Texte : Morgan Couturier – Véritable légende de l’OL et ancien bras droit de Jean-Michel Aulas, Bernard Lacombe s’est éteint ce mardi 17 juin, à l’âge de 72 ans. Atteint de la maladie d’Alzheimer, l’ancien international et immense buteur français se sera illustré avec brio sur les terrains, comme en-dehors. Il restera à jamais, l’une des figures emblématiques du club.
Jusqu’au bout, il aura tenté de dribbler la mort, comme il effaçait les défenseurs, au plus fort de sa carrière. Mais s’il est encore aujourd’hui, le deuxième meilleur buteur du championnat de France, l’ancien attaquant aura trouvé sur son chemin, un adversaire trop fort pour lui. La maladie d’Alzheimer collée à ses basques, le septuagénaire a bien essayé de se défaire de son marquage, en dépit d’une santé déclinante, mais la vie en voulut autrement.
Une vraie perte pour le peuple lyonnais, lequel s’était amouraché pour ses buts, ses recrues et sa sympathie naturelle. Car Bernard Lacombe aura toujours aimé Lyon et Lyon aura toujours aimé Bernard Lacombe. Alors sur la fresque des Lyonnais, les artistes locaux ne s’étaient pas trompés, en gravant à tout jamais sa silhouette, au côté de Paul Bocuse.
Cette cote de popularité, le natif de Villefranche put encore l’expérimenter en novembre 2024, à l’occasion du derby face à Saint-Etienne. Le club honni, pour qui l’intéressé dut se résoudre à porter le maillot, de 1978 à 1979, pour sauver les finances de son club. Un sacrifice d’une saison, que les supporters ne surent jamais lui réprimander, l’international français ayant même raconté s’être trompé de vestiaires, à l’heure de revenir à Gerland, vêtu de vert.
Vert un jour, mais Lyonnais pour toujours
Lui qui fut de l’équipe lauréate de la Coupe de France 1973 et du sacre de l’Équipe de France à l’Euro 84, ne mit d’ailleurs pas longtemps à revenir sur ses terres. Les crampons rangés au placard, Bernard Lacombe trouva rapidement sa reconversion. Du côté du stade Gerland, Jean-Michel Aulas vit ainsi en sa personne, le bras droit idéal pour construire son OL. L’OL qui gagne et quitte la D2 pour atteindre les sommets nationaux.
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Tantôt « conseiller du président », tantôt entraîneur ou directeur sportif, le petit de Fontaines-Saint-Martin (où un stade porte son nom, nldr) aura alors grandement participé à l’éclosion du club, son sens du jeu le menant à recruter quelques légendes du club (dont les Brésiliens Juninho et Sonny Anderson), ou à prendre sous son aile, un certain Karim Benzema.
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« Ma carrière a été exceptionnelle. J’ai eu la chance de vivre mon rêve d’enfant, puis de ne jamais perdre ma passion du foot, en restant toute ma vie près des terrains. Qu’est-ce qu’il peut y avoir de plus beau ? », eut-il témoigné dans l’ouvrage à son effigie, « Bernard Lacombe, l’instinct du foot ».
Pourtant, si les titres n’ont fait que renforcer son idylle avec les Gones, Bernard Lacombe dut se résoudre à ranger son bureau en 2019, Jean-Michel Aulas profitant petit à petit de la nouvelle ère du club, incarnée par son déménagement au Groupama Stadium, pour se séparer de son ami. Du moins officiellement. Car Bernard Lacombe n’était jamais bien loin de l’OL, et de ce blason viscéralement accroché à son cœur. Un cœur qui a fini par s’arrêter de battre, pour l’inviter à rejoindre en paix, les autres étoiles de Lyon…
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