Saccage de Lyon. Pour Grégory Doucet, une mairie n’est qu’un « bâtiment »

20 mars, 2023 | POLITIQUE | 0 commentaires

Texte : Kevin du Coup-Voilà. Après le saccage et le début d’incendie de la mairie du 4e arrondissement de Lyon (reportage ici), Grégory Doucet a tweeté, le 17 mars : « je condamne avec la plus grande fermeté cette attaque contre un bâtiment public ». Un « bâtiment ». Pauvre petit monsieur !…

Certes, il a tenté de se rattraper sur BFM, le lendemain, en employant d’autres termes mais en rappelant son soutien aux manifestants. Tout comme sa semblable, Anne Hidalgo, l’avait affiché au fronton de l’Hôtel de Ville de Paris, au mépris de la loi interdisant à un élu de la République de profiter de sa fonction élective pour promouvoir une opinion partisane. Rien à f… Le 17 mars, donc, le maire de la 3e ville de France déplore (doucettement) que certains s’en soient pris à un « bâtiment public ».

Pour les manifestants concernés, et pour d’autres, cela peut vouloir dire « un bâtiment où il y a du public ». Comme un cinéma. Ou un bâtiment qui symbolise le pouvoir. Manque de bol, la mairie du 4e (tout comme l’Hôtel de Ville, lui-même pris pour cible) est aux mains de gens opposés à la réforme des retraites ! Pour d’autres, principalement contribuables, cela veut dire un établissement « financé avec mon pognon ». Pour un maçon expérimenté, la mairie du 4e est effectivement un bâtiment, c’est-à-dire une construction comportant quatre murs et un toit.

Pauvre Maison commune !

Mais pour un élu de la République et pour des citoyens qu’on souhaite aussi nombreux que possible, une mairie ne devrait pas être qu’un bâtiment. Oui mais Doucet s’est rattrapé le lendemain à la télé ! Peut-être mais avant de tweeter plus vite que son ombre, on réfléchit une seconde au sens des mots.

Mairie d’arrondissement : c’est l’un des sièges de la démocratie locale qui abrite une assemblée élue, délibérante, et des services à la disposition de tous les habitants : état civil, élections, logement, aides sociales, éducation, cantines scolaires, etc. On dit aussi « la maison commune » (aujourd’hui remplacée par le sublime « tiers-lieu »), ce qui peut paraître désuet, peu dégenré mais que – pardon – je préfère à « bâtiment public ».

C’est égal. On en a de la chance d’être porté par un maire à ce point identifié à sa ville et porteur d’une si haute idée de sa fonction, qui sait trouver les mots justes pour nous faire partager sa vision de la cité, sa hauteur de vue pour ne pas dire (n’ayons pas peur des mots) sa grandeur, son respect des institutions dont il est censé être le garant, sa neutralité envers chaque citoyen, qu’il ait ou non voté pour lui… En un mot, on en a de la chance d’avoir hérité une pareille pointure !

Allez, Monsieur le Maire, on vous laisse vaquer dans votre bâtiment public de la place des Terreaux…

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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