Lyon, ville morte durant l’été 2025. Les raisons de cet échec touristique

3 novembre, 2025 | Actualités économiques | 1 commentaire

Texte : Marco Polisson – La capitale des Gaules a vécu un été catastrophique. Les Lyonnais, dégoutés, l’avaient fuie en masse, et les touristes n’osent plus s’y aventurer. Merci qui ?

Durant mes vacances, attablé au Topolino, le restaurant cosy de Czestochowa, je découvre ce post Facebook du conseiller communautaire Pierre Chambon (ci-dessous) accompagné de la photo ci-dessus : « 18 août 2025 10h50… Lyon est un désert. Il me faut remonter aux années 90 (…) pour trouver notre ville vide à ce point. ». Les chiffres de l’observatoire MKG le confirment. Nos hôtels ont affiché un petit 64% de Taux d’occupation en août.

La capitale spirituelle de la Pologne (que je vous recommande) est à mi-parcours du long road trip qui m’a conduit, en famille, sur les routes de notre belle Europe. Partout, du monde, de la chaleur et de la couleur.

Sur la grand’ place de la paisible Bruxelles (mais loin de sa technocratique commission), ou au bord des canaux de la déliquescente Amsterdam (TO de 82,4%), la même effervescence bouillonnante. Difficile de se frayer un passage sur les berges de Rostock, les quais de Hambourg et de Gdansk, dont les docks – chers à Lech Walesa – ont été magnifiquement réhabilités.

Cette joie de vivre contraste avec le silence des rues lyonnaises.

Idem pour les trois capitales baltes, la discrète Vilnius, l’effervescente Riga (notre coup de cœur) et la touristique Tallinn qui partagent avec Lyon, le même héritage patrimonial avec une vieille ville élevée au patrimoine de l’UNESCO. Idem à Kaunas ou à Wroclaw, ou encore à Dresde – dont la somptueuse Frauen Kirche, joyau baroque du XVIIème siècle – témoigne de sa complète renaissance.

La rue de Brest, en fin de matinée, le 18 août 2025

Vingt ans après ma dernière visite avec l’ami Jean-Phi, quelle joie de redécouvrir ces cités débarrassées du fantôme soviétique, leur beauté ayant été amputée et leur vie souillée pendant les 45 ans de la dictature communiste. Partout, on circule aisément sans oukases, sans conflit d’usage et sans contraintes.

-4 % d’occupation hôtelière en juillet, et pire –7,9 % en août.

Pierre Chambon a sorti son stéthoscope : « Peu de Lyonnais c’est compréhensible (surtout dans le contexte actuel), mais si peu de touristes, c’est inquiétant. Depuis 15 ans, nous nous sommes habitués à une ville dynamique, même au mois d’août ». Les chiffres de la fréquentation estivale, publiés par MKG début octobre, confirment cette dégringolade.

Le baromètre mensuel de l’activité hôtelière et para-hôtelière établi par MKG

En 2025, Lyon accuse un taux d’occupation en baisse 5 mois sur 8, une fréquentation de l’Office de Tourisme en recul 8 mois sur 8, et celle des musées 7 mois sur 8. Le revenu par chambre (RevPAR) est également en baisse dans des proportions inquiétantes (-14,5%), selon l’institut MKG (leur étude pour la CCI est diffusée aux professionnels du secteur).

Quelles sont les causes de ce décrochage ?

« Depuis 2021, la Métropole de Lyon, dirigée par un exécutif écologiste, a engagé une réorientation profonde de sa stratégie touristique… L’ambition affichée : un tourisme de proximité, durable et raisonné… Triste ironie : à force de vouloir un tourisme “raisonné”, Lyon en a presque perdu la raison… et les visiteurs avec ».

« C’est finalement le résultat de 5 ans de politique de décroissance en termes d’attractivité touristique des écologistes ! Les chiffres du tourisme sont catastrophiques (hôtellerie, culture, restauration …) depuis janvier 2025. Une pensée pour nos commerçants qui ont fait l’effort de rester ouverts cet été. » conclut l’ancien patron de l’àKGB (haut lieu des nuits lyonnaises au début des années 2000).

La rue Président Édouard Herriot, en fin de matinée, le 18 août 2025

Depuis 5 ans, en effet, les écologistes n’ont pas seulement pourri la vie des Grands Lyonnais, mais aussi celle de nos visiteurs. A l’heure des réseaux sociaux, les vidéos des blocages ont fait le tour du globe. Au point de dégoutter touristes de passage et Lyonnais de souche. Quel plaisir éprouveraient-ils de déambuler au milieu des 30 chantiers comptabilisés en presqu’île qu’ils ne peuvent plus traverser en voiture ?

Quel plaisir éprouveraient-ils de faire une halte quand il faut une heure pour sortir des parkings de Bellecour et de Saint Antoine ? Sans parler des problèmes d’insécurité. En résumé, comment les dégouter tout simplement de venir à Lyon pour le seul bénéfice de quelques cyclopathes…

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

1 Commentaire

  1. Pol

    ah ces lyonnais qui aiment les bouchons sont tous partis a Saint tropez (Aulas en tête )pour en trouver de plus grands .
    Pour ceux restes c’est un plaisir de trouver des rues vides où on a plaisir à flâner et à stationner .

    Réponse

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