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Par Marc Polisson

Les services de la Ville et de la police s’activent pour identifier les véhicules repêchés au fond de la Saône et retrouver leurs indélicats ou malchanceux propriétaires. Y aurait-il des people parmi eux ?

On savait que Gégé avait voulu faire du parc de la Tête d’Or un cimetière des éléphants, et on se doutait que certains automobilistes indélicats avaient transformé le lit de la Saône en cimetières pour véhicules. Confirmation en fin de semaine dernière avec 32 véhicules retirés de l’eau à l’aide d’une grue, en aval de l’Île Barbe. Une manœuvre indispensable pour pouvoir poser de la fibre optique et faire passer des tuyaux, manœuvre gênée jusqu’à présent par la présence des voitures. Celles-ci ont été déposées sur le quai et sont en cours d’enlèvement.

« Les propriétaires des automobiles échouées en bord de Saône sont priés de venir rechercher leur véhicule ». Pas sûr que cette petite annonce aura beaucoup de succès. Certes les propriétaires des véhicules identifiables, soit volés ou soit abandonnés, pourront faire jouer leur assurance. Vu l’état et l’ancienneté des modèles, ce n’est pas avec leurs indemnités qu’ils vont partir en vacances. Ou alors pas très loin au camping des Echets, par exemple (lot de consolation, il y a une bonne cantine dans le village).

Pas de traces de véhicules de prestige comme feu la Lamborghini de Pierre B, partie en fumée sur l’autoroute A7, la Ferrari de Joseph V. ou celle de Richard B. Encore moins de véhicules de collection chers à Franck L. Les puristes auront remarqué les restes d’une Alpine (R5 ?) d’un gourmet quéqué (Christophe M ?) et le parechoc de la première GS de Max C  (avant qu’il ne se pavane en grosse cylindrée anglaise). Certains assurent avoir distingué dans cet enchevêtrement boueux la Fuego de Laurent N. Si ça se confirmait, ça va jaser… à Lyon et ailleurs.

LE GRAND JEU DE L’ÉTÉ
Amusez-vous à identifier les marques et modèles des véhicules présentés ci-dessus et passez pour un féru d’art contemporain. Certains d’entre eux devraient être en effet exposés à la Biennale. « Quitte à prendre les gens pour des cons, autant y aller franco » a suggéré le commissaire. De toutes façons, ça ne vous coûte rien d’essayer. Vous êtes au bureau et vous vous tournez les pouces sous la clim. Ou bien vous êtes en vacances avec bobonne qui ronchonne et les morveux qui braillent.

A SAVOIR

Coût de la fraude à l’assurance : 8 à 12 milliards d’euros par an

Selon le journal Les Echos (12/06/2013), « la fraude a progressé chez 71 % des assureurs en Europe ces trois dernières années. Les assureurs ne sont encore globalement pas bien équipés pour la détecter. Il est connu qu’en période de crise économique les assureurs reçoivent plus de déclarations de sinistres manifestement exagérées ou d’incendies suspects. De fait, la fraude à l’assurance prend une ampleur inquiétante en Europe, d’après une étude menée par le cabinet de conseil Accenture auprès de 44 compagnies d’assurance-dommages. Plus de 70 % d’entre elles déclarent ainsi avoir fait face à une augmentation du nombre de sinistres frauduleux au cours de ces trois dernières années. En moyenne, le nombre de cas a augmenté de 10% durant cette période.