Texte : Morgan Couturier – Censée être « prête à accueillir ses nouveaux usagers », la rue Grenette fait pourtant l’objet d’énièmes travaux de voirie. Et pour cause, l’artère, piétonnisée par les écologistes, a dû être éventrée, quelques jours seulement après la pose de son enrobé « définitif ».

Dans l’arrondissement, la fameuse « rencontre de fin de mandat » avait donné le la, à savoir une majorité de mécontents, prêts à monter à la barre pour partager leur désarroi. Et si ces réunions furent souvent cataloguées comme des « dialogues de sourds », les habitants du 2ème arrondissement en ont eu l’amère démonstration dès le lendemain, lorsque certains d’entre eux ont vu le cauchemar de la rue Grenette reprendre de plus belle.

Un nouvel exemple de gaspillage d’argent public ?

Alors que Fabien Bagnon, vice-président dédié aux fermetures de voiries automobiles à la Métropole de Lyon se réjouissait sur X de présenter une rue enfin prête à accueillir bus, cyclistes et autres piétons, la réalité du terrain s’est avérée être tout autre… et a confirmé l’amateurisme de cet élu pour le moins maladroit.

Le post de Fabien Bagnon, daté du 1er juin 2025…

En effet, si les services de la Ville et de la Métropole avaient fait le nécessaire pour recouvrir la voie de son enrobage définitif et apposer les marquages au sol préférés en lettres capitales (bus et vélos, bien sûr), la rue Grenette n’a pas tardé à retrouver le chaos des travaux.

« Ils nous cassent la tête ! »

Du Grand Café des Négociants et jusqu’à la rue de la République, les barrières de chantier ont ainsi fait leur retour, les Lyonnais pouvant observer l’apparition d’une grande tranchée sur toute sa longueur, le tout accompagné de la mélodie bien connue depuis un an : celle des marteaux piqueurs et des scies circulaires.

« Ils nous cassent la tête. Ils avaient terminé et fait les tracés mais ils ont à nouveau tout détruit. Ils cassent et recassent », déplore un serveur du Grand Café des Négociants, interrogé par nos soins. A ses côtés, son collègue se montre encore plus pessimiste. « Ça n’a aucun sens. Ils disent finir fin juin, mais c’est sûr que ce sera plus tard », se décourage-t-il.

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Plus d’un an après le lancement des travaux, la situation s’éternise au grand dam des principaux concernés, habitants et professionnels travaillant dans le bruit des marteaux piqueurs. En particulier les commerçants, dont le message de détresse relayé par le Collectif des Défenseurs de Lyon ne cesse d’être ignoré, en dépit de leurs nombreuses doléances.

Pire, à l’occasion de cette même « rencontre de fin de mandat », Grégory Doucet a cru bon de rappeler qu’à ses yeux, « l’ennemi du commerce est le e-commerce et non pas la piétonnisation ». Deux causes compréhensibles, mais auxquelles les travaux ne font qu’ajouter des difficultés. Non sans de nouvelles dépenses publiques.