Texte : Fanny Suteau – L’association des chefs lyonnais tire la sonnette d’alarme et organise le « Dîner aux Chandelles » pour dénoncer les difficultés financières auxquelles sont confrontés les restaurateurs face à l’augmentation du prix de l’énergie.

En trois mois, la facture des restaurateurs est, en moyenne, passée de 700€ à 15 000€. La hausse du coût de l’énergie devient difficile à gérer pour ces professionnels et vient s’ajouter à l’augmentation des coûts d’approvisionnement et des matières premières.

La crise COVID avait déjà bien fragilisé le milieu de la restauration. Pour bon nombre de restaurateurs, les conséquences de cette crise énergétique seront encore plus dramatiques, dans les trois prochains mois. Beaucoup sont menacés de fermeture.

Ainsi, les Toques Blanches Lyonnaises appellent les restaurants à réaliser un acte symbolique en se plongeant dans le noir mardi 21 mars. Par cette action, les professionnels soulignent le fait qu’ils ne seront plus en mesure d’offrir un service décent aux clients dans de telles circonstances.

Plusieurs chefs de l’association témoignent

Fabrice Bonnot, chef du restaurant Cuisines et Dépendances et co-organisateur du concours du meilleur flan pâtissier, « On subit déjà la hausse des tarifs au quotidien, et maintenant on nous annonce une nouvelle hausse avec ce « mois de Mars rouge » ».

« Nous faisons toute la mise en place de la salle sans éclairage, et nous n’allumons que pendant le service ; durant la pause déjeuner du personnel tout le restaurant est éteint », explique Clément Lattier, chef du restaurant Histoire sans faim.

Julien Gautier, chef du M restaurant : « On ne fait que réduire nos marges et le financement de nos restaurants ! Je ne sais pas combien de temps nous allons pouvoir continuer comme ça ».

Joseph Viola, chef du restaurant Daniel et Denise Créqui, « On fait certaines cuissons la nuit pour profiter des heures creuses, on utilise des interrupteurs à minuterie dans les parties du personnel, on fait certaines cuissons au charbon… De toute façon, nous n’avons pas d’autres choix ».