Caroline de Ravel d’Esclapon, femme de crédit

4 juin, 2009 | LES GENS | 0 commentaires

 

caroline-de-ravel Photo © Jean-Luc Mège

 

Par Nadine Fageol

 

Cet expert-comptable a fait son chemin à la tête de Guibert & Co, précieux cabinet d'audit et de conseil pour les entreprises françaises installées sur zone. Manhattan, c'est chez elle.  Battante.

 

Parfois on hait ce rédac'chef Marco qui vous organise du rendez-vous à 15h pétantes chez une pro du débit-crédit. Véritable antidote à la BLF : blonde légère facétieuse. Youpi, comme dans les films, on entre chez Guibert & Co en empruntant les escaliers d'un petit immeuble fort bien mis. Dans les bureaux maculés de blanc, pas un bruit, on entraperçoit de furtives silhouettes alimentant des dossiers rouges à même le sol. Les dossiers grossissent à vue d'œil. Sans tomber la veste, l'on attend sagement dans un bureau de réception. Elle arrive, manifestement en pleine concentration. Une blonde hitchcockienne, sans une once de maquillage, tout juste un volant desserrant l'étau d'une jupe aux genoux. Elle vous déshabille du regard de la pro à l'inventaire. Damned, une working girl ! Une vraie comme le veut l'actualité en pleine surenchère. Expert-comptable, Caroline de Ravel d'Esclapon dirige depuis 1985 l'antenne new-yorkaise de Guibert & Co, entreprise francophone. L'un de ces trois ou quatre cabinets référant, possédant le truc en plus, cette « double culture permettant au client d'éviter le conflit d'intérêts ». Métiers : la tenue de comptes et l'audit, le commissariat aux comptes indispensables aux sociétés cotées aux US. Gros ou moyens, l'essentiel de ses clients réside en filiales de groupes français présents outre Atlantique via de petites structures. « On sert de direction financière à mi-temps », utile et indispensable pour l'édition des rapports financiers dans un gouvernement fédéral où à chaque État correspond une fiscalité particulière. En terrain étranger, ses dix collaborateurs, américains, canadiens et français, sont autant de conseils afin de savoir où déposer la déclaration fiscale en toute probité parmi les 52 états. Quid de l'utilité des collaborateurs français ? « On en a besoin car certaines sociétés souhaitent l'édition de leur comptabilité à la française avec ses spécificités, plan comptable français, comptabilité analytique… ».

 

Amie de Bruno Dellinger, elle est membre de la première heure de l'Association des Lyonnais de New York, noyau de relations d'entraide aux nouveaux arrivants. On l'a dit même très impliquée dans le fonctionnement de la structure, « à partir du moment où l'on fait partie d'un board, on participe sinon on démissionne » prône l'experte qui a passé son enfance dans le sixième arrondissement du fait d'un père directeur régional chez EDF-GDF. 8h-20h, à l'activité corporate, elle ajoute la fiscalité individuelle afin d'apporter son éclairage dans la subtilité des conventions entre les deux pays. C'est durant le job qu'elle a rencontré son mari Pierre, avocat de l'un de ses clients. Ils habitent Manhattan, « ville pratique car ramassée, tous les rendez-vous sont à 20 minutes à pieds » et en férus de musique sont assidus de Carnegie Hall. Les activités sociales se déroulant beaucoup plus tôt qu'en France, 22h30 retour à la maison. Tout d'un coup son regard se met à pétiller, « ce qui est extraordinaire à NY c'est le parc, mais on sort très vite de Manhattan. Quand je suis arrivée, je prenais le métro pour aller à la plage pour 1,5 $. 20 minutes de marche et j'étais en pleine nature ». Le temps a passé, ils délestent le quotidien dans la maison dans les dunes de East Hampton à Long Island près de la réserve naturelle de Napeague. En contact instantané avec la France, cette dernière ne lui manque pas. « Je préfère travailler aux Etats-Unis, les relations y sont plus claires, on sait exactement où on en est ». Une Caroline affûtée qui, en cas de stress, n'hésite pas à aller reposer son regard au Musée Morgan Librairie sur une magnifique collection d'enluminures et de dessins. Intransigeante à l'heure du dîner aussi, « j'aime faire la cuisine aussi j'aime manger des choses plus intéressantes que ce que je sais faire ». Adresse élue, Jean-Georges, le chef alsacien. Plus tard, no problem, elle vivra avec ses deux pays en parfaite gestionnaire qui, en mai, a été élevée au rang de chevalier de l'Ordre National du Mérite.

 

 

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