Texte : Morgan Couturier – À 5 mois des élections municipales et métropolitaines, Mag2Lyon a dévoilé un sondage pour le moins flatteur pour l’instigateur du mouvement Cœur Lyonnais. Du côté de la Métropole de Lyon, la lutte s’avère en revanche plus acharnée.
Terminées les rumeurs d’un supposé sondage commandité par les Verts, dans lequel les résultats seraient largement en leur défaveur au point de le ranger à la poubelle, des chiffres concrets sont désormais sur la table à portée de tous. Ils avalisent ce que nous ressentons depuis des années sur le terrain : la désillusion des Lyonnais.
Avec l’appui du cabinet d’études Verian et d’un échantillon d’électeurs lyonnais et métropolitains, le média coopératif livre un aperçu intéressant des tendances du moment. Mais aussi du ressenti de la politique actuelle, l’étude confirmant un désamour certain pour les mesures prises par les écologistes.
L’action de Grégory Doucet à la tête de la Mairie de Lyon est même jugée insatisfaisante par 60% des personnes interrogées. Malgré les millions d’euros dépensés en communication, Bruno Bernard, s’en sort à peine mieux (51%). Pour une équipe sortante, ce sont des scores très faibles.
JMA donné vainqueur avec 61% des voix
Cette étude vient corroborer la tendance du moment : les Lyonnais attendent beaucoup de la candidature de Jean-Michel Aulas, largement en tête des intentions de vote au 1er tour. En cas de fracture de la gauche, le candidat du mouvement Cœur Lyonnais récolterait 47% des suffrages, loin devant Grégory Doucet (23%) et la liste LFI, vraisemblablement conduite par la députée Anaïs Belouassa-Cherifi (15%).
Dans l’hypothèse inverse d’une résurrection du Nouveau Front Populaire, le maire écologiste grappillerait alors quelques voix, mais pas assez pour surpasser l’ancien président de l’OL (32% contre 44%). Au second tour, l’édile vert prendrait même un sérieux revers, avec une défaite par 22 points d’écart (39% contre 61% pour Jean-Michel Aulas).
Quant aux élections métropolitaines, la donne semble plus complexe.
L’écologiste Bruno Bernard est le garant de bien des pouvoirs notamment en matière de mobilité et de pistes cyclables. Sa réélection pourrait paralyser la politique voulue par Jean-Michel Aulas. Et pour l’heure, le président écologiste de la Métropole de Lyon apparaît encore dans les clous.
Dans une lutte à quatre avec Tiffany Joncour (UDR -RN) et Florestan Groult (LFI), c’est toutefois Véronique Sarselli, forte de son alliance de la droite et du centre, qui apparaîtrait en tête (35%). Sans trop avoir avancé ses pions, la maire de Sainte-Foy-lès-Lyon devancerait alors Bruno Bernard (26%), le Rassemblement National (24%) et LFI (15%).
« Ce qui ressort, c’est l’ancrage des maires et du terrain. Les maires feront l’élection. C’est cette force-là que j’incarne et que je veux remettre au cœur de la Métropole », a réagi cette dernière, alors que les discussions avec ses partenaires du MoDem et de Synergies avancent dans le bon sens.
À la Métropole, le RN et LFI feront office d’arbitres
Toutefois, à en croire l’institut Verian, l’actuel président écologiste de la Métropole pourrait se refaire la cerise avec le soutien des mélenchonistes. Dans cette hypothèse, il pourrait même prendre la tête au 1er tour (34%), quatre points devant Véronique Sarselli (30%) et treize devant le RN (21%).
Comme attendu, les extrêmes pourraient donc avoir un grand rôle à jouer dans le succès des uns et des autres. Dans l’hypothèse d’une alliance de la gauche, le sondage livre même un verdict hautement indécis pour le second tour : 38% pour Bruno Bernard. Tout autant pour Véronique Sarselli.
Le RN pourrait être le passage obligé de la nouvelle majorité
De quoi faire trembler Valentin Lungenstrass, le commissaire adjoint de Grégory Doucet agitant dernièrement l’épouvantail éculé de prétendues amabilités entre la droite et l’extrême-droite, tout en négociant avec l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon.
À raison tant le scénario d’une liste dissidente conduite par LFI leur serait défavorable. Lles résultats seraient alors plus évocateurs. Véronique Sarselli s’imposerait avec 35% des voix, loin devant Bruno Bernard et ses 27%, quand le RN (23%) obtiendrait, lui, la satisfaction de devancer ses opposants d’extrême-gauche (15%).
Qu’à cela ne tienne, ces résultats ont beau être encourageants pour l’opposition, la vérité d’un jour n’est pas fondamentalement celle du mois de mars. La campagne ne fait que commencer.
Vivement 2026