Lyon. Sandrine Runel, la marchande de sommeil, adjointe de Grégory Doucet va-t-elle démissionner ?

9 janvier, 2023 | POLITIQUE | 1 commentaire

Texte : Morgan Couturier – Discréditée depuis les révélations concernant la location d’un appartement insalubre dans le 7e arrondissement, l’élue écolo-socialiste Sandrine Runel s’est embourbée dans les mensonges…  Nos révélations.

Elle se désolerait presque de ce quotidien inédit, où chaque soir ressemble au précédent : répondre aux questions et appels de la presse. Mais alors que les demandes continuent d’affluer des médias locaux et nationaux tels que CNews, Bertille s’est fait une raison : l’état de l’appartement qu’elle loue à l’adjointe au maire écologiste, Sandrine Runel, justifie une telle pénibilité.

Preuve en est, depuis la publication des faits dans les colonnes de nos confrères de Lyon Mag, sa situation semble évoluer comme par magie, en témoigne le passage coup sur coup d’un expert pour un « diagnostic électricité et isolation, d’un dératiseur et d’une personne mandatée pour la fameuse porte d’entrée, sorte de « porte de chambre », démunie de pêne.

« Je veux partir, j’ai commencé à chercher mais je ne trouve rien »

« Le problème, c’est qu’elle ne veut pas changer la porte, mais juste changer la serrure. L’expert va lui envoyer un devis. Dans les faits, elle n’a pas le choix », expose la jeune locataire. De quoi laisser craindre l’absence de changement, tant les problèmes sont nombreux et non résolus. Nous avons fait le point.

Dans son droit de réponse publié chez nos confrères, « où tout est faux quasiment », dixit Bertille, Sandrine Runel a quand même livré quelques vérités. Dans le lot, l’adjointe à la mairie de Lyon, déléguée à l’inclusion sociale, s’est inscrite en faux sur le terme de « taudis », jugé « calomnieux et totalement inexact ».

Sur ce point, la réalité des faits laisse transparaître un appartement avec un réel potentiel, si les souris n’avaient pas opté pour une colocation forcée. De la même façon, les trous dans les murs et la présence de moisissures empêchent de réellement profiter de cet appartement.

Les rongeurs, le cœur du problème

On finit par s’habituer, mais une fois la porte ouverte, la profonde odeur d’excréments de souris ne joue pas en faveur d’un accueil réussi. Preuve que sur place, les rongeurs se sentent à l’aise. « Je les entends passer la nuit, ça fait peur. C’est désagréable. J’en ai même vu passer sous mes pieds », raconte Bertille. Lors de son passage, le dératiseur n’a pas fait le voyage à vide : il a fait la rencontre d’une souris en état de décomposition avancée derrière le lave-linge.

Surtout, avec un enfant de deux mois et demi à sa charge, la jeune maman craint pour la propreté de ses affaires, des doudous et autres couvertures de son bébé. Après avoir vu certains rongeurs s’être amusés à plonger dans un paquet de guimauves, les imaginer uriner sur les affaires du nouveau-né ne relève plus du scénario hollywoodien.

Problème, rompre avec ces visites n’est pas aisé. Le parquet est troué et largement usagé. Une véritable autoroute pour les souris. Ou pire, pour des rats, peut-on imaginer. « Le dératiseur a préconisé de changer le parquet », pointe Bertille. Après avoir un temps imaginé utilisé de la mousse expansive, Sandrine Runel se serait finalement résolue à passer à l’acte. En attendant, du… coton et du scotch sont utilisés pour boucher les accès existants dans les murs. Pas forcément la meilleure parade pour lutter contre l’appétit vorace des compagnons de Ratatouille.

Une isolation inexistante alors qu’elle soutient les bloqueurs de Dernière rénovation

En ces temps de crise énergétique, et malgré des températures largement supérieures aux moyennes de saison, l’isolation peut vite devenir problématique. Dans cet appartement loué par Sandrine Runel, celle-ci est quasiment inexistante. « Sur le mois de décembre, j’ai payé 230€ de chauffage, alors que je n’ai chauffé que la nuit », soupire Bertille. Depuis le 1er janvier 2018, la loi impose pourtant 15 à 20cm d’isolant thermique sous les combles d’une maison ou d’un immeuble.

Financer les travaux, pas vraiment la priorité de l’élue écolo à 5300 euros/mois

En dépit d’un salaire d’adjointe au maire, fixé à 2266€ brut par mois, des émoluments fournis par la Métropole de Lyon au titre de conseillère métropolitaine (près de 1340€ brut par mois) et d’un poste de fonctionnaire à la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) dont la rémunération était fixée à 1875€ par mois en 2020, selon la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, Sandrine Runel s’avère proche de ses sous. D’autant que l’élue écologiste posséderait d’autres logements à en croire plusieurs sources.

> Lire aussi : l’adjoint à l’urbanisme de Grégory Doucet insulte les professionnels de l’immobilier

Payer des réparations, n’est donc pas une priorité. « Elle a juste mis des radiateurs. Mais depuis que je suis ici, elle n’a jamais fait de travaux », pointe Bertille, désavouant ainsi la version des faits de sa propriétaire. Sur ce point, explorer les échanges téléphoniques entre les deux protagonistes (voir ci-dessous), suffit à prouver que la réactivité n’est pas le point fort d’une élue qui déclarait en juin 2021, vouloir « garantir des conditions d’habitat dignes ».

Enlever la moisissure et remettre un coup de pinceau, sont des demandes réitérées à de nombreuses reprises depuis son emménagement sur place en avril dernier. Rien n’a été fait, malgré de nombreuses relances. Ou plutôt si, un artisan serait passé examiner les lieux le 3 septembre dernier.

Une sincérité remise en cause

Dans son droit de réponse publié par Lyon Mag, l’élue justifie l’absence de changement au niveau de la porte d’entrée, du fait que la société mandatée aurait « trouvé porte close » le 7 décembre dernier. Une version contestée par Bertille qui l’assure : « j’étais là, je n’ai rien entendu. Elle aurait pu donner mon numéro ».

Surtout, Sandrine Runel évoque in extenso un changement de porte au 4 janvier 2023. Nous nous y sommes précisément rendus ce jour-ci et aucune modification n’avait été effectuée. Comme évoqué précédemment, l’adjointe déléguée aux solidarités, souhaiterait simplement changer la serrure.

Dans son message publié chez nos confrères, Sandrine Runel prétend avoir « vécu elle-même » dans cet appartement « pendant plusieurs années ». Pourtant, elle n’en est propriétaire que depuis 2010, le voisin de palier s’étant déclaré intéressé par son acquisition au même moment, avant de se rétracter. Plus encore, le fait que l’élue ait trois enfants d’une dizaine d’années, laisse difficilement imaginer que cette dernière ait pu vivre avec sa progéniture, dans un logement de 38m2.

Des agissements en totale contradiction avec sa fonction et ses déclarations

Le 17 octobre dernier, Grégory Doucet, Sandrine Runel et les élus écologistes affirmaient fièrement leur volonté de lutter « contre le sans-abrisme et le mal-logement ». Mieux, la conseillère métropolitaine revendiquait publiquement que la « mobilisation de tous les acteurs du territoire était la condition sine qua non » de la réussite de la mairie dans son entreprise de conditions d’habitat respectable.

Les faits relatés ne leur donnent pas vraiment raison. Devant une telle réalité, Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement, s’est laissé aller à un tweet plutôt piquant. Pour l’édile, « les écologistes nous offrent un festival de médiocrité ». Du pain béni pour l’opposition, à l’heure où Grégory Doucet a officiellement affiché ses ambitions pour 2026.

La question de sa démission est clairement posée d’autant que nos confrères du Progrès ont révélé vendredi que le bail rédigé par Sandrine Runel était rempli d’irrégularités. « Des mentions et des documents pourtant obligatoires font défaut. Le montant du loyer demandé à l’ancien locataire devait être consigné dans le bail, afin que la nouvelle arrivante puisse déterminer si l’augmentation était légale. Il n’y est pas. » assure la journaliste Sophie Majou.

La marchande de sommeil peut-elle rester en fonction ?

Le groupe de la Droite et du centre, présidé par Pierre Oliver, interpelle l’éphé(maire) de Lyon : « Comment une élue peu avare de leçons moralisatrices et qui, par exemple, déclarait à la Métropole de Lyon lors de la commission permanente du 26 avril 2021* : « notre responsabilité est de garantir des conditions d’habitat dignes » peut-elle agir ainsi ?

Au regard de ses responsabilités politiques et professionnelles, cette élue devrait être exemplaire. Cela nous conduit à interpeller publiquement le Maire de Lyon sur cette affaire qui ne peut être assimilée à de la légèreté.

Lui qui a un pouvoir de police en matière d’habitat indigne, peut-il tolérer qu’une de ses adjointes se comporte comme une « marchande de sommeil » comme on en voit trop dans nos agglomérations ? Peut-il dès lors maintenir sa confiance à cette élue en continuant à lui accorder une délégation d’adjointe ? »

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

1 Commentaire

  1. Philippe

    Ces gens là sont des salopards !!! D’un côté ils montent les gens les uns contre les autre par des règlements toujours plus opprimant et des contraintes toujours plus intenables et prennent les gens à la gorges, de l’autre, ils s’accordent toujours plus de privilèges et de largesses aux frais du contribuables et ne respectent même pas les directives qu’>ils ont eux-même mis en place. Ce sont là les vrais PARASITE de notre société !!!

    Réponse

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