Texte : Mathias Angel – Fabrice Balanche a été convié pour témoigner de la déliquescence de l’enseignement supérieur français, en particulier à Lyon II où il enseigne. Cette invitation, lancée par le syndicat étudiant UNI intervient après la polémique nationale suscitée par son agression en plein cours par des nervis d’extrême gauche.
Le maitre de conférences Fabrice Balanche est professeur de géographie politique et spécialiste du Moyen-Orient et plus particulièrement de la Syrie ou il a vécu et travaillé. Il enseigne depuis 2007 à l’université Lyon II et a été récompensé en 2024 du prix du livre géopolitique pour « Les leçons de la crise syrienne ».
En parallèle de son activité enseignante, il est élu au conseil municipal de Caluire et Cuire sous l’étiquette LR. Fabrice Balanche est donc un homme de conviction n’en déplaise aux adeptes du sectarisme qui règne à Lyon II Lumière. « Je suis un ovni à Lyon-II, parce que je suis de droite » déclarait-il récemment au Parisien.
Son intervention auprès de la section lyonnaise de l’UNI fait suite à l’interruption de son cours le 1er avril et il ne s’agissait pas d’une blague de mauvais gout. Alors qu’il donnait une conférence sur la politique de voisinage de l’union européenne et les accords euro-méditerranéens, une vingtaine d’individus de noir vêtus, cagoulés et arborant des keffiehs palestiniens ont interrompu son cours situé sur le campus de Bron.
Sous les menaces et les insultes proférées par le groupe Autonome de Lyon 2, le professeur Balanche avait dû quitter son amphithéâtre.
Durant sa conférence auprès de l’UNI, le professeur Balanche a partagé des éléments sur l’entrisme gauchiste et islamiste qui pénètre l’université Lyon II. Il a d’abord souligné l’absence manifeste d’impartialité de la direction de l’université concernant la situation à Gaza.
Willy Beauvallet-Hadad, vice-président démissionnaire et véritable dirigeant de l’université selon M. Balanche, animait un cycle de séminaires sur la Palestine avec le laboratoire Triangle (Lyon 2 et IEP). Ce dernier était d’ailleurs promu par le syndicat étudiant d’extrême gauche Solidaire, qui organisait également des conférences grand public sur le même thème. On se souvient de celle du 5 octobre 2023 sur « l’Apartheid israélien », deux jours avant le pogrom du 7 octobre.
Plus récemment, il a invité Alain Gresh, présenté comme journaliste “spécialiste du Moyen-Orient ». Le fils d’Henri Curiel est loin d’être neutre sur la question. Il a été journaliste et rédacteur en chef du mensuel Le Monde diplomatique avant de fonder d’Orient XXI. Il est membre fondateur de l’organisation pro-palestinienne Association France-Palestine Solidarité, il est également proche de Tareq Ramadan. On peut légitimement le qualifier d’islamo-gauchiste.
Durant son intervention, le professeur Balanche a rapporté la situation catastrophique des finances de l’université. Un déficit de près de 50 millions d’euros sur l’année 2025. 34,88 millions de déficit dus a un dépassement du budget de l’université initialement prévu à 186 millions d’euros.
Auquel s’ajoutent 22,5 millions d’euros d’aide régionale suspendue en attendant que le ministère de l’Enseignement supérieur ne dépêche une inspection à Lyon II, à la suite de l’agression du professeur Balanche et à l’entrisme islamo-gauchiste qui imprègne la direction.
Le recrutement très politique des universités françaises
Le professeur Balanche a poursuivi son exposé en s’attaquant au système de sélection des universitaires en sciences politiques humaines et sociales, via un système favorisant l’entrisme et dont il a lui-même fait les frais. Les jurys de recrutement sont composés d’enseignants-chercheurs qui se connaissent trop bien. Ils recherchent moins le candidat le plus compétant que celui qui correspond au cahier des charges, y compris politique, de l’établissement d’enseignement supérieur.
Son propre parcours est édifiant. En 2016, il gagne son recours au tribunal administratif contre l’IEP de Lyon, qui l’avait écarté d’un poste de maître de conférences. Le juge a annulé le concours de recrutement au motif que le jury n’avait pas respecté le principe d’impartialité. Cependant, la nouvelle session de recrutement se fait cette fois à huis clos et avec le même jury : le candidat choisi en 2014 et titularisé maître de conférences reste premier et Fabrice Balanche est classé dernier. Depuis cette mésaventure, il estime avoir pris conscience qu’être un homme de droite dans l’enseignement supérieur allait lui fermer des portes.
« Les promotions, je peux dire adieu. Quand on est lanceur d’alerte, il faut assumer »
Par-là, il signifie qu’il n’obtiendra jamais le statut de professeur, mais restera bloqué à celui de maître de conférences. Ses collègues sensibles à sa situation n’ont pu s’exprimer publiquement, de peur d’en subir les conséquences dans leur évolution professionnelle. Car les promotions, l’attribution des primes et l’avancement des échelons sont essentiellement décidés au niveau local et non plus national, comme c’était le cas avant la loi LRU de 2007. Le clientélisme s’est donc épanoui.
Les universités de sciences sociales et humaines sont les lieux de la formation initiale des professeurs des écoles et de la majorité de ceux du secondaire. Le manque de pluralité politique dans leur fonctionnement ainsi que la déconstruction des principes de la République, en particulier la laïcité, sont problématiques. À cela il faut ajouter un entrisme islamiste favorisé par la naïveté et/ou la complicité de l’extrême gauche. « Les futurs enseignants n’auront bientôt plus conscience des valeurs républicaines basées sur la laïcité et la liberté de pensée ».
Le système de gouvernance des universités : une colocation électoraliste.
L’autonomie des universités, grâce à la loi LRU de 2007, a donné un pouvoir démesuré à l’extrême gauche dans les conseils d’administration de certaines universités, où les sciences politiques, humaines et sociales sont dominantes. L’Université Lyon II en est un parfait exemple, mais Lyon III commence à en prendre le chemin, après avoir longtemps été un bastion de la droite universitaire dans un milieu dominé par la gauche, notamment grâce à sa puissante faculté de Droit plus rationnelle et conservatrice.
La cooptation politique et le clientélisme sont de rigueur.
Fabrice Balanche a détaillé l’atmosphère oppressive qui règne à Lyon II, « il est difficile de trouver du monde qui accepte de figurer sur les listes d’opposition à l’équipe présidentielle qui règne depuis près de dix ans à Lyon 2, car les collègues ont peur que cela nuise à leur carrière ». Une fois élus, les collègues qui gèrent l’université font tout pour se maintenir au pouvoir. Ils disposent d’un budget confortable grâce à la dotation de service public et peuvent distribuer les crédits de recherche et d’enseignement à leurs affidés. Ils dépensent les réserves accumulées par les bons gestionnaires pour acheter les voix en vue des prochaines élections. Et ils évitent de recruter et de promouvoir de futurs opposants.
Les fonctions administratives sont chronophages et vous obligent à sacrifier vos recherches. Rares sont les scientifiques chevronnés qui acceptent de concourir pour les postes de Président, de vice-Président et de Doyens aujourd’hui, excepté en toute fin de carrière. Par ailleurs, l’autonomie des universités a augmenté la charge de travail, sans pour autant que le salaire soit sensiblement amélioré.
C’est pour cette raison que ceux qui occupent ses postes connaissent une promotion accélérée. Un maître de conférences peut devenir professeur après avoir été cinq ans vice-président, indépendamment de son dossier scientifique. Un professeur dans la même situation obtiendra la classe exceptionnelle, qui était réservée à quelques érudits dans le passé. La promotion ne dépend plus de la qualité de vos recherches et de votre enseignement, mais de vos succès électoraux.»
Face à ces dérives, le professeur Balanche milite pour une refonte de la loi LRU et la fin des conseils d’administration élus. « Les dérives idéologiques, le clientélisme institutionnalisé et la gabegie financière me rendent dubitatif quant à l’efficacité de la loi LRU de 2007. Certes, elle partait d’un bon sentiment. Il fallait donner de la liberté aux universités pour qu’elles puissent s’adapter aux changements économiques et sociétaux, que l’émulation s’y développe sur le modèle anglo-saxon.
Malheureusement, les auteurs de la loi méconnaissaient la sociologie des universitaires, en particulier dans les sciences politiques humaines et sociales. Il faut dire que l’élection de François Hollande en 2012 a bloqué le deuxième volet de cette loi qui devait aboutir à une mise en concurrence des universités susceptible de réforme interne. Parcours Sup a ensuite sauvé les moins attractives en orientant vers elles des cohortes d’étudiants en déshérence.
L’expérience prouve que le Conseil d’Administration devrait être indépendant du personnel et des étudiants. Ils pourraient avoir des représentants pour y faire entendre leur voix, mais en restant très minoritaires. L’essentiel du conseil devrait être composé de personnalités extérieures et indépendantes : scientifiques de renom, représentants de l’État et des collectivités locales, entrepreneurs, etc. Un « board » à l’américaine qui pourrait lui apporter des ressources financières conséquentes à travers une véritable fondation ».
Le monde à l’envers
Le syndicat UNEF, dans sa logique de soutien islamo-gauchiste, a apporté son soutien au commando qui a agressé Fabrice Balanche le 1er avril et demandé son renvoi de l’université. Il est accusé d’être à la foi un suppôt d’Assad et un pro-Israélien (cherchez l’erreur).
Quant à l’accusation de sioniste, dont il est aussi victime, nous connaissons toute l’ambiguïté qu’elle contient dans l’esprit de ceux qui la prononcent, puisque l’anti-sémitisme constitue un délit en France. Ces mêmes syndicats et nombre d’universitaires dénoncent « l’hypocrisie des postures laïques » dans une France où on célèbre Noël et la galette des Rois, mais pas la rupture du jeûne.
« Pour eux, la laïcité n’est pas un principe, mais au mieux une valeur parmi d’autres. Ils ne se rendent pas compte que la laïcité permet la cohésion sociale de la nation française. Car nous sommes une nation civique et non ethnique. C’est pour cette raison que les islamistes veulent la détruire afin que le communautarisme puisse régner sans entrave dans notre pays pour leur plus grand bénéfice.»
que ça fait du bien de voir un résistant dans ce monde de lâches et de collabos
tout mon soutien
Je pensais naïvement que l université était un lieu pour faire grandir les esprits et donner aux étudiants les clés pour se forger leur propre opinion pour comprendre ce qui se passait dans le monde en s appuyant sur l histoire des différents pays. Aujourd’hui il faut être binaire, pourquoi faut il être pro palestinien ou pro israélien, pourquoi faut il être de gauche ou de droite? Je suis resté dans la structuration de la pensée où il faut faire la thèse, l anti thèse et arriver à se poser les bonnes questions. Si j ai bien compris aujourd’hui il faut être de gauche et pro palestinien pour être intégré à l université Lyon 2 que l on soit étudiant ou prof. Comment peut on en être arrivé là ? En cas de conflits c est toujours les civils des deux pays qui sont les premières victimes, comment peut on choisir d’aider plus un pays que l’autre dans l aide humanitaire d urgence ? La direction de l Université ferme ;t elle les yeux par faiblesse, lâcheté ou par opinion politique ? Son rôle doit être dans la neutralité.