Michel Havard, le bleuet de l’Assemblée Nationale

4 février, 2008 | LES GENS | 6 commentaires

michel_havard1 Photo © Jean-Luc Mège

 

Propos recueillis à Paris par Marc Polisson

 

Opposé à deux poids lourds de la politique lyonnaise, il a brillamment remporté la 1ère circonscription en juin dernier. A 40 ans, il est l'un des plus jeunes députés à siéger au Palais Bourbon où il a reçu Lyonpeople. Après avoir visité les coulisses de l'hémicycle et goûté l'excellente cuisine du restaurant de l'Assemblée Nationale, Michel Havard nous a accordé une interview exclusive.

 

Après votre victoire, avez-vous pensé à envoyer une lettre de condoléances à Anne-Marie Comparini et à Thierry Braillard ?

Non, je ne leur ai pas envoyé de lettre de condoléances ou d'autre chose, mais j'ai eu l'occasion de parler à l'un et à l'autre après. Le soir de l'élection, on a forcément une pensée pour celle à qui l'on succède et à son adversaire du deuxième tour. Mais bon, j'étais content d'avoir gagné.

 

Vous êtes l'un des bleus de l'assemblée Nationale, avez-vous été bizuté en arrivant à Paris ?

Il n'y a pas vraiment de bizutage (rires). On est accueilli à la fois par un fonctionnaire de l'Assemblée Nationale dont on peut dire qu'ils sont vraiment très pro, très accueillants, très soucieux de notre installation pour qu'on se sente le mieux possible, et puis on est accueilli par les parlementaires qui ont un peu plus d'expérience, que ce soient Michel Terrot, Christophe Guilloteau, Georges Fenech qui se sont prêté au jeu de l'accompagnement des nouveaux. En fait, le premier jour, pour un député, c'est un peu comme une rentrée des classes.

 

Qu'y avait-il dans votre cartable ?

Dans le cartable, il y a le macaron, l'écharpe, le règlement de l'Assemblée Nationale, et puis une notice qui explique tout ce qu'il y a à savoir sur le statut de parlementaire. Voilà, on a tout : le guide et la feuille de route pour 5 ans.

 

Dans l'hémicycle, où êtes-vous installé ? Au fond, à côté du radiateur ?

Oui, je sui un petit peu au fond. (Rires)

 

C'est le privilège de l'âge sans doute ?

Oui, c'est le privilège de l'âge et de la nouveauté puisque les nouveaux sont au fond, et je ne suis pas à côté mais sous le radiateur car le chauffage et la climatisation sont en hauteur. En fait, je ne suis pas très souvent à ma place, puisqu'en dehors des premières séances, il faut quand même constater que les rangs sont un peu plus clairsemés dans celles qui suivent et donc j'essaie de m'asseoir sur un siège vide près d'une travée, ça me permet d'étendre un peu mes grandes jambes.

 

Vous avez composé une petite équipe pour vous assister dans votre travail de parlementaire, comment est-elle composée ?

J'ai 3 assistants, 2 à temps plein qui sont dans le 5ème arrondissement, Anne-Laure Serlat et Marc Furnes. C'est l'ancien assistant parlementaire de René Tregouet, ancien sénateur du Rhône, quelqu'un que je connais depuis de nombreuses années et qui comme moi est passionné par tous les thèmes qui tournent autour de l'environnement et voilà. Il va travailler avec moi sur toutes ces questions.

 

Et à Paris ?

Alors, j'ai ensuite quelqu'un à mi-temps, Fabrice Colombier, qui est lui sur la permanence de Gerland, puisque j'ai ouvert 2 permanences, une dans le 5ème arrdt et une à Gerland. A l'Assemblée, je partage Frédérique Dusmenil avec Rémi Delatte, député de Côte d'Or. Dans un premier mandat, on met plutôt le paquet sur la circonscription, et à Paris on prend quelqu'un qui fait le lien avec le groupe ou les services de l'Assemblée.

 

Vous les payez avec vos indemnités de parlementaire. Comment se décomposent-elles ?

Il y a trois postes. Pour les collaborateurs, il y a 8 300 € bruts hors cotisations patronales qu'on ne perçoit pas, mais qui restent gérés par l'Assemblée nationale. Mais c'est nous qui donnons l'ordre de dépense. Ensuite, on a une deuxième indemnité qui s'appelle l'IRFM, l'indemnité représentative des frais de mandat qui permet de payer toutes les dépenses liées à la permanence parlementaire (hors personnel) qui se monte environ à 5000 €. On paye avec cette enveloppe tout ce qui concerne le fonctionnement de la permanence du député, son essence, les frais de restaurant et puis toute la communication politique, le journal, le site Internet, les séances de photos… Et puis une  troisième indemnité de 5000 € par mois qui est le salaire du parlementaire.

 

Somme à laquelle on rajoute vos indemnités de conseiller général ?

Avec mes indemnités du conseil général, qui se montent à 2 000€, ça fait donc 7 000 € net. Je parle en net car c'est ce qu'on regarde en bas de la feuille de paye. Donc je n'ai jamais aussi bien gagné ma vie que depuis le 17 juin (rires). Mais pour l'instant, j'avoue que je ne réalise pas bien…

 

Vous n'avez pas encore acheté la Maserati Quatroporte ? (Rires)

Non, je veux rester quelqu'un de simple. J'ai largement de quoi faire vivre ma famille et puis, voilà, je n'ai pas d'idée de dépense somptuaire en perspective.

 

Est-ce que vous vous êtes fait des copains à l'Assemblée, à part le barman de la buvette ?

Alors, celui avec qui je passe le plus de temps, c'est Patrice Verchère, mon collègue du Rhône. Qui était un ami avant qu'on devienne en même temps député. On monte en même temps à l'Assemblée Nationale, on passe beaucoup de temps à Paris ensemble.  

 

Vous découvrez la vie parlementaire ensemble ?

Oui, on découvre le truc à deux, et ça c'est sympa. Alors sinon, il y a un petit groupe, qu'on appelle « les Bleuets ». Dans ce groupe qui regroupe une petite quarantaine de personnes, on a quelques collègues avec lesquels on a sympathisé, on fait des séances de nuit ensemble. Je vais citer les dames, il y a Isabelle Vasseur et Valérie Rosseau… mais aussi Philippe Gausselin, j'en oublie d'autres.

 

Vous êtes pote avec Patrick Devedjian. Vous a-t-il appris d'autres gros mots que « salope » ? (Rires)

Alors j'essaie de limiter les gros mots et voilà ça a fait partie de mon bizutage même si je n'étais pas incriminé. J'ai malheureusement été témoin dans cette affaire et voilà. Je connais Anne-Marie Comparini depuis des années, c'est quelqu'un avec qui j'ai toujours entretenu de bonnes relations et en plus c'est quelqu'un que j'estime, donc…

 

Vous venez deux jours par semaine à Paris, comment se décomposent ces journées ?

Le mardi en fin de matinée, il y a réunion de groupe. A l'Assemblée nationale, tous les députés d'un même parti politique sont dans le même groupe… Et donc là, on fait le point sur les textes à venir, on a parfois un ministre qui vient nous présenter le texte qu'il va défendre l'après-midi. Après le déjeuner, il y a séance ou les réunions de commission – cet après-midi j'ai une réunion du groupe environnement auquel j'appartiens. Et ensuite j'irai en séance, ça dure souvent jusque tard dans la nuit. Et puis on consacre une partie de son temps également à régler un certain nombre de dossiers qu'on monte dans notre circonscription, parce qu'ils concernent les relations avec un ministère ou une problématique nationale. Le mercredi est consacré aux questions au gouvernement.

 

C'est vraiment du boulot. Mais votre nuit parisienne est-elle plus folle que vos jours ?

Pour l'instant mes nuits n'ont pas été très folles puisqu'elles se sont beaucoup passées dans l'hémicycle. L'ambiance est plus sympa la nuit, forcément. Ça reste quand même du boulot, il faut rester concentré, écouter les interventions. On étudie et on vote des amendements divers et variés, donc voilà pour l'instant je ne peux pas dire que j'ai eu de folles nuits parisiennes…

 

Vous n'avez donc pas encore fait la tournée des grands ducs, en allant au Baron, au Pink Paradise, … ?

Non, c'est même la première fois que j'en entends parler ! (Rires)

 

Ça veut dire que Max ne vous a pas encore refilé ses bonnes adresses ? (Rires)

Max travaillait beaucoup à l'Assemblée Nationale. Non, pour l'instant personne ne m'a filé les bonnes adresses, mais bon ça viendra peut-être…

 

Une fois rentré à Lyon, vous préparez les élections municipales. Vous êtes tête de liste dans le 5ème arrdt que vous espérez ravir à la gauche…

Le 5ème est une addition de villages qui ont leurs spécificités et nous proposons pour chacun d'eux un projet personnalisé. Pour le Vieux Lyon, il convient surtout de rétablir l'équilibre entre les fonctions résidentielles, touristiques et commerciales en luttant contre les nuisances sonores. Il faut également adapter la gestion des services publics (propreté, éclairage). Pour Saint Just et le Point du Jour, mon objectif est de favoriser l'esprit de village en mettant en valeur les centres de quartiers.

 

Quel jugement portez-vous sur le bilan du maire actuel, Alexandrine Pesson ?

Il n'y a pas eu une gestion assez dynamique des problèmes de proximité. Il faut être plus réactif. Cependant, je ne compte pas faire campagne sur la critique mais je ferai des propositions concrètes.

 

Donc si tout se passe bien pour vous, on vous appellera bientôt « Monsieur le député-maire » ?

Ecoutez, je l'espère ! (Rires)

 

 

 

 

 

6 Commentaires

  1. LES DENTS LONGUES

    Je croyais cet article déjà paru dans vos colonnes……… Peut-être un peu de propagnande………….

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  2. Marco

    Cette interview a été publiée dans notre magazine de janvier mais pas encore sur notre site… Dents longues mais courte vue, camarade !

    Réponse
  3. les dents longues

    c’est vrai que l’article a été publié ds votre magazine de janvier mon cher Marc, donc notre cher député a le droit aux deux publications……..

    Réponse
  4. Camus

    Bravo Michel, suit le chemin qui est le tien. Les portes de la mairie du 5 sont dèja entre-ouverte.

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  5. denis

    comme pour ton age dans ce paysage tu es un jeune parmi les vieux et un vieux parmi les jeunes. Alors portes toi bien… et à très bientôt Mr le député Maire.

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  6. Xavier

    Bonjour, Michel, toujours à l’écoute et fidèle aux bons évènements ! Ravi d’avoir discuté avec lui au Casino le lyon Vert Vendredi 8/2 pour les 8 ans. Et à nouveau good luck pour mars prochain.

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