Municipales 2014. Le bouquet final de Michel Havard

19 mars, 2014 | POLITIQUE | 1 commentaire

Photo © DR

Par Benjamin Solly

Devant près de 1.500 personnes réunies dans l’amphithéâtre de la Cité Internationale, le candidat de l’UMP et de l’UDI a invité les Lyonnais à le suivre « sur le chemin de la reconquête », mardi 18 mars 2014.

« Le rythme de la campagne va me manquer. » Sur l’esplanade qui mène à la salle 3.000, Laure Dagorne accélère le pas. La 2nde de liste de Michel Havard sur le 7e, promise à la mairie d’arrondissement en cas de victoire, a de l’énergie à revendre. Sans doute pourrait-elle en prêter un peu au co-directeur de campagne du candidat. « Je n’ai pas pris une journée depuis six mois », confesse Damien Gouy-Perret, pourtant soupçonné par Marie Guyon d’avoir cédé aux joies du ski, au regard de son bronzage. « C’est le terrain ça », se marre-t-il. Il est près de 19h et la salle commence à ronronner. Dehors, la question toujours anecdotique du nombre fait un peu jaser. 1.000 ? 1.300 ? 1.500 ? « Près de 1.600 personnes », selon la communication de Havard.

Dans sa loge, Michel Havard fait un dernier tour du propriétaire avec Henry Chabert. L’ancien adjoint à l’urbanisme de Raymond Barre nous confie que son poulain a fait « une campagne sans faute » en réussissant notamment l’union avec les centristes. «  Il a d’autant plus de mérite que Collomb a joué l’édredon pendant toute la campagne», pique au passage le Villeurbannais. Sur scène, le M. Loyal du soir appelle un à un les futurs maires d’arrondissement et les référents thématiques. Nora Berra, Eric Pelet, Pierre Delacroix, Patrick Huguet… Avec des propos introductifs parfois à double entrée, notamment pour Laurence Balas (Finances) qui « tient les cordons de la bourse avec vigueur » ou Didier Pesson (Sports) appelé à « développer les pratiques amateurs. » Hot ! Michel Noir a, lui, fini par arriver alors que peu de parlementaires du Rhône ont fait acte de présence, le président de la fédération UMP Philippe Cochet au premier chef.

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Une séquence un peu longue avant l’ouverture des discours par Christophe Geourjon (UDI). «  Depuis des mois, la Génération Lyon va à la rencontre des Lyonnais, dialogue avec les associations, échange avec les milieux économiques », glisse le centriste. A dire vrai, les acteurs entrepreneuriaux étaient plus nombreux et pour la première fois bien visibles. Parmi eux, Éric Giraud, Francois Niforos, Christophe Mahé, Didier Lavroff, Ghislaine Merieux, Laye Diop, Dany Morsilli, Fabrice Bonnot ou encore Bruno Tarlier. Une séquence liminaire close par un happening surprenant. Sur une musique grandiloquente, quatorze personnes sont arrivées sur scène, chacune portant une grande lettre, pour former le slogan « Génération Lyon. » Spécialiste de la question, le député Georges Fenech, qui depuis la scène n’en a pas manqué une miette, était à deux doigts de saisir la Miviliudes.

Au tour d’Emmanuel Hamelin de jouer la harangue au lutrin. Le porte-flingue de Michel Havard a ajusté la mire sur sa cible préférée, le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb. Ou le retour du « panier des promesses non-tenues » du mandat, élément de langage récurrent chez Havard et ses soutiens. Cités pêle-mêle : la rénovation de la place des Terreaux, de la rue Victor Hugo, du Palais des Sports, des façades des annexes de la maire centrale, les 12 000 m2 qui devaient être sanctuarisés à l’Hôtel-Dieu pour un hôpital de jour… Au plat de résistance, Hamelin ajoute le dessert en évoquant un Collomb « Bernard l’hermite » qui vient nicher dans la coquille des autres. Après la métaphore du coucou, l’UMP aura au moins révisé son bestiaire pendant cette campagne.

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Costume noir, chemise blanche et cravate sombre, Michel Havard s’avance au pupitre. Dans un discours d’une grosse demi-heure, le candidat est revenu sur les grands axes de son « contrat avec les Lyonnais » : refus d’augmenter l’imposition, ligne de métro entre Saint-Paul et Part-Dieu, application Alerte SOS, carrefour des parents…  Offensif, parfois ironique, Havard a également rappelé les enjeux de cette élection : condamnation de la politique nationale de Hollande, basculement à droite du Sénat. Après avoir rebattus les sentiers locaux à l’occasion de la primaire UMP pour montrer ses quartiers de lyonnitude, l’ancien député de Fourvière retrouve fort à propos le chemin du national. A telle enseigne qu’on murmure qu’une grande figure de la droite pourrait venir l’épauler pendant l’entre-deux tours. Les regards se tournent forcément vers Alain Juppé.

Michel Havard a également sulfaté Collomb et ses lieutenants. « J’ai pu constater à quel point  l’équipe sortante est profondément divisée, marquée par de vraies ruptures idéologiques et personnelles », glisse-t-il, anticipant un « Lyon de demain qui sera balayé sur l’autel des gauches. » L’homme a également pointé du doigt « ceux qui trouvent chic de voter socialiste à Lyon. » « Ils jouent contre leur camp  », tempête-t-il. Revenant sur son parcours de candidat aux municipales de Lyon, Havard a clairement appelé à dire stop aux divisions. « Dire stop à la machine à perdre. » Un message à destination de ceux qui n’attendent qu’une funeste soirée pour la droite le 30 mars prochain pour reprendre le pouvoir à Michel Havard, bien décidé à mener la danse de la droite lyonnaise s’il ne réussit pas à déloger Gérard Collomb de l’Hôtel de Ville.

1 Commentaire

  1. Hihi

    « Le rythme de la campagne va me manquer » c’est charmant. C’est surtout la campagne qui a manqué de rythme…

    Réponse

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