Aurélien Souici, le rêve shanghaien

9 août, 2016 | LES GENS | 0 commentaires

Photo © Fabrice Schiff

Par Baudouin Wisselmann

Denis Broliquier, un de ses profs à l’IDRAC, nous racontait avoir connu un petit gars timide au fond de la classe… un petit gars qu’il a retrouvé en Chine, totalement métamorphosé : il est aujourd’hui président-fondateur d’un club de multimillionnaires.

Pour faire court, il se charge de donner des leçons de bon goût et d’apprendre le sens du luxe à des fortunes chinoises. Notre entrevue se déroule dans le flamboyant lobby du Jing’An Shanghri-La. Le ton est donné. Cheveux ras, costume sur mesure, Patek Philippe au poignet. Elégance. Et ce qui ne gâche rien, Aurélien a, comme on dit, « une bonne bouille ». Le récit de son périple chinois force le respect. Attiré depuis des années par l’étranger et l’Asie, il s’envole en 2008 pour un stage de fin d’études à Shanghai chez World Event Agency où il a pour mission de vendre des mètres carrés de stand pour des salons. Sa convention prévoyait 6 mois de stage, mais ses résultats sont si bons que son patron l’embauche après 2 mois. L’ascension est fulgurante, moins de trois années plus tard, il est propulsé numéro 2 de la société. Son plus grand succès, l’International Business Aviation Show : un projet colossal et inédit dans une Chine où voyager en jet privé est encore très contrôlé. Parti de rien, mais à force de travail acharné et de bonnes idées, les plus gros avionneurs Dassault, Gulfstream, Bombardier, Cessna répondent présent pour les 20 000 VIP participants. Le retentissement est énorme, Aurélien pressent qu’il va être sollicité par d’autres agences, il démissionne donc et s’accorde un répit. Effectivement, China Rendez-Vous se manifeste très vite. Aurélien ne tarde pas à rejoindre le staff de cette société organisatrice de salons et planche d’emblée sur le « Hainan Rendez-Vous » à Sanya, « sûrement la seule station balnéaire chinoise, en soit médiocre ».

 Au petit soin pour les millionnaires chinois

Les quatre éditions 2012 et 2013 réunissent les plus grandes marques dans tous les secteurs du luxe : aviation, yacht, automobile, mode, alcools : the Place to Be pour le Chinois – ou même l’asiatique – fortuné. La préparation est dantesque mais le bureau chinois du tourisme y met du sien, misant à juste titre sur les retombées économiques que l’évènement va engendrer. China Rendez-Vous est aussi à l’initiative de salons d’automobiles de collection, avec des modèles que la Chine n’a jamais pu connaître. Ces grand-messes du luxe sont à chaque fois d’éclatants succès, jusqu’en 2013, quand des rumeurs grossissent au sujet d’une soirée qui aurait tourné en orgie. « Nous avons été victimes de l’inique loi du bouche à oreilles, alimentée par le jeu politique et sûrement de la malveillance de la part de nos concurrents… La soi-disant soirée en question se serait tenue loin du lieu du salon ». Mais dans un contexte tendu lié aux campagnes anti-corruption, les fortunes chinoises finissent par délaisser ce genre de rendez-vous et évitent même d’afficher leur richesse. « La notion de luxe et d’exclusivité est complètement à repenser ! » analyse alors Aurélien. Fort de ses succès et de sa réputation, il rebondit en créant le club pour millionnaires chinois « Elite Society ». Quand cette élite se réunit, cela se fait maintenant dans le cadre le plus intime excluant tout média. L’objectif est alors de recentrer l’offre sur la rareté, le très haut de gamme. Sa conciergerie propose ce qui en principe n’a pas de prix : des pass pour les plus grands défilés de mode, des rencontres avec les meilleurs stylistes et conseillers en image, mais leur déniche aussi les plus belles collections, ou même les meilleurs médecins ou thérapies. En somme, l’inaccessible. Ces fortunes allant de 4 à 25 millions d’euros, désormais accompagnées de manière personnalisée, sont très enthousiastes à l’idée de renouer plus paisiblement avec le prestige. Tout cela est d’autant plus vertigineux que notre lyonnais n’a que 29 ans, et qu’il parvient à préserver sa vie de famille avec son épouse taïwanaise, et leur petit Marcel, âgé de 18 mois. Respect !

 

 

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