Les restaurateurs terrassés par la hausse des prix de leur emplacement

30 mai, 2017 | BUSINESS NEWS | 0 commentaires

Par Morgan Couturier

L’été 2017 ne déroge pas à la règle. Les terrasses garnissent les rues de la capitale des Gaules. Une source de revenus supplémentaires pour les restaurateurs, qui n’en restent pas moins irrités par la hausse des prix de leur emplacement.

Ainsi va le commerce. Quand les premières chaleurs estivales frappent nos peaux blanchâtres, il vient une indéfectible envie d’en profiter. En consommant le plus souvent. Alors les terrasses apparaissent, aussi vite que les coups de soleil, quand en contrepartie, les places de stationnement fondent comme neige au soleil. Les cartes chauffent. Les affaires flambent. En principe seulement. En effet, depuis le début de la saison, les restaurateurs jonglent avec une note bien plus salée qu’à l’accoutumée. Les prix de l’emplacement augmentent et certains esprits s’échauffent.  « Au mois de novembre, M. Odin nous a annoncé de nouveaux prix au mètre carré. Puis ils ont passé un décret municipal sans nous en informer, applicable au 1er janvier, affirme Albert Martin, propriétaire du restaurant 133, dans le 6e. On est pris à la gorge, la Ville fait mourir le commerce de proximité ». Contraint malgré tout d’ériger sa terrasse pour rivaliser avec la concurrence, le restaurateur voit sa facture grimper à 53,55€ le mètre carré, quand il n’en payait que 31,15€ en 2016. En cause, une refonte du territoire lyonnais, divisé jusqu’alors en trois zones commerciales (et ce, depuis les années 90) avant l’ajout d’une quatrième, au début de l’année.

La grille tarifaire en 2016

La Ville avance une « politique ambitieuse pour ses commerces »

« Nous avons souhaité réviser en  2017 notre réglementation des terrasses, afin de répondre au mieux aux différentes évolutions commerciales du domaine public et définir de nouvelles règles qualitatives véhiculant une image commerciale positive, invoque Fouziya Bouzerda, adjointe au maire déléguée au commerce. Aujourd’hui, 3167 terrasses animent les différents arrondissements de Lyon. Cette politique de développement des terrasses accompagne les différents travaux d’aménagement engagés par la Ville. Face à ces mutations, la Ville de Lyon a souhaité adapter le dispositif pour être en cohérence avec l’évolution démographique et économique de la Ville, à savoir : réviser le périmètre des zones et créer une zone supplémentaire ». Nécessaire aux yeux de la Ville de Lyon, laquelle mène une « politique économique ambitieuse pour ses commerces », cette révision prend une tout autre tournure pour les commerçants. « On déguise les impôts, en prenant l’argent là ou il y en a », peste Yoann Abecassis, gérant de la brasserie Les Arcades dans le 1er arrondissement. Touché par cette hausse des prix (à hauteur de 8%), ce dernier connait pourtant un sort enviable, au regard de ce que rencontrent certains de ses confrères. Au sein du restaurant Chez Plumeau, Jean-Marie Nauleau voit la douloureuse croître de 72% (375€ en 2017 contre 218€ en 2016, pour 7m2 de terrasse sur stationnement). « Tout le quartier a changé de catégorie. Nous sommes passé en zone touristique », avance notre collaborateur, à l’origine, avec Marwan Nadje, d’une pétition distribuée dans le 6e.

Une quatrième zone a été ajoutée en 2017

La hausse des prix se répercute aussi dans l’assiette

« Il n’y a pas eu d’améliorations significatives », ajoute Albert Martin. Un son de cloche partagé par Lionel Arbore, directeur du Florian, dans le Vieux-Lyon. « Sur le domaine privé, ils font ce qu’ils veulent », témoigne-t-il, lui qui voit ses prix rehaussés de 10%. La donne est simple. Un rapide état des lieux permet de constater que les zones les plus impactées sont ni plus ni moins que les ruelles, où les terrasses privent les résidents de place de stationnement. Et de facto, la municipalité, d’une partie de ses recettes. Il n’empêche, du côté des Coulisses, on regrette cette nouvelle législation. « Pour nous, c’est une hausse de 2000€ à l’année, alors que ça reste la Cité Internationale, il n’y a pas plus de passages », regrette Lili Kai. Un trou dans le budget impacté au principal concerné : le consommateur, victime collatérale d’un cercle vicieux qui ne profite guère au « dynamisme commercial local » souhaité par la municipalité.

 

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Morgan Couturier

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