Texte : Morgan Couturier – Malgré les alertes répétées des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, les élus écologistes continuent d’ignorer leurs difficultés. Un mépris condamné par l’UMIH du Rhône, dont la colère est exacerbée par la hausse prochaine de la taxe de séjour sur le sol lyonnais.
Ce n’est sûrement pas la musique du moment, encore moins un tube à placer en haut du hit-parade pour égayer nos journées d’été, mais force est de croire que le refrain revient inlassablement.
Des passerelles pour pouvoir rejoindre le BIG rue de l’ancienne préfecture. Le bar de Stéphane a perdu 30% de sa clientèle
Parmi les lyrics figurent ainsi le message commun de bon nombre de commerçants en difficulté regrettant les conséquences de la multiplication des travaux et d’une politique défavorable à la croissance. En face, des élus de la Métropole de Lyon et de la mairie continuent eux, de rejeter cette théorie. À minima, exhortent-ils les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie à surmonter cette mauvaise passe, dans l’attente de jours meilleurs.
Hélas pour ces derniers, la situation est telle qu’il devient complexe de survivre. Face à l’effondrement massif des chiffres d’affaires des commerçants, l’Union des Métiers des Industries de l’Hôtellerie du Rhône a donc décidé de monter au créneau. Le but : exprimer sa « vive inquiétude et sa profonde indignation face au déni persistant des élus de la Métropole de Lyon à l’égard de la situation critique que traverse le secteur CHRDT ».
« Non, tous les commerçants ne sont pas heureux »
Dans un communiqué en date du 24 juin 2025, l’organisation professionnelle pointe ainsi un « mépris » des écologistes, indifférents aux courriers et autres revendications formulées lors des réunions. La mise en œuvre de la ZTL, les 30 chantiers qui défigurent la Presqu’île et la piétonisation de la rue de la République en sont les exemples les plus récents.
Autre exemple significatif, le cas du 405, rue Lanterne, évoqué par le Progrès du 24 juin 2025
« Les dernières déclarations du Président de la Métropole de Lyon vantent une dynamique économique inédite et une satisfaction généralisée des commerçants. Mais non, tous les commerçants ne sont pas heureux. Beaucoup d’entre eux sont au bord de la rupture. Certains ont déjà cessé leur activité, d’autres luttent chaque jour pour survivre », pointe encore l’UMIH de Rhône.
Hélas, l’organisation doit également affronter une nouvelle mesure improductive : l’augmentation de la taxe de séjour, à compter du 1er janvier 2026. Si cette hausse n’est que de 10%, c’est une nouvelle épine plantée dans le pied du secteur du CHRDT, dans un contexte d’attractivité en baisse.
Les engins de chantier en action devant le Ninkasi, quai Jules Courmont
« Le signal adressé au secteur hôtelier est profondément démoralisant et désastreux »
« Cette mesure apparaît comme un coup supplémentaire porté à des entreprises déjà à genoux. Le signal adressé au secteur CHRDT est profondément démoralisant et désastreux. Il donne l’image d’une collectivité métropolitaine qui tourne le dos à une filière pourtant essentielle à l’attractivité, au dynamisme et à l’identité du territoire. Il est inéluctable de s’interroger sur le soutien réel au tourisme par la Métropole de Lyon », blâment Thierry Fontaine et ses confrères.
Face à ce constat, les exemples se multiplient : les établissements de la Métropole, en particulier à Lyon, doivent rivaliser d’ingéniosité pour contrebalancer les pertes issues des travaux et des mesures répressives des écologistes. Dans ce contexte délétère pour le moral comme pour les affaires, la hausse de la taxe de séjour ne passe pas.
Rue Jussieu, les travaux ont impacté deux hôtels : le Carlton et le Boscolo
« Une hausse de prix, c’est potentiellement un coup porté au secteur. C’est risquer une baisse de fréquentation. C’est une hôtellerie moins compétitive, une destination moins accessible. A l’heure d’une Métropole ravagée par les travaux, de la mise en place de la zone à trafic limité, de toutes ces tracasseries d’accès, est-ce réellement le bon signe à envoyer à tous ceux qui vivent grâce au tourisme ? », pointe de son côté l’ancienne sénatrice Michèle Vullien, conseillère métropolitaine et membre du groupe « Inventer la Métropole de Demain ».
La réponse apportée par l’exécutif métropolitain est totalement hors sol : « les clients qui fréquentent les hôtels trois étoiles ont les moyens ». Ce sont pourtant ces mêmes clients qui participent à la création de richesse. Hélas, Bruno Bernard voit surtout en eux, une source de recettes supplémentaires.
La rue de la Monnaie éventrée..
« Désormais, on comprend votre logique : dès qu’un besoin de financement se fait sentir, hop un impôt par-ci, une taxe par-là ! », souligne ainsi Michèle Vullien. Le bras de fer engagé par les écologistes contre les acteurs économiques est donc loin d’être terminé. Avec, pour fait notable, l’entrée de l’UMIH dans la bataille.
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