Les cachotteries de Marmoz et le pari de Collomb

6 mai, 2008 | TRIBUNE LIBRE | 1 commentaire

robert_marmoz Par Philippe Dibilio

 

Robert Marmoz, journaliste lyonnais bien connu, surtout depuis son passage à la rédaction en chef de Lyon Libé dans les années 80, nous avait crédité durant les dernières campagnes électorales, d'un blog. Sur ce site,  il nous a livré son agenda et ses états d'âme, ses analyses et positions politiques parfois surprenantes d'ailleurs comme sur la fin où il nous est apparu séduit par le Modem version Eric Lafond.

 

Un blog tendance narcissique où il nous disait tout et que personne nous obligeait d'aller voir. Puis il y eut une rupture, normal après tant d'activité on a le droit de souffler. Robert vient de reprendre la plume pour nous expliquer qu'il quitte le Nouvel Observateur, son dernier employeur, car le journal se sépare de sa correspondance à Lyon et lui ne voulait pas « monter » à Paris. On le comprend. Suit un long texte qui égrène d'improbables possibilités de reconversion pour aboutir à un « je ne sais pas ce que je vais faire ». C'est pas bien d'être cachottier, qui plus est sur ce blog de la sincérité absolue. Car tout le monde en ville, comme on dit pour les gens informés, sait que Robert Marmoz vise une place au cabinet de Gérard Collomb à l'Hôtel de Ville car au Grand Lyon cela semble bouché. Certes la négociation n'est peut-être pas encore bouclée mais pas loin. « J'ai bien une idée » ajoute d'ailleurs Marmoz qui, dans la foulée, veut se rassurer en affirmant : « quoi que je fasse j'espère bien ne jamais trahir ce que je suis, ce que j'ai montré à travers ce blog ». Tel est bien le problème, car s'il n'y a rien de déshonorant à entrer au service du maire, il s'agît d'un job bien éloigné du métier de journaliste et d'un blog où l'on dit tout. Fini la signature au bas des textes, adieu la présence virevoltante lors des manifestations en ville. Le cabinet c'est le choix de l'ombre ; pas facile quand on aime la lumière.  

 

Trop plein

L'élection cantonale partielle dans le Vème arrondissement de Lyon, consécutive à la démission de Michel Havard (UMP) frappé par le cumul des mandats, réveille beaucoup de vocations. Pas moins de neuf candidats se sont à ce jour annoncés, tous n'iront pas au bout mais tout de même. Si la situation à droite est assez classique – une candidate officielle, madame Sangouard, une dissidente, une Modem et un FN – c'est à gauche que les problèmes se posent. Dans ce canton qui avait été gagné par Michel Havard en 2004, ce après la victoire de la gauche dans l'arrondissement, Gérard Collomb veut reprendre la main dans la foulée de son triomphal succès de mai. Pour cela il veut prolonger sa tactique des municipales et présente un candidat issu du Modem, élu lyonnais avec Collomb et par ailleurs très proche d'Anne-Marie Comparini : Thomas Rudigoz. Mis bout à bout ces éléments peuvent paraître séduisants mais à y regarder de plus près rien n'est moins sûr. La stratégie de Collomb, en effet, commence à peser sur les militants socialistes lyonnais et ceux du Vème en particulier. Après s'être vu imposés aux municipales une liste d'ouverture qui en a laissé plus d'un au bord du chemin, ils refusent de baisser totalement pavillon en s'effaçant derrière un homme du centre. Alors deux candidatures s'annoncent, celle d'André Pelletier, homme apprécié dans l'arrondissement où il était premier adjoint mais « oublié » sur la liste de 2008, et celle de Daniel Malissier. Certes la fédération socialiste a, lors d'un vote de sa direction, avalisé l'investiture de Rudigoz mais rien n'est résolu sur le terrain. D'ailleurs la gauche du PS départemental emmené par Yann Crombèque s'en remet, dans une lettre, à François Hollande pour arbitrer la question et a, par ailleurs lancé une pétition contre ce choix laquelle a déjà obtenu plus de deux cents signatures. Bien sûr Gérard Collomb va peser de tout son poids mais l'enjeu est de taille. En plein période de débats internes au PS sur l'attitude, entre autre, à adopter vis à vis du centre il tente là un coup qui sera regardé de près par ses camarades au niveau national. D'autant qu'il n'est pas certain que cette candidature au premier tour soit la meilleure idée. Thomas Rudigoz drainera certainement des voix du centre et de droite mais en même temps une gauche éclatée entre les candidats verts et PC et un électorat socialiste rendu réticent par les militants eux-mêmes risque de peu mobiliser perdant ainsi le bénéfice de cette ouverture lors d'une élection où l'on peut s'attendre à une abstention record. Les choses peuvent évoluer d'ici le 25 mai date du premier tour de scrutin mais Gérard Collomb de toute évidence joue gros dans cette affaire : en cas de victoire, il impose définitivement sa politique de rapprochement au centre sinon les temps deviendront plus durs pour lui à gauche.

 

Enfin

Ce qu'il y a de bien avec Internet c'est que l'on peut suivre l'actualité en temps réel. Tous les journaux quotidiens ou hebdomadaires, nationaux ou locaux même les correspondants régionaux nous offrent des sites mis à jour en cours de journée. Pour ma part j'aime beaucoup celui du JDD mais je suis l'actualité locale avec ceux de Libélyon, de Lyon Capitale, qui souffre un peu ces dernières semaines faites d'incertitudes aujourd'hui levées avec le rachat par Latouche, encore que, de Lyon Mag et de Tribune de Lyon quand ils veulent bien se mettre à jour. Et le Progrès me direz-vous ! Il vient de s'y mettre. De longs mois après les autres, la plus nombreuse des rédactions locales et de loin vient de lancer un « fil rouge » avec une ou deux infos par jour, il était temps. Mais il est vrai que ce journal totalement fonctionnarisé et sans vie a quelques retards à l'allumage. Enfin mieux vaut tard que jamais, mais encore un petit effort pour être à la hauteur SVP.

 

En bref

S'il est une (triste) histoire qui n'en finit pas c'est bien celle de la caisse noire de l'UIMM. On vient, en effet, d'apprendre que François Ceyrac, et oui il est toujours vivant, qui a commencé dans cette fédération en 1936 puis fût président du CNPF, ancêtre du MEDEF, était logé dans une belle maison du Vésinet (Yvelines) et touchait un complément de retraite en liquide de 5000 euros par mois provenant de la fameuse caisse noire. Un cumul de délits pour ce papy de 95 ans qui va être obligé de quitter la villa, laquelle va être mise en vente par l'UIMM. L'histoire ne dit pas à ce jour de ce qu'il adviendra des sommes indûment perçues. 

1 Commentaire

  1. romain blachier

    On a plusieurs candidat MODEM soutenu par le PS mais pas par son propre parti et un candidat PS qui n’est pas soutenu par son organisation…ça fait le jeu de la candidate Sangouard,membre de l’ UMP et candidate…UMP.

    Réponse

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