CONTINUITE

27 mars, 2008 | TRIBUNE LIBRE | 0 commentaires

Si je parlais d'un certain conformisme de l'électorat lors des élections municipales c'est la continuité qu'il faut évoquer pour le Conseil général. Michel Mercier, président sortant, a retrouvé son fauteuil dans les mêmes conditions qu'auparavant. C'est, en effet, une majorité UMP/UDF (au Conseil général, on ne parle pas de Modem) qui l'a réélu avec l'appui des deux radicaux valoisiens qui ont vendu chèrement leur voix et obtenu chacun la vice-présidence qu'on leur disputait. Au fond, Mercier doit être très heureux car c'est là la seule situation qui lui convenait vraiment. D'autant qu'on lui prévoyait une perte de 5 à 7 sièges au bénéfice de l'UMP et que 3 seulement lui ont échappés. Certes son groupe (14 élus) ne compte qu'une voix de plus que l'UMP (13) ce qui donne un rôle d'arbitre aux deux radicaux. La messe était donc dite et seuls quelques rêveurs de gauche ont pu un moment échafauder d'autres alliances même si le PS gagne deux cantons et s'approche à trois sièges près de la majorité absolue. Mais c'est une UMP affaiblie que Mercier a devant lui avec un Perben écrasé à Lyon, un Michel Havard qui quittera bientôt le département (pour cause de cumul de mandats) et un nouvel arrivant présenté comme un ténor, le député Christophe Gilloteau, mais qui a été battu lors de l'élection à une vice-présidence. Néanmoins, Michel Mercier devra réviser le mode de gouvernance de son assemblée car à l'occasion de chaque dossier sensible, il aura le risque de voir se réaliser un front réunissant élus de gauche et du centre visant à le mettre en minorité. Bref, il devra se plier à la fameuse méthode des majorités de projets, comme on dit dans le langage des assemblées. Une pratique rodée au Grand Lyon mais pas vraiment dans les habitudes du département. Et puis les soucis de Michel Mercier ne s'arrêtent pas à la porte du Conseil général. Dès le lendemain de Pâques, il retrouvait à Paris une réunion du groupe centriste au Sénat, groupe qu'il préside et où la grogne monte après les scores calamiteux du Modem aux municipales. Grogne entretenue par son collègue Jean Arthuis, président lui aussi du Conseil général de Mayenne et ancien ministre. Ce dernier veut carrément revenir à l'UDF et laisser Bayrou poursuivre seul son aventureuse stratégie. Voilà qui n'est pas sûr de déplaire à Michel Mercier.

 

A L'AISE

La situation est bien évidemment différente pour Gérard Collomb, réélu maire de Lyon dans un fauteuil : il peut aborder ce mandat les coudées franches. A la ville bien sûr, mais aussi au Grand Lyon, encore que dans ce dernier cas il a bien l'intention de maintenir une gouvernance ouverte à tous ceux disposés à travailler pour les objectifs communautaires. Au Conseil municipal il a donné le ton, comme sur ses listes : le renouvellement est le maître mot. Ainsi voit-on apparaître un nombre significatif de nouveaux adjoints, des femmes, plutôt jeunes, des membres de la société civile au point que le PS peut se sentir sous représenté. Ce choix s'inscrit tout à fait dans l'esprit de la campagne de Gérard Collomb mais il faut maintenant passer aux actes et les petits nouveaux devront apprendre vite. Certes la maison est bien gardée car un certain nombre de poids lourds du précédent mandat sont toujours en place. Du premier adjoint Jean-Louis Touraine en passant par Gilles Buna à l'urbanisme ou Yves Fournel aux affaires scolaires et Louis Levêque au logement par exemple. Et encore Jean-Michel Daclin au rayonnement international ou Sylvie Guillaume aux affaires sociales. Quant aux petits nouveaux, il leur faudra rentrer vite dans le sujet, ceux de la société civile comme Richard Brumm, Georges Képénékian ou Heïdi Giovacchini qui devront faire rapidement leur mutation de la gestion des affaires privées vers celles du domaine public. La vie a montré en effet que la greffe n'est pas toujours au rendez-vous, un homme comme Christian Boiron, élu en 1989 avec Michel Noir, peut en témoigner il avait tenu un peu plus de deux ans. Mais ne soyons pas pessimiste et donnons leur une chance.

 

ASSAUT

André Gerin, député-maire de Vénissieux, tranquillement élu au premier tour, part à l'assaut de la direction du PCF et vise le poste de la secrétaire nationale : Marie-Georges Buffet. Ce n‘est pas sa première tentative, la fois précédente il avait recueilli 8,7% des voix, ce qui n'est qu'un début. Le programme de Gerin c'est de sortir le PC des griffes du PS. Il est vrai que si, dans les années 20 la SFIO, ancêtre du PS, accusait le PC de vouloir « plumer la volaille socialiste », dans les années 70 François Mitterrand a réussi, lui, à aspirer des millions de voix au PC, le FN faisant le reste. Alors le chemin de la reconquête dont rêve Gerin sera aussi long qu'improbable. Certes notre Dédé va entreprendre un tour de France pour aller à la rencontre des travailleurs, encore faut-il avoir quelque chose à leur proposer. L'enjeu, en fait, est de faire revivre une utopie communiste qui débouche sur des idées réalistes. Vaste projet qui ne se limite pas à une action tribunitienne mais qui suppose un vrai travail intellectuel et sur ce point Gérin manque de soutiens sinon de contacts.

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