
Par Jacques Boucaud
« Les petits papiers » repris en chœur par plusieurs centaines de Lyonnais et de personnalités sous les lambris dorés des grands salons de l’hôtel de Ville. Conclusion enchantée d’une cérémonie émouvante au cours de laquelle Régine a remis les insignes de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite à Evelyne Haguenauer.

Avec sa coiffure rangée de dame patronnesse du 6ème, Evelyne Haguenauer n’en a pas l’air, mais c’est une vraie coureuse de soirées hypes. Certes on ne la verrait pas habillée en John Galliano. Elle n’est pas non plus du genre à grimper sur les bars pour s’y déhancher sur de la musique électronique. Pourtant, Evelyne Haguenauer, 64 ans, est de toutes les soirées pipoles de la ville. Présente, mais toujours sage. Il faut bien tenir son rang. « On me reproche d’être people, ce que je ne suis pas. Si je me rends dans la plupart des soirées lyonnaises, c’est parce qu’on m’y invite. C’est une marque de confiance » rapporte la dix-huitième et dernière adjointe sur la liste protocolaire de l’hôtel de ville, en charge de la mémoire et des anciens combattants. « C’est Evelyne Alzheimer, adjointe à la mémoire » plaisante un lyonnais, moins habitués aux cérémonies commémoratives qu’aux scènes des cafés théâtres de la Croix-Rousse. La plaisanterie, digne du Théâtre des deux ânes, ne l’amuserait sans doute pas. Ainsi donc, Evelyne Haguenauer est une pipole qui s’ignore. Il est rare qu’elle ne soit pas accompagnée par sa copine Nadine Gelas. « Evelyne est directe, elle fait preuve d’une générosité et d’une simplicité constantes » estime la vice-présidente du Grand Lyon. L’une et l’autre sont Inséparables au point qu’elles sont devenues les Dupont et Dupond des pince-fesses lyonnais. « Nadine ? Je l’adore. On a fait ensemble notre première campagne électorale, et depuis on ne s’est pas quittées ».

Une campagne qui remonte à plus de dix ans. C’est Jean-Louis Touraine qui est venu chercher Evelyne Haguenauer, après leur première rencontre en l’an 2000 dans une réunion de l’association France-Israël. « Je côtoyais déjà les milieux politiques, d’abord par ma sœur (directrice de la communication au cabinet de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris et épouse d’un ancien journaliste du Nouvel Observateur, Robert Schneider. Ndlr), ensuite parce je voyais certains élus, dont Gérard Collomb, dans des réunions à l’hôtel où je travaillais, mais je n’ai jamais milité dans aucun parti ». En 2001, Evelyne Haguenauer, 10e de la liste de gauche, est élue dans le 8e arrondissement, sous l’étiquette « société civile ». Elle s’en souvient encore : « Le FN était évincé : Quelle revanche pour la petite juive, fille de déportés que j’étais. J’ai alors pensé à toute ma famille ». Dans le premier mandat de Collomb, la nouvelle adjointe est chargée des anciens combattants et des personnes âgées. En 2008, elle perd à son grand dam la gestion des personnes âgées. « J’étais déçue quand Gérard Collomb m’a expliqué qu’il fallait partager le gâteau avec d’autres formations de la majorité » (l’adjoint chargé de ce secteur depuis trois ans est l’élu écologiste Pierre Hémon. Ndlr). Inattendu, la « généreuse » Evelyne plisse les yeux et clôt le dossier sur une vacherie : « Les personnes âgées me regrettent ».

On ne lui connaît que deux engagements : pour Collomb, « quelqu’un de très sensible mais dont les colères ne sont pas là au moment où on les aimerait », et pour la communauté juive. Le 6 juillet, quand Régine lui a remis les insignes de Chevalier dans l’ordre national du mérite à l’hôtel de ville, Evelyne Haguenauer a retenu ses larmes en évoquant ses grands-parents et son père déportés à Auschwitz, un pan de sa vie inscrit à tout jamais dans sa mémoire. Pourquoi Régine, la reine de la nuit parisienne ? « C’est une histoire de famille qui remonte à la guerre quand elle était cachée à Lyon ». Ce n’est donc pas une relation nouée dans la boite de nuit parisienne « chez Régine ». Les soirées lyonnaises suffisent au bonheur d’Evelyne Haguenauer.
La projection diapos, c’est maintenant !
Hôtel de Ville de Lyon Mercredi 6 juillet 2011















16. Philippe Bost, Loïc Bocqueret (Cap Service) et Marco (Lyon People)








































Salon municipal mis à la disposition des people socialistes lyonnais. Et buffet qui suivait aux frais du contribuable. Merci qui ? Merci les contribuables lyonnais, macarons aux bonnes poires de la gauche bourgeoise.