Miami. En Floride comme en France, John Bailly tisse sa toile

15 juin, 2023 | Activités à Lyon, Actualités Lyon, Actualités People Lyonnais, LES GENS, VOYAGES ET WEEK-END | 0 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Professeur au sein de la Florida International University, John Bailly se plaît à mélanger les cultures, l’art et les droits de l’homme. Pour enrichir les connaissances de ses élèves, le Lyonnais n’hésite pas à les emporter entre Rhône et Saône, une terre propice aux récits sur la résistance.

Il a tant à dire, tant à raconter. Et pourtant, une fois chez lui, dans sa demeure cerclée de végétation, John Bailly l’avoue : l’homme qu’il est, a « toujours eu des choses à dire », sans vraiment savoir comment les prononcer. Alors bien souvent en pareil cas, le mode d’expression le plus simple, est à chercher plus loin. Sous d’autres formes.

Miami Floride

Le Lyonnais s’est alors adonné à la peinture, ce loisir si propice à l’illustration de toutes ses idées. De toutes ses connaissances, comme de toutes ses cultures. Le voir vanter son œuvre « Notre-Dame de Miami », comme démonstration de ses talents, n’a donc rien de stupéfiant.

Depuis sa toile, John Bailly y évoque ainsi son passé français, ses premières années à Paris, avant de migrer sur Tassin de 5 à 10 ans, puis sa traversée de l’Atlantique en 1978, avec ses parents, désireux de découvrir le Nouveau Monde. Et donc Miami.

« On était plongé dans les tropiques. Ce fut un choc. À l’école, moi, je disais Astérix, quand les enfants d’ici, disaient Spiderman. Il y avait une vraie différence de culture », expose l’artiste, aujourd’hui pleinement rompu à la vie américaine, en attestent ses adresses, telles que ce « Butcher Shop » cubain, véritable incarnation gourmande de l’esprit local.

Miami Floride

 

Il faut dire que ce professeur de la Florida International University aime tirer profit de ses expériences, sources d’inspiration à bon nombre de ses cours. « Ce que j’enseigne, c’est un peu ma vie : tout se mélange. Lors de la première classe, je dis aux étudiants, attention, je vais parler de tout. Mais ici, c’est très sensible. Au début, les élèves sont très intimidés », souligne-t-il. Et pourtant, confronter les idées est devenu une spécialité, en atteste une passion dévorante pour les voyages. Scolaires, qui plus est.

Une vie inspirante, jusque dans le 7e art

Au-delà de ses cours, intitulés « l’art, la guerre et les droits de l’Homme », John Bailly se plaît en effet, à emporter ses élèves loin de leurs certitudes. De fait, si l’Italie fut longtemps une destination privilégiée, l’enseignant façonna rapidement un autre circuit. Direction la France, où l’attendent chaque année, la capitale et ses racines rhodaniennes.

« À Lyon ou à Paris, on peut prendre un café et parler d’art pendant des heures. À Miami, on prend juste un Starbucks », expose-t-il, appelant au passage ses étudiants à lire des ouvrages bien connus du Vieux Monde, tels que « Candide ou l’Étranger d’Albert Camus ».

Une manière comme Voltaire, de rappeler que le travail évite l’ennui, à plus forte raison lorsque le chemin de cette escapade, l’embarque, lui et ses élèves, sur le chemin du mémorial national de Montluc comme au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, le tout rythmé par les témoignages de l’ancien déporté, Claude Bloch.

Miami Floride

Une rencontre ô combien bouleversante, que John Bailly ne manque jamais de rehausser par une halte gastronomique dans les salons de la Brasserie Georges. « J’essaye de leur proposer une expérience authentique. D’ailleurs, beaucoup d’étudiants se sentent mieux à Lyon qu’à Paris. L’architecture, l’ambiance… pour eux, c’est cela la France. Une année, certains m’ont même demandé de rester à Lyon et de ne pas aller à Paris », glisse l’intéressé.

Une preuve parmi tant d’autres que la capitale des Gaules ne cesse de séduire, y compris à l’autre bout du monde. John Bailly en est la meilleure représentation. Sur toile ou dans son esprit, Lyon ne peut ainsi être effacée. Habitué à passer un « tiers de l’année en Europe », l’instituteur en profite alors pour redevenir lyonnais le temps d’un instant. Une bouffée d’air frais, avant de retrouver le confort de sa demeure.

« Les contrastes, c’est sans cesse », expose-t-il. Une allusion supplémentaire à la peinture. À cette autre passion émerveillant les autres, y compris les cinéastes. À com- mencer par Jorge Graupera, séduit par la personnalité de l’artiste. Le Lyonnais y est filmé « In Situ », titre de ce court-métrage de huit minutes. Preuve que l’art fait parler de lui. Et John Bailly aussi.

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/morgan" target="_self">Morgan Couturier</a>

Morgan Couturier

Le journaliste de Lyon People, c’est bien lui ! En quête de scoops, toute info est la bienvenue !

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Cliquez ici pour SIGNALER UN ABUS
Vous pouvez nous adresser un email afin de signaler un contenu. Merci de préciser l’adresse de la page dans votre email. Votre signalement sera pris en compte au plus tôt.

Aujourd’hui

dimanche 05 mai

Sainte Judith


 

Recevez la newsletter

Restez informé en temps réel !

View More Results…