Gérard Collomb. Sa vie de ministre au jour le jour

5 septembre, 2017 | POLITIQUE | 0 commentaires

Par Marc Polisson et Morgan Coutrurier

Du sacre d’Emmanuel Macron à aujourd’hui, Lyon People retrace chaque jour l’emploi du temps du nouveau ministre de l’Intérieur et ses actions en tant que premier flic de France.

Lundi 4 septembre. Boudé par ses filles
De retour sur Lyon pour le week-end, Gérard Collomb profite de ses rares moments de tranquillité pour passer du temps en famille. Problème, ses filles sont de mauvais poil, comme il le confie au micro de « Public Sénat », où il est invité à discuter de la sécurité devant les écoles en ce jour de rentrée. « Je voudrais faire un petit clin d’œil à mes filles qui ont 13 ans et 9 ans qui font la rentrée scolaire aujourd’hui et qui m’ont fait ce reproche : ‘‘comment, papa, tu ne vas pas être avec nous ?’’ Et donc hier, j’ai eu droit aux bouderies toute la journée », dévoile-t-il. Les déconvenues de la vie de ministre…

Vendredi 1er septembre. Vers une externalisation des radars routiers
Dans un entretien, Gérard Collomb aborde ses projets actuels, réclamant au passage une amnistie d’un an avant d’être jugé. Si la plupart des thèmes abordés sont déjà connus, le ministre de l’Intérieur évoque l’externalisation des radars routiers. Une mesure phare et novatrice. Le but ? Réaffecter policiers et gendarmes aux missions d’enquête, tout en laissant à des sociétés privées, le soin de contrôler la vitesse des automobilistes. Un moyen comme un autre de veiller à la sureté des concitoyens, sans délaisser la sécurité routière, où la mortalité n’a de cesse de croître depuis 3 ans. Pour appuyer ses dires, l’ancien maire de Lyon se base sur l’exemple des fourrières. Les inquiétudes se multiplient. Un tel procédé ne va-t-il pas intensifier le nombre de procès-verbaux ? L’élu l’assure, l’externalisation des radars mobiles n’ira pas gonfler les caisses des sociétés concernées. Celles-ci « seront rémunérées au forfait et pas en fonction du nombre de PV ». Pourtant, Europe 1 en tête, annonce de son côté, une hausse exponentielle des verbalisations. Dix fois plus qu’actuellement, selon la radio française. Et la menace gronde. Des essais sont menés « à blanc » en Normandie, depuis le début de l’année, avant que les contrôles ne deviennent effectifs sur le territoire normand, à compter du mois décembre. Une première étape, avant que les radars mobiles se rependent dans toute la France.

Lundi 29 août. Coup de pression sur le nouveau patron de la police nationale
À peine investi, Eric Morvan a du pain sur la planche. Le directeur général, fraichement élu à la tête de la police nationale se voit signifier ses nouvelles missions, par Gérard Collomb en personne. La première d’entre elles, n’est autre que l’instauration d’une police de proximité, une mesure annoncée lors de la campagne d’Emmanuel Macron. Les premières expérimentations sont programmées pour le début de l’année 2018, comme annoncé précédemment. Néanmoins, des zones d’ombre restent en suspens, comme le budget alloué à cette nouvelle brigade, ou les effectifs dédiés à cette mission. En parallèle, le ministre de l’Intérieur ne manque pas d’aborder la question du terrorisme, une thématique abordée tout au long de l’été. Il invite Eric Morvan à accroitre la coopération entre les services de renseignement.

Mercredi 23 août. Une coopération Gendarmerie/Guardia Civil en projet
6 jours après les attentats de Barcelone et de Cambrils, la journée de Gérard Collomb est rythmée par les déclarations. Le drame de Seine-et-Marne, où un homme a foncé dans une pizzeria au volant de sa voiture, l’incite à mobiliser le monde médical. Pour lui, un « tiers des personnes radicalisées présentes des troubles psychologiques », signifie-t-il au micro de RMC. Le premier flic de France va plus loin : il faut identifier les profils susceptibles de passer à l’acte. Quitte à empiéter sur le secret médical. En se rapprochant de l’ordre des médecins et des psychologues, Gérard Collomb veut éviter les risques de « mimétisme », à savoir une imitation des actes terroristes par un « certain nombre d’esprits faibles ». Les critiques pleuvent, du côté de la profession et des associations. Scandalisée, l’UNAFAM monte au créneau. L’association pointe un « amalgame » entre maladie et terrorisme. Avant de détruire les propos du Lyonnais : « Aucune étude ne valide l’assimilation trouble psychiatrique, radicalisation et terrorisme ».

Plus tard dans la journée, le ministre de l’Intérieur se signale sur les réseaux sociaux. Il annonce, en concertation avec son homologue espagnol Juan Ignacio Zoido, un projet de formation commune entre la gendarmerie nationale et la Guardia Civil. Une mesure forte, qu’il qualifie d’inédit en Europe. Sa mise en place se veut rapide, puisque 120 élèves-gendarmes sont invités, dès le mois d’octobre, à rejoindre la commune de Valdemoro où ils seront accompagnés de cadres espagnols et français.

Mardi 22 août. La création de 2500 à 3000 postes de policiers
« La menace reste toujours grande », martèle Gérard Collomb, interrogé sur la problématique du terrorisme. Notamment pour les forces de l’ordre, prises pour cible par les soldats de Daesh. En réponse, le premier flic de France veut redéfinir l’opération sentinelle, laquelle fait l’objet de critiques de plus en plus virulentes de la part des militaires et de leur famille.  Sa promesse ? Supprimer les quelque 7000 postes fixes, au profit de 3500 personnes assujetties à des postes définis et 3500 à des postes dits plus « souples ». Une proposition que l’intéressé doit mettre en avant, lors du conseil des ministres du 30 août. Au programme également, la création de 2500 à 3000 emplois de policiers l’année prochaine. Une première vague de recrutement, censée abonder dans le sens des promesses d’Emmanuel Macron, lequel a promis la création de 10000 postes sous son mandat.

Gérard Collomb au départ du Tour d’Espagne – FB GC

Samedi 19 août. Au départ du Tour d’Espagne
L’Espagne endeuillée par les attentats orchestrés sur les Ramblas deux jours auparavant, trouve un peu de réconfort auprès de la Vuelta, l’équivalent du Tour de France de l’autre côté des Pyrénées. Gérard Collomb est de la partie. Sa présence sur les évènements de grande importance se fait de plus en plus constante. Signe d’une nouvelle popularité ? Pas vraiment. Mais l’ancien maire de Lyon y travaille, en témoigne sa présence au départ de la course, à Nîmes, au côté de ses homologues espagnols.

Dimanche 6 août. La périlleuse définition des migrants
La question des migrants interpelle Gérard Collomb. Les camps de Calais ou Dunkerque exaspèrent les populations locales, de tel façon que le dossier devient prioritaire dans les coursives de l’hôtel de Beauvau. Dans le JDD, le ministre de l’Intérieur se risque à une périlleuse distinction, entre les réfugiés « qui fuient les guerres et les persécutions » et ceux « dont la migration obéit à d’autres ressorts, notamment économiques ». Conséquence, le natif de Chalon-sur-Saône évoque des  mesures plus intransigeantes, comme l’enrayement des trafics humains. Le Nigéria a promis de sécuriser ses côtes. L’Albanie et la France s’accordent sur le fait de bloquer le départ des ressortissants albanais démunis de visa.
Cependant, dans le même temps, le premier flic de France se montre permissif. Il accepte la décision de Natacha Bouchart, maire de Calais, de ne pas ouvrir de points d’eau à destination des migrants mais promet l’installation de sanitaires mobiles. Il évoque également l’ouverture de deux nouveaux centres d’accueil. « Nous créerons 3500 places en 2018 », promet-il, tout en garantissant la réduction des délais de procédure d’examen du droit d’asile.

Lundi 24 juillet. Déplacement en Tunisie
Sitôt la 104e édition du Tour de France bouclée, le « minister of police » – comme il se présente aux touristes malaisiens – se rend à Tunis pour la seconde réunion du groupe de contact des ministres de l’Intérieur de la Méditerranée centrale. Le premier flic de France est accueilli en Tunisie par son homologue Hédi Majdoub. Avant de s’intéresser à l’immigration clandestine, l’un des chantiers phares du ministre de l’Intérieur, il est attendu au Musée national du Bardo, où 24 personnes ont péri le 18 mars 2015 à la suite d’une attaque de terroristes islamistes. Pour finir, la visite du pays se clôt du côté du siège du Conseil des ministres arabes.

Dimanche 23 juillet. Opération séduction sur le Tour de France
Après Emmanuel Macron, invité sur la Grande Boucle le 19 juillet dernier, Gérard Collomb rejoint à son tour la caravane du Tour de France, à l’occasion de la dernière étape. Dans l’Essonne, le ministre de l’Intérieur n’est pas là pour féliciter Christopher Froome ou Romain Bardet mais bien les forces de l’ordre engagées dans le dispositif de sécurisation de l’évènement. Après la visite de plusieurs postes de commandement, le Lyonnais part à la rencontre des sapeurs-pompiers, gendarmes et policiers, véritables ange-gardiens des cyclistes pendant trois semaines. L’occasion de leur réitérer son soutien et de s’accorder un bain de foule salvateur. Inconnu du public parisien, en témoigne le récent sondage sur sa popularité, le ministre de l’intérieur profite de l’ultime étape du Tour de France et de la remontée des Champs-Elysées pour gagner en exposition. Avec 600 médias accrédités, l’opération médiatique est rondement menée. À 70 ans, Gégé a plus d’un … tour dans son sac.

Samedi 22 juillet. Gégé privé de pétanque
Il se réjouissait depuis plusieurs semaines de cette escapade en montagne chez ses amis lyonnais. Patatras, le Premier sinistre décrète une réunion de dernière minute, samedi, à Paris ! Impossible de sécher. Et voilà notre ancien maire contraint d’annuler sa participation au traditionnel Gentleman Pétanque de Megève, créé par Roger Caille ! Dur !

Mardi 18 juillet. La loi Collomb prend forme
Gérard Collomb retrouve ses prérogatives de ministre de l’Intérieur. Devant le Sénat, le numéro 2 du gouvernement présente sa loi contre le terrorisme. Celle-ci reprend diverses mesures inscrites dans l’état d’urgence. On note ainsi la possibilité d’assigner à résidence une personne au premier soupçon, la liberté pour les forces de l’ordre de perquisitionner à toute heure et en tout lieu ou encore l’obligation pour tout suspect de terrorisme, de livrer à la police ses contacts et ses identifiants. La loi tend également à améliorer la sécurité des grandes manifestations, avec l’obligation d’échafauder des périmètres de sécurité autour de ces rassemblements. Les critiques sont multiples. Le Défenseur des droits, l’ancien garde des Sceaux RPR, Jacques Toubon, évoque « une pilule empoisonnée». La juriste Mireille Delmas-Marty va, elle, jusqu’à parler de « despotisme doux ». « Peut-être », assume Gérard Collomb au micro de RTL, soucieux d’assurer la sécurité de ses concitoyens. Son obstination lui donne raison. La loi est adoptée par le Sénat, avec 229 votes pour contre 106 contre. Pour asseoir son autorité, le ministre de l’Intérieur doit désormais s’attirer les faveurs de l’Assemblée. Au vu de l’importance prise par la majorité présidentielle, il peut dormir sur ses deux oreilles.

Lundi 17 juillet. Après la Métropole, Collomb « quitte » l’Hôtel de Ville
Un nouveau poste de perdu pour Gérard Collomb. Contraint de rendre son écharpe de maire, ce dernier assiste à l’Hôtel de Ville, à l’élection de son successeur. Sans surprise, il s’agit de Georges Képénékian, son adjoint à la culture. Si le maire déchu retrace son parcours, évoquant sa capacité à « hisser la ville parmi les 10 métropoles les plus dynamique du continent », quand on le taxait de « doux rêveur en 2001 », son départ n’est que théorique. Son successeur réitère sa volonté de s’inscrire dans la continuité. Plus encore, il avance l’idée de « travailler en bonne intelligence avec lui », donnant du grain à moudre à ceux qui pensent que Gérard Collomb tire les ficelles depuis Paris.

Vendredi 14 juillet. Commémorations à Nice
Gérard Collomb a pris place dans l’avion présidentiel et assiste à Nice à un défilé militaire avant de participer à un vibrant hommage aux victimes des attentats perpétrés en 2016. Lors de la minute de silence, Gérard Collomb côtoie deux anciens présidents de la République, François Hollande et Nicolas Sarkozy ainsi que SAS le prince Albert II de Monaco, Brigitte Macron… Mis à l’écart, le ministre de l’Intérieur reste témoin de la pose de 12 000 plaques sur la promenade des Anglais. Celles-ci forment un message : Liberté, Egalité, Fraternité.

Mercredi 12 juillet. Droit d’asile et immigration
La problématique des migrants revient sur le tapis. Emmanuel Macron statue enfin sur le sujet. Avec Édouard Philippe, Gérard Collomb expose les mesures prises par le gouvernement. 5 points ressortent du plan d’action exposé à la presse. En premier lieu, la une meilleure maîtrise des flux migratoires. 12.500 places d’hébergement sont créées pour les réfugiés. La France s’engage également à améliorer le traitement des demandes et les conditions d’accueil tout en menant une politique efficace et crédible de lutte contre l’immigration irrégulière. La politique d’intégration se veut ainsi plus ambitieuse, avec une volonté d’attirer d’avantage de cerveaux, de talents et de compétences.

Mardi 11 juillet. Des caméras-piétons pour la police
L’affaire Théo a manifestement du mal à passer du côté des forces de l’ordre. Pour éviter pareilles mésaventures dans un avenir proche ou lointain, le ministre de l’Intérieur souhaite généraliser l’usage de caméras-piétons dans la police. Une volonté réitérée à la tribune de l’Assemblée Nationale. Ce dispositif « permettra d’éviter que les situations ne dégénèrent, et en même temps d’assurer la protection du policier en montrant qu’il agit conformément aux lois, déclare-t-il. Je pense que c’est gagnant-gagnant, à la fois pour la police et pour la confiance de la population dans les actes de sa police ».


Lundi 10 juillet. Le faux départ
Comme attendu, David Kimelfeld est élu à la tête de la Métropole de Lyon. Mais en substance, un homme monopolise l’attention : Gérard Collomb. Sitôt le résultat des votes entériné, le ministre de l’Intérieur prend la parole. De brèves félicitations à l’attention de son successeur avant de s’embarquer dans une longue tirade de 20 minutes. L’objet ? Son amour inconditionnel de Lyon et du poste de président de la Métropole. Contraint d’abandonner son poste en raison de la loi de non-cumul des mandats, l’élu lyonnais compte bien garder une certaine emprise sur les décisions. Ce dernier laisse d’ailleurs la « porte ouverte » à un retour, arguant que sa position place Beauvau n’était pas gravée « dans le marbre ». « Je ne serais jamais loin », évoque-t-il dans les colonnes d’un quotidien local.

Mardi 13 juin – Ballon rond
France-Angleterre vient clore une énième journée bien remplie pour le ministre de l’Intérieur. Avant la rencontre, ce dernier multiplie les réunions de travail, principalement avec le premier ministre britannique, Theresa May et son homologue Amber Rudd. L’ordre du jour a trait aux récents attentats subis par la communauté anglaise, du soutien et de la coopération que peut apporter la France dans cette lutte acharnée contre le terrorisme. Les hommages s’enchainent, jusqu’au coup d’envoi, où Gérard Collomb assiste – toujours bien placé- à la reprise de « Don’t look back in anger » d’Oasis. Victoire des Bleus. Les vieilles habitudes rejaillissent. Le ministre retrouve les joueurs lyonnais, actuels et anciens, Corentin Tolisso, Christophe Jallet et Samuel Umtiti, pour une photo de famille. Alexandre Lacazette manque à l’appel. L’attaquant aurait-il acté son départ ? Pour l’Angleterre ?

Jeudi 8 juin – Placer ses pions
Le locataire de l’Hôtel Beauvau n’accorde que peu d’importance aux ondes radios. Sa journée est chargée. Avant de gagner Berlin en soirée, le maire de Lyon vient soutenir ses proches, candidats qu’il a investis aux élections législatives. Sur le pont dès 8h45, le premier flic de France démarre son périple au Musée Jean Couty en compagnie d’Hubert Julien-Lafferière, en course pour obtenir la 2e circonscription. Suit Thomas Rudigoz, ce dernier rejoignant le duo pour une déambulation dans la grande rue de Vaise. La programmation est identique à 11h15. Le ministre de l’Intérieur quitte le 9e arrondissement pour se rendre dans le 6e «  qu’il redécouvre depuis qu’il est ministre » raille Damien Gouy-Perret sur Facebook, et défiler dans les allées de la braderie « 100% Saxe », où il doit tenir compagnie à Anne Brugnera, candidate dans la 4e circonscription.

Souriant, le numéro 2 du gouvernement attire la lumière, effaçant quelque peu son ancienne adjointe. Qu’importe, l’élu prend le temps de répondre aux demandes et ne manque jamais de saluer les chalands. L’opération séduction bat son plein. La candidate en récupère finalement l’usufruit. « Ça apporte de la confiance, c’est un vrai coup de pouce », admet-elle, confiante quant à l’envie de changement véhiculée dans cette circonscription « compliquée ». Et d’ajouter : « Les gens ont envie de faire changer les choses, ils viennent me le dire ». Les promesses pleuvent. Gérard Collomb ne refuse rien, si ce n’est des accras. « Je fais attention. Après on va dire que lorsqu’ils sont là-haut, ils s’engraissent ». La boutade traduit un vrai souci du détail, signe que le premier flic de France a pleinement conscience des codes de sa fonction.

Mercredi 7 juin – L’éloge
En meeting au Double Mix à Villeurbanne, Gérard Collomb est d’humeur loquace. Les louanges pleuvent à destination du chef de l’Etat. Il s’emporte : « Non seulement il a affronté le monde mais il a étonné le monde. Il a révolutionné le monde », s’exclame-t-il dans une longue tirade. Qu’il conclut par « je crois qu’on n’avait jamais vu un début de quinquennat où les choses prennent une telle allure, une telle accélération ». Conquis, les partisans embrasent la salle d’applaudissements. Le résultat est tout autre le lendemain. Les radios et les quotidiens se révèlent plus sarcastiques.

Lundi 5 juin – L’immigration, une priorité
Ministre de l’Intérieur depuis 1 mois, Gérard Collomb a choisi le journal Le Parisien pour son premier vrai entretien avec la presse. Le premier flic de France aborde les sujets chauds et dresse ses priorités, parmi lesquelles, quelques dispositions surprenantes. La première a trait au terrorisme. Bien qu’Emmanuel Macron ait considéré comme « inutile » une nouvelle loi antiterroriste, le maire de Lyon annonce la mise en place de nouvelles mesures législatives, pour « répondre aux besoins exprimés par les forces de sécurité ». En premier lieu, la fermeture de lieux de culte incitant à la haine. Dans le même sens, le numéro 2 du gouvernement n’exclut pas l’usage d’assignations à résidence ou de perquisitions administratives. « Aucune disposition ne doit être exclue d’emblée si son utilité pour la protection des Français est avérée », martèle-t-il. Parallèlement, la place Beauvau bouleverse les contours de la politique migratoire. Pour lutter contre les situations irrégulières – à Calais notamment -, Gérard Collomb promet l’instauration de trois unités supplémentaires de forces mobiles, soit 150 policiers et gendarmes envoyés sur les lieux. Des mesures fortes, pas forcément attendues d’un dirigeant socialiste. A suivre…

Mardi 31 mai – Déjeuner avec François Bayrou
Gérard Collomb reçoit le garde des Sceaux dans sa salle à manger privée au ministère de l’Intérieur. Au menu, la loi de moralisation de la vie publique (en pleine affaire de corruption présumée, ça tombe bien !) et la lutte contre cette délinquance galopante qui mine la vie quotidienne de nos compatriotes. Mais c’est avant tout le sort qui sera réservé au ministre Richard Ferrand que vont observer les électeurs. Selon le Canard Enchainé, les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand était le directeur général, ont choisi en 2011 de louer, entre trois propositions de locaux commerciaux à Brest, ceux d’une société immobilière appartenant à la compagne du ministre. Gain : + de 500 000 euros ! Du parti socialiste au Front National, en passant par les Républicains, toute la classe politique, excepté LREM, réclame sa démission.

Lundi 29 mai – Conseil municipal
Séquence émotion pour Gérard Collomb qui a présidé le conseil municipal de Lyon, à 15h. Une standing ovation a accompagné son arrivée, relayée par tous les conseillers municipaux présents à l’exception de son opposition d’extrême gauche représentée par la maire du 1er, Nathalie Perrin-Gibert et de ses deux colistiers Arthur Remy et Isabelle Granjon. A noter que Michel Havard, arrivé en retard, n’a pas eu à applaudir son vainqueur de 2014.

Dimanche 28 mai – Nuits Sonores
L’Hôtel de ville a encore besoin de ses services. Un dernier conseil municipal l’attend lundi. Alors Gérard Collomb profite de son dimanche pour retrouver son cocon lyonnais et s’exhiber aux Nuits Sonores. Sa côte de popularité est au plus haut. Les flashs crépitent.

Gégé, star des clubbers

Samedi 27 mai – Coupe de France à Saint-Denis
Fan de foot, Gérard Collomb manque rarement les matches de l’Olympique Lyonnais. Installé à Paris depuis sa nomination au sein du gouvernement, le maire de Lyon profite de ses nouvelles fonctions pour profiter des travées du stade de France. Pas d’Open Parc donc, où son remplaçant Georges Képénékian se charge des formalités. Dans la Capitale, le cadre est tout autre. À peine débarqué du G7, Emmanuel Macron renoue avec les traditions de la Coupe de France. Le président participe à la présentation des équipes. Son mentor reste lui, sagement en tribunes avec Brigitte. Pas d’Edouard Philippe en vue. Gégé est privilégié. Sous le regard de Michel Delpuech, le ministre de l’Intérieur savoure son moment. Aux premières loges, le Lyonnais félicite chaleureusement les vainqueurs. Futur supporter du PSG, Gérard Collomb ?

Jeudi 25 mai – L’usage du canabis verbalisé
Si sa gaffe de la veille ternit ses premières semaines d’exercice place Beauvau, Gérard Collomb entend mener à bien les promesses avancées par Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle. Comme prévu, le premier flic de France projette de bannir un délinquant du quartier où il a commis son délit, conférant ainsi « un nouveau pouvoir » aux forces de l’ordre. Plus encore, l’actuel président de la Métropole de Lyon a réaffirmé l’intention du gouvernement d’instaurer des contraventions à toute personne prise sur le fait d’usage de cannabis. Une mesure introduite d’ici « trois ou quatre mois », promet-il. Ça va faire tout drôle aux jeunes membres de son équipe qui chichonnent !

Mercredi 24 mai – Sa première gaffe
A trop bien faire, le ministre de l’Intérieur s’expose au retour de bâton. De par sa position, il est pour le moins averti des affaires courantes. Y compris sur la question des attentats de Manchester, où les agences de renseignement britanniques et françaises ont partagé les éléments de l’enquête. Informé de ces derniers, Gérard Collomb n’a pas tardé à en dévoiler les contours, au grand désespoir des services de sécurité anglais. Sur BFM TV et RMC, le numéro 2 du gouvernement n’a pas pris soin de garder ces informations secrètes, évoquant un passage « sans doute par la Syrie » de l’assaillant, connu pour ses liens « avérés » avec l’Etat Islamique. Problème, ces précisions n’avaient pas été dévoilées Outre-manche. Le fautif a bien tenté de réparer son erreur par le biais d’un communiqué. Trop tard, le mal était fait.

Mardi 23 mai – Attentat de Manchester
Affirmant « sa solidarité au peuple britannique », suite aux attentats orchestrés à Manchester, Gérard Collomb profite de cette allocution pour dévoiler ses premières mesures de sécurité. Le ministre de l’Intérieur invoque des « consignes » à destination des préfets mais aussi aux organisateurs d’évènements sportifs et culturels. « La sécurité sera partout assurée, promet-il. Je veux dire à nos concitoyens que tout est mis en œuvre pour les protéger ». Une « sécurisation forte » est maintenue dans les aéroports.

Samedi 20 mai – Feu d’artifice au Parc OL
Arrivé dans la Président box une heure avant le coup d’envoi d’OL-Nice, Gégé 1er a longuement savouré ses retrouvailles avec les VIP lyonnais, chacun y allant de son mot de félicitations plus ou moins intéressé.

Vendredi 19 mai – Le plébiscite
Selon un sondage Odaxa, réalisé pour France Info, la nomination de Gérard Collomb à l’hôtel de Beauvau est approuvée par 65% des Français, un joli pied de nez à tous les détracteurs qui estiment qu’à 69 ans, le Lyonnais est trop âgé pour un poste aussi éreintant. A Lyon, tout le monde (ou presque) y va de son petit mot de félicitations.

Gégé avec les pompiers de Chanteloup les Vignes

Mercredi 17 mai – Le rêve d’une vie
Après des heures de tractations, Emmanuel Macron et Édouard Philippe s’accordent sur la composition du gouvernement. À 15 heures pétante, le secrétaire générale de l’Elysée, Alexis Kohler met fin au suspense. Ce qui était repris en boucle sur les chaines d’infos en continu devient officiel, Gérard Collomb est ministre d’Etat, à l’Intérieur, un poste stratégique et hautement convoité. Une heure plus tard, la passation de pouvoir est actée. 40 ans après ses débuts en politique, l’élu lyonnais tient son apothéose.

Lundi 15 mai – Règlement de compte
Thierry Braillard, dégouté d’avoir été recalé par LREM renonce à se présenter dans la première circo. Une nouvelle victoire pour le sénateur-maire, dont les rumeurs le donnent de plus en plus favori pour intégrer le gouvernement d’Édouard Philippe, fraîchement nommé Premier ministre. À Paris, on mise déjà une pièce sur le ministère de l’Intérieur.

Vendredi 12 mai – Gégé fait la loi à Lyon
Le mouvement En Marche rebaptisé La République en Marche publie la liste de ses candidats pour les législatives. Gérard Collomb y glisse quelques-uns de ses proches socialistes. Au grand désarroi de Thierry Braillard. L’ancien secrétaire d’Etat chargé des Sports est la victime principale de cette liste, et se retrouve sans étiquette. Thomas Rudigoz lui est préféré. Un choix tout sauf anodin, les relations étant pour le moins glaciales entre Caroline Collomb et le clan Braillard.

Dimanche 7 mai 2017 – Son poulain accède à l’Elysée
Opposé à Marine Le Pen, Emmanuel Macron remporte facilement le second tour des présidentielles et devient le 8e président de la Ve République. Alors que le candidat En Marche parade au Louvre,  Gérard Collomb souffle en coulisses. Son pari est réussi. Soutien de la première heure, il peut entrevoir une récompense. Reste à en comprendre la forme.

 

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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