Faut-il encore peindre des portements de croix ?

30 mars, 2010 | LES EXPOS | 2 commentaires

leclercq-1 Par Alain Vollerin

 

Il y a deux ou trois ans, j'avais vu au Salon Regain, évocateur des artistes initiés que furent René Maria Burlet et Camille Niogret, et à l'invitation de son président Nicolas Kouzoupis, deux toiles très fortes de Claude Leclercq sur le thème de l'épreuve de la Croix. J'avais ressenti la présence d'une vocation. Je l'avais écrit.

 

Sans m'informer, Claude Leclercq ouvrit les yeux sur cette suggestion et se mit au travail. Le résultat de cet engagement fut présenté avec faste le 18 mars dernier en l'église du Saint Sacrement, déjà magnifiquement illustrée par des vitraux de Georges Décôte (1870-1951) et par des sculptures de Jean Larrivé (1875-1928) qui fut directeur de l'école des beaux-arts de Lyon. Souvenons-nous que dans ce haut lieu de spiritualité fut prononcée la messe de funérailles de nos regrettés amis Jean Martin et Jean-Albert Carlotti. Charles André, le poète bien connu des Lyonnais a réalisé un texte pour chaque station qui fut lu par le célèbre comédien Michel le Royer de la Comédie Française. Alors ? Faut-il encore peindre le calvaire du Christ ? La démarche n'est-elle pas ringarde, hors du temps, sans intérêt ? Et bien non !… Tout au contraire. Il faut, quand on en a le tempérament, la Nature du nordique Claude Leclercq pour s'engager résolument dans cette voie. Car, il s'agit bien de lutter dans un terrible combat engagé contre la religion catholique par des militants politiques, des libres penseurs aveuglés par un violent esprit revanchard. A les entendre, rageurs sectaires, sur les antennes des radios, à la télévision, dans les journaux, on peut se demander ce qu'il en est dans notre cher pays de la liberté de penser ? Oui, l'action de Claude Leclercq est bien venue au moment où pleuvent les attaques les plus viles sur le pape Benoît XVI. La peinture de Claude Leclercq n'a rien de lyonnaise. Elle ne murmure pas. Elle s'élève et prend audacieusement position, soutenue par des couleurs puissantes qui furent celles de Van Dyck, de Rembrandt, de David Teniers : des noirs absolus, des rouges et des jaunes marqués par la rudesse et la vigueur des mains qui les employaient, des jaunes et même des verts exaltants, et enfin, des ors pour célébrer le divin message. Ni figurative, ni totalement abstraite cette peinture est surtout efficiente dans la mission fixée. Claude Leclercq doit poursuivre sur ce chemin, et certainement installer son efficacité en étudiant davantage son format, et l'unité des valeurs picturales de son message. Cette exposition a obtenu le soutien de Renaud de Kermadec. Le père Gilbert Brun, vicaire épiscopal du service art, culture et foi était présent, ainsi que monseigneur Patrick Le Gall et son adjoint Eric Pépino. Cet ensemble sera visible à Megève, puis probablement à Genève et à Rambouillet dans quelques mois.

 

Chemin (s) de Croix

Jusqu'au 4 avril 2010

Eglise du Saint-Sacrement

Rue Etienne Dolet – Lyon 3e

Sur Rendez-vous : 04 78 62 01 35

 

 

2 Commentaires

  1. CG

    Enfin, Vollerin fait son chemin de croix mais vers sa grotte, sombre, j’espère, et pleine de citations obscures. Et Lyon People choisira enfin un critique digne de ce nom. Ouf, il était temps…

    Réponse
  2. istanbul

    merveilleuse cette exposition de ce peintre qui merite d’etre reconnu au dela de la France. La passion transpire dans chaque detail de ses toiles. Son art est d’une sensibilite mystique propre a emouvoir par la grace qu’elle inspire n’importe qu’elle profane. C’est un grand de la peinture

    Réponse

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