Manif du 6 juin à Lyon. Pour une « dernière », les casseurs n’ont pas battu en retraite

6 juin, 2023 | Actualités Lyon, DERNIERE MINUTE | 4 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Pour ce qui pourrait être l’ultime manifestation anti-réforme des retraites, les black-blocs se sont à nouveau signalés par leurs dégradations. Alors que l’opposition s’essouffle, ces derniers ont profité de cette opportunité pour se faire remarquer.

Les jours sont passés, sans que le temps n’efface les souvenirs de la manifestation du 1er mai (100 commerces vandalisés ou pillés). Alors, lorsque la menace d’une 14e répétition fut officialisée, les craintes revinrent à la hâte. Les traumatismes aussi, pour certains commerçants. Dès lors, lorsque le cortège s’est réuni aux alentours de 11h, à proximité de la Manufacture des Tabacs, les inquiétudes premières furent la nature des nuisances.

manifestation réforme des retraites

Leur nombre aussi, alors que les derniers espoirs d’un revirement de situation, semblent pourtant définitivement abandonnés. Pour preuve, ce message de Laurent Berger, proclamé au micro de RMC, au même temps que les déambulations. « Le match est en train de se terminer. Cette 14e journée de mobilisation est la dernière évidemment, sur la question des retraites dans ce format-là. Elle doit servir à montrer la force du mouvement syndical pour relever les défis devant nous », déclara le secrétaire général de la CFDT. Dès lors, si la mobilisation fut naturellement moindre que pour les précédentes (27 000 personnes selon la CGT, 8000 selon la Préfecture, ndlr), les regards se tournèrent irrémédiablement vers les casseurs. Avec cette surprise, l’absence de bon nombre d’entre eux, au départ du cortège.

« Armes lourdes = retraites légères »

Un simple retard à l’allumage finalement, de nombreux individus, tout de noir vêtu, ayant rapidement retrouvé la foule, cours Gambetta. Une consigne des black-blocs, lesquels avaient appelé sur les réseaux, à respecter le starter pack du bon casseur : un masque, des lunettes, et des parapluies. La raison ? Une technique bien rodée, où de jeunes recrues étaient chargées d’utiliser ces artifices pour bloquer les photographes, quand leurs confrères casseurs eux, agissaient à l’abri des objectifs, mais sous les applaudissements des manifestants, à chaque vitrine cassée.

Manifestation réforme des retraites

Une solidarité d’extrême gauche très affirmée, y compris de la part des syndiqués de la CGT, motivés à mettre « à bas l’État, les flics et les fachos ». Pour preuve, cette banderole équivoque, affichée en début de cortège, où ses géniteurs laissaient apparaître ce message : « Armes lourdes = retraites légères ».

La mise en garde fut largement visible. Elle ne manqua pas d’être appliquée. Sur les panneaux publicitaires JC Decaux d’abord, promis à l’échauffement des black-blocs. La suite, elle, fut plus coriace. Si de nombreux commerçants avaient anticipé en tirant le rideau, les étourdis n’ont pas tardé à le payer. En tête de liste, les agences d’intérim et les banques, nombreuses à voir leurs vitrines ravagées ou même leurs bureaux retournés sans dessus-dessous, à l’image de l’agence Sovitrat (voir plus bas), dont une fine partie de vitrine non protégée, suffit aux casseurs pour ravager les lieux.

Seulement cinq interpellations recensées à l’heure actuelle

En parallèle, dans l’opposition sempiternelle de ces derniers avec les forces de l’ordre, cette 14e manifestation laissa d’abord penser à une certaine accalmie. La place Victor Basch vint alors réchauffer cet antagonisme. Jets de verre contre bombes lacrymogènes, l’opposition était lancée.

Manifestation réforme des retraites

Après un léger répit le long de la Guillotière, celle-ci ne tarda pas à reprendre, avec pour champ de bataille, l’entrée de la rue de la Barre, théâtre d’un barrage des policiers. Un motif idéal pour les casseurs, qui trouvèrent là, l’opportunité parfaite pour caillasser leurs meilleurs ennemis. Le tout, en bénéficiant des jets d’eau rafraîchissants projetés par la Police pour se moquer de cette dernière.

Revigoré par cet intermède, le cortège put finalement reprendre sa croisade destructrice place Antonin Poncet, avec l’aide complaisante des syndicalistes, chargés d’empêcher les forces de l’ordre d’intervenir. Scène identique, à proximité du Monoprix de la place Bellecour. De quoi forcer les policiers à intervenir fermement. Et laisser à nouveau, le souvenir d’une nouvelle manifestation destructrice.

Banque Société Générale, 100 cours Gambetta

Réforme des retraites

Vitrines cassées, murs tagués, la banque Société Générale a également vu sa porte d’entrée être forcée par les casseurs.

Agence Proman Intérim, 77 cours Gambetta

réforme des retraites

Première agence d’intérim placée sur le chemin des manifestants, Proman n’aura pas tardé à être la victime des black-blocs, malgré la présence de salariés à l’intérieur.

Triangle Intérim Solutions, 65 cours Gambetta

Un peu plus loin, alors qu’une poubelle en feu parfume les déambulations, l’agence Triangle Intérim laisse transparaître le logo d’ACAB et des vitrines largement défoncées.

HSBC, 34 avenue Félix Faure

La banque n’a pas trouvé juste de se barricader. Les casseurs s’en sont donnés à cœur joie. Les vitrines sont détruites, ouvrant un accès aux bureaux, alors qu’un tag sarcastique expose ce message : « c’est plus joli cassé ».

Sovitrat, 60 cours Gambetta

Réforme des retraites

Le groupe d’intérim a beau avoir essayé de se protéger, l’agence avait omis de barricader toute sa boutique. Les black-blocs en ont profité pour pénétrer à l’intérieur et ainsi retourner tous les bureaux.

Crédit Mutuel, 52 cours Gambetta

Une nouvelle banque pour une nouvelle dégradation. Le Crédit Mutuel peut s’estimer « heureux », avec seulement une vitrine cassée, recouverte d’un écrit enfantin : « anti caca pipi talisme ». De haut vol !

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/morgan" target="_self">Morgan Couturier</a>

Morgan Couturier

Le journaliste de Lyon People, c’est bien lui ! En quête de scoops, toute info est la bienvenue !

4 Commentaires

  1. Pol

    reportage de gamin qui ne vaut pas le cout…
    le reporter de guerre ne s’est pas déplacé .
    sans doute était il a la recherche d’une boîte aux lettres pour poster son courrier.
    sa banque traditionnelle a du être vandalisée et n’assure plus les virements.

    Réponse
    • Pol

      Le rédacteur du commentaire sur la vitrine du Crédit mutuel finira ”journaliste” à Lyon people!

      Réponse
    • le R

      Du calme Pol arrête de faire pitié mon grand

      Réponse
  2. Pol

    les casseurs doivent être ravis d’avoir un reportage gratuit de leurs ”exploits” dans lyon’people .

    Réponse

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