Lyon. Deux plaintes pour faux témoignages déposées contre l’adjointe Sandrine Runel

19 janvier, 2023 | DERNIERE MINUTE | 0 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Dans la tourmente suite aux révélations concernant la location de son appartement délabré, l’adjointe aux solidarités du maire de Lyon est également impliquée dans une affaire de faux témoignages. Les plaignants témoignent en exclusivité pour Lyon People.

Le soufflé semblait être retombé, Sandrine Runel replongeant sans trop de tracas (et sous la protection de Grégory Doucet), dans le quotidien de son poste d’adjointe. Hélas pour elle, l’actualité et le passé semblent la rattraper inexorablement, quelques semaines après avoir occupé le haut de l’affiche, pour avoir loué à une jeune maman un appartement insalubre.

L’élue apparaît désormais dans une sombre affaire de violences aggravées en date de septembre 2019, pour laquelle l’adjointe à l’inclusion sociale est accusée de faux témoignages. Si un tel dossier est réchauffé plus deux ans après les faits, l’explication tient dans la volonté de la plaignante, sous couvert d’anonymat, de faire avancer l’affaire, celle-ci craignant que le statut acquis par Sandrine Runel ne finisse par étouffer l’affaire.

Car si les procédures judiciaires ont pour habitude de s’éterniser, la plaignante s’inquiète de la lenteur prise par l’enquête, après avoir déposé deux plaintes (dont une, avec constitution de partie civile) contre l’élue socialiste, mais également à l’encontre de Samira Bacha-Himeur, conseillère municipale dans le 8e arrondissement (photo ci-contre).

Des faux témoignages prononcés par solidarité avec la famille de sa consœur Samira Bacha-Himeur ?

Le point de départ de cette affaire ? Une rixe ayant eu lieu le 21 septembre 2019 à l’occasion de la fête Acordanse, place Latarjet (Lyon 8e), impliquant la plaignante, son mari, mais aussi et surtout, des proches de Samira Bacha-Himeur. Alors que le ton serait rapidement monté pour une simple question de placement dans une file d’attente pour accéder au trampoline, l’altercation a tourné aux violences physiques et à l’usage d’armes à feu de la part de jeunes du quartier, proches de Samira Bacha-Himeur.

« J’ai failli perdre mon conjoint », glisse la plaignante, alors que ce dernier a subi une ablation de la rate après avoir reçu une balle dans le dos. Là intervient Sandrine Runel. Présente à ladite fête, la conseillère métropolitaine s’est vue auditionnée par la police pour donner sa version des faits. « En fait, elle prend parti pour Samira Bacha-Himeur et sa famille », accuse la plaignante, rappelant que l’adjointe aux… solidarités était, elle aussi, élue à la mairie du 8e au moment des faits.

Les vidéos « démontrent bien sa prise de partie » envers les agresseurs

En effet, les propos tenus par l’élue écologiste semblent peu cohérents avec la réalité des faits, vidéos à l’appui. La conseillère métropolitaine prétend notamment avoir été témoin de la rixe, alors que les caméras de surveillance la montre clairement absente de la scène. « Nous la voyons clairement à l’opposé des faits sur les vidéos. Celle-ci ajoute également qu’elle a vu mon conjoint tirer à deux reprises, pour enfin dire que ce sont les jeunes du quartier qui lui ont dit », peut-on lire sur la plainte déposée au tribunal de Lyon.

Mais alors qu’un faux témoignage relève du délit, punissable de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000€ d’amende, la plaignante regrette surtout le manque d’exemplarité de l’élue lyonnaise, appuyant ses dires sur de nouvelles vidéos de surveillance. « Sandrine Runel indique clairement qu’elle ne reconnait personne sur les clichés présentés par les inspecteurs de police, alors qu’on la voit parler avec l’un des agresseurs les plus virulents, ce qui démontre bien sa prise de partie en leur faveur », évoque-t-elle.

De graves accusations, laissées sans suite pour l’instant, mais qui ne manqueront d’enrichir les requêtes de l’opposition prompte à réclamer la démission de l’adjointe de Grégory Doucet. « On a vu que la médiatisation de l’affaire précédente avait permis une amélioration des conditions de vie de la locataire, on espère que ce sera le cas pour nous », ponctue cette maman de quatre enfants.

Quatre personnes ont été mises en examen dans cette affaire pour violence en réunion avec armes sur le conjoint de la plaignante. Mais que sont devenues les deux plaintes déposées pour faux témoignage ? Interrogé par Lyon People, le Parquet de Lyon ne nous a pas encore répondu.

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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