Portrait d’expatrié. Julien Febvre : télétravailler à Turin, un nouveau train de vie

9 juin, 2024 | VOYAGES ET WEEK-END | 0 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Représentant et salarié d’un groupe d’édition de logiciels, Julien Febvre partage sa vie entre sa société milanaise, sa famille installée à Dardilly et son cocon turinois. Propriétaire d’un appartement à proximité de la gare de Porta Susa depuis 17 ans, ce chirurgien de l’informatique profite du télétravail pour apprécier les plaisirs de sa ville d’adoption.

Si le temps lui permettait, Julien Febvre passerait des heures et des heures à traverser la ville, d’établissement en établissement, soutenant l’un après l’autre, que s’y arrêter et un délice pour nos papilles. Alors on le suit, les yeux fermés, porté par cette exaltation transpirant en lui. À l’inverse, ses pupilles sont bien ouvertes, la flamme pour Turin brillant de mille feux à travers ses rétines.

Même les mimiques sont italiennes, l’intéressé ayant appris à communiquer avec les mains. Pour peu, on le prendrait presque à lever la main jusqu’à la bouche, le pouce plié vers ses autres phalanges, pour dire « delizioso ». L’image est un peu cliché, mais ce n’est peu dire que sa vie est délicieuse.

« À Turin, tu es enfermé dans un restaurant à ciel ouvert. Pour 10-12€, tu as déjà un repas de roi », expose ce gourmand ayant traboulé un peu partout sur la planète, en Inde, aux Etats-Unis, et même en Malaisie. Il n’empêche, si Kuala Lampur, la capitale, a nourri son idylle avec une… Turinoise rencontrée à Orléans, Julien Febvre tient indubitablement l’Italie pour préférence. Avec Turin en tête de liste, en dépit d’un emploi chez un grand groupe milanais, dont les logiciels de gestion de contenu, permettent à d’innombrables médias de construire les pages de leur journal. Le Progrès en est friand, au même titre que de nombreux quotidiens parisiens.

« J’ai envie de dire merci le covid, il a changé ma vie »

« On a entre 60 et 70 clients dans le monde », expose ce Grenoblois de naissance, chargé de la « bonne santé informatique des clients ». Le Rhônalpin en est d’ailleurs à sa deuxième expérience au sein du groupe. Mais quand il fut rappelé il y a cinq ans, Julien Febvre mit quelques conditions. Pas question de s’installer à Milan, une « ville très sympa » mais rapidement ennuyeuse.

« Turin, le week-end, c’est noir de monde, alors que Milan se vide dès le vendredi. Ici, il se passe plus de choses ». D’autant que le covid ayant popularisé le télétravail, l’informaticien trouva un argument supplémentaire à son déménagement. L’appartement turinois, acquis avec sa femme, en 2007, devint alors l’alternative idéale, Milan n’étant qu’à 45 minutes en train, quand Dardilly, où vit le reste de sa famille, est facilement joignable sur quatre roues.

« Je veille à ne pas dépasser 181 jours par an à Turin, mais si c’était plus simple, j’y serais plus souvent », confesse-t-il, alors que sa femme a bâti sa société à Lyon et que sa fille de 15 ans suit sa scolarité sur les bancs du Lycée internationale de Lyon. « Pour travailler, c’est plus sympa ici. Turin, il se passe plus de trucs, une sortie, c’est tous les week-ends. Même si pour moi, Dardilly, c’est Disneyland. C’est bien d’avoir les deux. Ne me demandez pas de choisir », plaisante-t-il, alors que ce quotidien si singulier, l’invite à « switcher » entre trois langues : le français, l’anglais et… l’italien. Non sans quelques anicroches, à ses débuts.

« Au début, tu commandes une pizza et on te livre des pâtes. Puis tu apprends », se souvient-il, grossissant volontairement le trait de cette transition vers la langue de Dante. « Turin est devenue une ville internationale », nuance-t-il, comme pour inciter d’autres confrères à suivre sa route. Parce que « l’immobilier ne coûte rien ici », Julien Febvre est prêt à faire le guide.

« Beaucoup d’employés Fiat sont partis en retraite et ont quitté leurs appartements. De fait, l’offre est supérieure à la demande », précise-t-il en chemin vers l’un de ces cafés favoris, le Caffé Mulassano et sa décoration, art nouveau. Un point de passage obligé pour cet aficionado, prêt à « demander l’asile politique pour le café ». Un petit plaisir de 30 secondes, façon expresso. Mais souvent le point de départ d’une journée bien chargée, où Julien Febvre travaille encore et encore son amour pour Turin. Il pourrait en écrire des pages. Via son logiciel ?

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/morgan" target="_self">Morgan Couturier</a>

Morgan Couturier

Le journaliste de Lyon People, c’est bien lui ! En quête de scoops, toute info est la bienvenue !

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