Par Marc Polisson

C'est au Château de Montchat que Dominique Perben a présenté son programme économique. Entouré de plusieurs pointures comme François Turcas ou Philippe Grillot, le candidat a démontré qu'il n'avait rien à envier à Gérard Collomb en matière de name-dropping et de relations bien placées dans le haut-business.

Si l'ancien ministre ne fait pas son show chaque été à Cannes (malgré ses lunettes noires), à Megève ou à Saint-Tropez en compagnie de Richard Brumm ou de Jean-Michel Aulas, il peut néanmoins compter sur un groupe stratégique et économique qui a participé à l'élaboration de son projet pour Lyon. Parmi les membres les plus influents de ce groupe de travail, on peut citer Thierry de la Tour d'Artaise, PDG du groupe Seb, Patrick Bertrand, directeur général de CEGID, Michel Dubois, directeur général de Mérieux Alliance, Vincent Labruyère, directeur général du groupe Labruyère Eberlé et pianiste à ses heures, Philippe Grillot, ancien président du Tribunal de Commerce, Olivier de Marignan, directeur Général de la Banque Populaire, Alain Schimel, président de Zilli, Jean Agnès, PDG du groupe Gabis et ancien président de la CCI tout comme Guy Malher, ancien patron de Mérieux, Jacques de Boissieu, ancien directeur général adjoint d'Adecco et l'avocat Philippe Genin qui a refait surface au côté de son champion. Dans l'assistance, on peut remarquer Franck Morize et Gérard Obeuf, les deux body guards de François Turcas ainsi que Laurence Balas, très fair-play avec le Polisson que je suis. Au premier rang, Corinne surveille attentivement son amoureux convalescent.

Tous ont insisté sur la nécessité de « réaliser les infrastructures nécessaires à l'économie régionale et en priorité terminer le périphérique de Lyon », une pierre lancée dans le jardin de Gégé qui n'a pas vraiment avancé sur ces dossiers depuis 6 ans… « Tout dépend de la cour de récréation dans laquelle ont veut jouer ! » s'exclame Doumé, que sa cécité n'a privé d'un certain humour : « Exceptionnellement je vous demande de prendre mon côté gauche ! » indique-t-il aux photographes Roland Quadrini et Joël Philippon qui mitraillent à bout portant la bête blessée. Et de laisser les costards-cravate qui l'accompagnent développer ses projets de création d'une maison de la transmission d'entreprise, d'une université du logiciel et d'un nouveau lycée international. Réduire les délais de paiement de la Ville de Lyon ou du Grand Lyon à 30 jours fait également partie des priorités du candidat UMP. Interrogé sur sa présence, François Turcas s'enflamme (je n'ai malheureusement pas eu le temps de dégainer ma caméra), fustigeant le rapport Attali qui signe l'arrêt de mort du petit commerce de proximité. Un rapport commandé par un certain Nicolas Sarkozy… « Je compte sur toi pour défendre et laisser les vivre les commerçants ! » tonne le patron de la CGPME en direction de Doumé qui s'empresse de passer le micro à son voisin Philippe Genin… L'ancien bâtonnier va d'emblée placer sa plaidoirie sur « la route du vivant » et le terrain politique : « Quelles sont les idées que Gérard Collomb a initiées ? » interroge-t-il, rappelant que berges, vélos et confluent étaient engagés avant 2001. « Collomb est depuis 7 ans à la mairie. Qu'a-t-il fait de la Région urbaine de Lyon et des pôles d'excellence ? » Côté journalistes, rien de palpitant à signaler. Les habituelles grandes gueules étaient soit atones, soit poussives dans leurs questions. La lassitude les gagnerait-elles déjà ?