Texte : Morgan Couturier – Le projet d’une « pension de famille » en lieu et place d’une maison individuelle peine à passer du côté des habitants du Point du Jour. Si le projet a vocation à dénaturer le quartier selon eux, l’absence de concertation et de communication leur laisse craindre le pire pour la suite.
C’est le point… du jour et de ces dernières semaines : le projet de « pension de famille » rue François Genin, voulu par les écologistes, peine à passer du côté des habitants du quartier. Depuis la préemption de la demeure située au croisement avec la rue Arnoud et le dépôt d’un permis de construire le 2 septembre 2025, les riverains du Point du Jour s’inquiètent en effet du devenir de leur quartier.
Si l’argument d’une potentielle atteinte à l’esprit village de ce dernier, a suscité de vifs débats sur la toile, la révolte des voisins vient surtout du mode de fonctionnement de la Métropole de Lyon et de la mairie écologiste du 5ème arrondissement de Lyon.
« Le problème, ce n’est pas tant que ce soient des logements sociaux. C’est qu’ils ont fait tout cela en douce. La Mairie de Lyon 5 a toujours botté en touche. Elle disait qu’elle n’était pas au courant », explique un membre du collectif Esprit Point du Jour, dont la pétition en faveur d’une annulation du permis de construire recueille actuellement près de 440 signatures.

La pétition en ligne a déjà rassemblé plus de 430 amoureux du Point du Jour
Il faut dire que la disparition d’une maison à deux niveaux et sa cour végétalisée au profit d’un immeuble de 13 mètres de haut a de quoi soulever les critiques. D’autant que le profil des futurs pensionnaires intrigue. À en croire Le Progrès, le bâtiment devrait accueillir 28 logements, destinés à des personnes en détresse sociale ou psychologique.
« Ce n’est pas très rassurant, avec l’école Notre-Dame du Point du Jour située juste à côté », s’inquiète une maman. « Le problème, c’est qu’il n’y a jamais eu de réunion d’information », poursuit cette dernière en dépit des arguments contraires avancés par les écologistes.
« La Mairie de Lyon 5 a toujours botté en touche en disant qu’elle n’était pas au courant »
Il faut dire que la collectivité est largement pointée du doigt pour son manque de transparence, érigé en système. À commencer par le panneau d’information qu’elle a choisi de dissimuler sur la rue Arnoud, à l’opposé de l’entrée du projet.
Bien sûr, si un tel choix peut relever du détail, l’opacité de la maire, Nadine Georgel et ses équipes, a alimenté les craintes. Parmi elles, une rumeur de plus en plus prégnante selon laquelle les Verts envisageraient la préemption de maisons supplémentaires au bénéfice de projets du même acabit.

Réunion houleuse attendue le 28 novembre en Mairie de Lyon 5
« L’organisation actuelle de notre quartier, avec ses maisons à taille humaine et ses espaces verts, favorise les relations de voisinage et préserve notre qualité de vie. En bouleversant cet équilibre, non seulement on compromet la tranquillité du quartier, mais on le défigure durablement, perdant ainsi ce qui faisait son attrait », écrivent les membres du collectif. Face à ces accusations, la collectivité a tenu à démentir l’information.
Enfin, alors que cette « pension de famille » doit être livrée d’ici « 3 à 4 ans », les riverains craignent également que l’actuelle maison ne subisse le même sort que les deux habitations préemptées à la Croix-Rousse et que les écologistes ont abandonnées au sort des squatteurs.
La résidence voisine a d’ores et déjà décidé de déposer un recours. Ce qui n’a pas été au goût de certains. Suite à l’article du Progrès, plusieurs maisons ont été taguées et les riverains accusés de racisme. Qu’à cela ne tienne, quelques éléments ont filtré, et les habitants ont repris espoir. Ils devront néanmoins affronter la volonté tenace de la municipalité de multiplier les logements sociaux. Au risque que le dogmatisme vert fasse à nouveau son effet.


















Tenez bon! Pour avoir vécu longtemps rue F. Genin, je peux dire que cette petite rue jolie et confidentielle a été déjà bien transformée entre 1995 et 2005. Il n’en faut pas davantage. Stop.