Par Philippe de la Noerie

(er), c'est la formule d'usage qui suit les fonctions lorsque la personne a pris sa retraite. Notamment chez les militaires. Le général Perben va-t-il se saisir de ces deux lettres ? C'est la question qui agite le landernau lyonnais. Eléments de réponse après sa démission du conseil municipal.

Dès le lendemain de sa défaite, les artilleurs millonistes se sont mis en embuscade. « Il faut dézinguer le soldat Perben » semble être le nouveau slogan de l'union de la droite. Amaury Nardone, candidat parachuté dans le 6ème, livrait hier, mercredi, à nos confrères de Libé Lyon : "Dominique Perben n'a pas à apparaître dans notre campagne. Il a perdu dans le 3è. (…) La victoire de Gérard Collomb est une victoire personnelle. La défaite de Dominique Perben aussi." Et Libé Lyon de commenter : Selon lui (Nardone, ndlr), le prochain chef de file de la droite lyonnaise devra représenter ceux qui ont "résisté". Autrement dit, lui et ses amis. Ou même plutôt lui tout court. "La droite aura besoin d'un leader."

Exit Perben, donc, pour ses amis d'il y a 6 mois ! Exit mais pour où ?

Un point de droit tout d'abord. Député et vice-président du conseil général, Dominique Perben se retrouvait en situation de cumul des mandats avec son élection comme (simple) conseiller municipal de Lyon. Tout comme Michel Havard d'ailleurs. Il devait donc, d'ici un mois, en abandonner obligatoirement un. Dur dilemme… Le Conseil général était une base tactique pour pouvoir partir à la conquête de la ville de Lyon. Mais démissionner provoquerait une élection partielle en juillet. Mauvaise période, le quartier du boulevard des Belges se vidant singulièrement le week-end aux beaux jours, la mobilisation des électeurs risquerait d'en pâtir. Heidi Giovacchini, la candidate de Gérard Collomb, qui a manqué de peu la mairie du 6ème, pourrait être tentée de revenir en seconde semaine. Quant à Amaury Nardone, ou à Jean-Jacques David qui devrait selon toute vraissemblance devenir le maire du 6ème le 31 mars prochain, ils pourraient souhaiter se constituer un fortin électoral. A moins que Nicole Chevassus, Béatrice Brac de La Perrière ou Erick Roux de Bézieux ne tiennent là l'occasion d'une revanche. Risqué pour l'UMP qui se retrouverait alors en position d'arbitre des ambitions. A côté de cela, être simple conseiller municipal d'opposition n'a rien de folichon après les maroquins ministériels. Il n'y a qu'à voir l'assiduité d'un Millon et le niveau ambiant des débats pour en mesurer l'attrait. C'est donc ce mandat que Dominique Perben vient d'abandonner. Dans un communiqué, il annonce qu'il démissionne du conseil municipal. Comme pressenti, il conserve son écharpe de député qui lui octroie une audience nationale. Et ses billets TGV pour Paris. En quittant le conseil municipal, il permet à Patrick Huguet, ancien maire du 3ème arrondissement et aujourd'hui simple conseiller d'arrondissement, de revenir sur le devant de la scène. Ce qui était mérité. Un engagement qui avait été pris pas plus tard que mardi. Clap de fin sur une parole tenue.