Avenue des Frères Lumière. Clap de fin pour la librairie Mise en Page et le Club 48

16 septembre, 2025 | Actualités Lyon | 0 commentaires

Texte : Jocelyne Vidal Acteurs engagés depuis plusieurs décennies dans la vie culturelle et artistique de Monplaisir, Christiane Guret, propriétaire de la librairie Mise en Page et Jean-Paul Garcia, fondateur du Club 48, baissent le rideau.

28 ans au service de la culture et de la lecture n’ont pas émoussé la passion de Christiane Guret pour la découverte de pépites littéraires partagées avec des clients devenus au fil du temps des amis. « Je pensais couvrir une nouvelle rentrée littéraire, préparer une collection de livres de fin d’année, confie la propriétaire de la librairie, mais la perte de clientèle et de chiffre d’affaires subie au cours de ces quatre années de travaux ne permettent plus à Mise en Page de survivre. »

160 000 euros de perte de chiffre d’affaires

Comment se relever en effet d’une perte de 160 000€ de chiffre d’affaires en quatre ans ? « Dès la fin de l’année 2021, l’avenue des Frères Lumière a subi des travaux de canalisation du gaz qui l’ont rendue impraticable et nous ont fait perdre la moitié de notre chiffre d’affaires. Depuis, poursuit Christiane Guret, la situation n’a fait qu’empirer.

Le paysage des habitants de Monplaisir depuis plus de deux ans…Photo Pascal Piérart

Fermée du 18 novembre 2024 à la mi-février 2025, l’avenue n’a rouvert que trois jours avant Noël et les clients refroidis par nos trottoirs défoncés, ne sont plus revenus. En quatre ans, nous sommes passés d’une fréquentation de 30 à 70 personnes par jour à cinq à vingt au maximum. La dernière de mes trois employées est partie il y a un an sans être remplacée, l’avenue des Frères Lumière, c’est devenu Waterloo morne plaine…»

La montée de la délinquance

« Il ne se passe pas une semaine, poursuit Christiane, sans que le groupe Whatsapp de notre association de commerçants, ne nous signale un arrachage de collier, un vol de portefeuilles au marché, sans oublier les produits de beauté subtilisés dans une épicerie coréenne et même dans une pharmacie dévalisée à plusieurs reprises de rayons entiers de produits solaires. »

Les vols d’ordinateurs portables se multiplient aussi dans les arrière-boutiques d’opticiens, d’épiceries bio et de boulangeries-pâtisseries aux portes fracturées, déclare Christiane Guret. Après s’être fait voler en novembre dernier pour 300€ de livres, la libraire a elle-même été victime le 27 décembre, d’une agression particulièrement violente.

Brutalisée par les voleurs de son ordinateur, Christiane a eu les côtes cassées, ses blessures ont donné lieu à une ITT de six jours. Autant de délits étonnamment constatés dans « un quartier apaisé » où les caméras de vidéo-surveillance seraient superflues ? « Ce qui n’est pas le cas selon la libraire, « des sulfateuses à PV, aux rondes nettement plus fréquentes que celles de la police municipale. »

La dernière danse de Jean-Paul Garcia à la tête du Club 48

La danse, « cette façon de trouver l’infini dans le mouvement », résume toute la vie de Jean-Paul Garcia. Triple champion de France de rock acrobatique devenu professeur de rock, de danses de salon et de fitness, le fondateur du Club 48 a fait virevolter Monplaisir durant 43 ans.

La passion de la danse chevillée à l’âme et au corps, il a orchestré vingt éditions d’un fabuleux Mondial Show Dance, applaudi au Palais des Sports par 80 000 personnes. Et l’on ne compte plus le nombre de concerts et soirées dansantes organisés par Jean-Paul Garcia place Ambroise Courtois en proie à de longues fièvres du samedi soir.

L’amoureux de Monplaisir eut l’art d’embraser le dance floor de l’ancien Cristal Palace, sur le site historique d’un cinéma de la Belle Epoque. Aux lendemains de l’époustouflant gala qui réunissait 300 danseurs du Club 48 sur la scène du Médian à Saint-Quentin-Fallavier, Jean-Paul a fêté sa dernière soirée à Monplaisir avec ses huit cents élèves et leurs amis.

Un festival de rock, swing, salsa et Bachata présenté en point d’orgue à 43 ans de cours de danse mais aussi de yoga et pilates, dispensés à un public intergénérationnel. Usé par des années de conflit avec la mairie, à la suite d’un problème de nuisances sonores, le fondateur du Club 48 a préféré tirer sa révérence avec élégance.

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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