Texte : Bernard Gouttenoire – On peut dire que Jean Batail (1930-2021), possédait un ton d’avance sur tous les peintres lyonnais contemporains. Il faut dire qu’il avait inventé une exceptionnelle façon d’envisager l’espace qui s’offrait à lui, jouxtant intimement la photographie et la peinture, bien avant l’heure.
Il avait révélé par le biais de la peinture, l’espace vivant de la photographie, avant tout le monde. Miraculeusement l’espace s’est figé et agrémenté de scènes peintres vivantes, dès les années 50, sur les bords de l’Ardèche (à Vallon-Pont-d’Arc), Batail accompagnait alors son ami le peintre Evaristo et les deux hommes se stimulaient avec des scènes fraternelles, très familières.
Batail sublimait son œuvre avec la peinture, à la base remaniée selon la formule « acrylique ». Plus docile au séchage, accentué du procédé du séchoir électrique. Il s’exerçait dans les alentours de scènes qui mettaient souvent en valeur le site « historique Gallo-Romain de Fourvière », au-dessus de Lyon.
Il vivait (pas loin), rue du docteur Raffin au-dessus de la Saône, avec son épouse Marianne et leur fils unique Daniel -décédé- (photographe), et programmaient des séances inédites, ensemble, basée sur la projection d’images.
C’est sans doute le début d’une relation internationale fructueuse entre les arts graphiques et la photographie, avec l’avènement de Andy Warhol, (célèbre pour ses portraits de Marylin Monroe), puis, plus tard chez nous, de Jacques Monory (ses tigres sont célèbres), qui ont marqué leur temps, permettant une symbiose entre les deux façons de procéder.
Jean Batail -suite à un grave problème affectif- arrêtera net, de peindre en 1998, et sa collaboration étroite, avec sa galerie d’origine, le « Lutrin » de Paul Gauzit, à Lyon. Revoir Batail, dans un tel ensemble contemporain, chez Henri Chartier (au début de la rue Auguste Comte), est un acte bénéfique et salutaire, comme un « bain de jouvence ».
Jean Batail, jadis et naguère
Exposition prolongée jusqu’au 27 septembre 2025
Galerie Henri Chartier
3, rue Auguste Comte – Lyon 2
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