, devint rapidement envisageable.
« Ce que Pierre réussit en politique, peu de gens à son âge, peuvent le réaliser avec autant de brio. Il fait partie des gens qui donnent du sens à cette ville », commença Jean-Michel Aulas, à destination de son cadet. La machine lancée, le fondateur de la Cégid mit même le pied à l’étrier : « si Pierre décidait de nous rejoindre, il serait évident que nous serions beaucoup plus forts pour gagner ».
Réponse de l’intéressé : « Vous l’avez tous compris, on a un objectif en commun, c’est sauver notre ville. Nous allons tout faire pour tourner la page de cette mauvaise expérience écologiste ».
« Si Pierre décidait de nous rejoindre, il serait évident que l’on serait beaucoup plus fort pour gagner »
Emporté par sa fougue, le maire du 2ème arrondissement se prit même au jeu, en s’embarquant dans une longue tirade : « Les LFI dehors, les écologistes dehors, les communistes dehors, les socialistes dehors et on va y arriver avec votre soutien », exposa le jeune édile, félicité par les invités.
L’accolade symbolique de Pierre Oliver, sous les yeux de Nicolas Sarkozy et du parrain de la soirée, Laurent Abitbol.
Une sortie loin d’être anodine, alors que l’élu LR n’entend pas renier ses convictions. Pierre Oliver ne laissera pas tout passer. Le trentenaire est prêt à faire des concessions si Jean-Michel Aulas est prêt à en faire autant. Là est tout le sens des négociations menées actuellement. Des divergences existent encore. Pour autant, la perspective d’un accord n’a jamais semblé aussi proche.
« Avec Jean-Michel, on s’entend très bien, on discute beaucoup et donc, on peut dire qu’on avance bien ». De là à voir les deux hommes réserver une chambre double pour la prochaine campagne, il faudra attendre encore un peu. Une chose est sûre, Pierre Oliver a sa réponse : « ce ne sera pas dans une tente Quechua écolo » !
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