Texte : Marco Polisson – Pas déjà fermé mais déjà complètement chamboulé. Le centre-ville de Lyon, saturé de travaux en tous genres, se vide de ses commerces.
De mémoire de négociateur immobilier en fonds de commerce, on n’a jamais vu ça. Le taux de vacance des boutiques du 1er et 2ème arrondissement n’a jamais été historiquement aussi haut. Selon l’aveu même de Grégory Doucet, il a bondi de 50% depuis trois ans. Il suffit de se promener en presqu’île pour s’en rendre compte.
« Doucet m’a tuer »
Des adresses autrefois prises d’assaut, notamment rue Émile Zola, rue de Brest ou rue Édouard Herriot restent depuis plusieurs mois sans vie après avoir été abandonnées par leurs anciens propriétaires. Leurs devantures sont recouvertes depuis ce matin d’affichettes « Doucet m’a tuer » en référence à l’affaire Omar Raddad.
Comme nous vous l’indiquions dans un précédent article, la fermeture de la Presqu’île transformée en ZTL (Zone de Trafic Limité) va intervenir le 21 juin. Ce jour-là, il deviendra impossible sous peine d’amende à 135 euros d’y pénétrer, ayants-droits exceptés. Condamnant ainsi les consommateurs venus des extérieurs de Lyon à se trouver de nouveaux spots shopping.
Cela vaut aussi bien pour les clients se déplaçant en automobiles qu’en deux roues.
Les motards opposés aux mesures imposées par les zonards écolos (ZFE, ZAD, ZTL..) organisent un baroud d’honneur le samedi 17 mai. Pour les habitants de la presqu’île, c’est la course aux accréditations sur le site web de Lyon Parc Auto. Il faut compter au moins 15 minutes pour parvenir à s’enregistrer.
Dans le fracas des travaux qui s’étirent parfois au milieu de la nuit comme nous l’avons filmé aux Cordeliers, les commerçants tentent de maintenir une activité normale. Dans le désert de la rue Grenette, le Café du XXème siècle a installé sa terrasse au milieu du chantier de la chaussée, faute de mieux. Une photo qui, à elle seule, résume le chaos lyonnais.
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