Par Justin Calixte

Comment ne pas dire ma réprobation après le vilain geste dont Caroline, l'épouse de Gégé (ô pardon de Gérard, que dis-je de Monsieur le sénateur-maire Collomb puisque c'est comme ça que l'on doit l'appeler désormais) dont Caroline, disais-je, vient de se rendre coupable. Comment lui pardonner ? Je ne m'offusque plus de grande chose. Mais cette fois-ci j'ai été particulièrement choqué. Et pour tout dire, je lui en veux.

Quel vilain geste en effet que… ces excuses intempestives à un journaliste insupportable qui sévit depuis trop longtemps dans un « hebdo des pentes » plus que moribond. Tout ça pour une claque ô combien méritée !

Car pour une belle calotte, c'était une belle calotte dont on ne peut que féliciter Caroline qui se retenait dans doute depuis trop longtemps. Obligée qu'elle était de se taire, de garder pour elle les rancœurs accumulées contre un hebdo spécialisé dans le règlement de comptes et même quelquefois dans la diffamation pure et simple. Au risque d'être condamné par la justice quand les diffamés sont des « esprits suffisamment libres » soucieux de défendre leur honneur au risque à devenir les moutons noirs d'une presse « panurgienne » depuis longtemps disqualifiée. En l'occurrence le sieur Ruffier encore journaliste chez Lyon Capitale n'avait pas hésité à jouer les Airy Routier du Nouvel Obs en livrant les secrets de conversations off et surtout en mettant en doute l'intégrité de Gérard Collomb (on peut reprocher à celui-ci beaucoup de choses mais sûrement pas ça).

Dieu merci pour Caroline, la presse a fait profil bas dans cette affaire. Même Jean-François Kahn qui aime s'offusquer d'un rien, n'a rien dit. Même « Reporters sans frontières », très occupé par ailleurs n'a pas bronché.

On peut imaginer le tohu-bohu si Cécilia ou Carla avaient giflé l'approximatif Routier à la suite du faux SMS. Toute la presse serait montée au créneau pour dénoncer cette insupportable atteinte à la sacro-sainte liberté de la presse. Sans doute quelques commentateurs de Canal + et autres abuseurs publics en auraient-ils rajouté en voyant derrière ce geste inqualifiable, la main d'un conseiller de l'Elysée honni ou pire de Nicolas Sarkozy lui-même, tête de Turc officielle de l'intelligentsia médiatique française.

En la circonstance, la presse lyonnaise a su faire preuve de retenue. Je ne veux bien sûr pas croire qu'il y ait relation de cause à effet entre cette mansuétude rarissime et l'attente de la manne publicitaire en provenance de la mairie centrale après un long sevrage engendré par la campagne pré-électorale.

Pour me résumer, chère Caroline, le vilain geste n'était pas de gifler le vilain petit canard par l'intermédiaire de son éditorialiste de pacotille mais bien d'aller s'excuser après. Au nom de la raison d'Etat ! Ou plutôt de la raison de la mairie centrale ! Ces excuses ont un peu gâché la joie de tous ceux qui auraient rêvé d'en faire autant. Moi j'étais déjà prêt à fournir à notre mairesse « montecristienne » la liste complète des journalistes d'hier et d'aujourd'hui méritant un soufflet. J'aurais même payé le billet pour Tanger ou le taxi pour l'avenue Sidoine Apollinaire. Tant pis, ça sera pour une autre fois. Enfin, comme dirait ce bon Marmoz qui, lui mérite plus un sourire amusé qu'une baffe, « moi, ce que j'en dis ! ».

TÊTE DE TURC (bis)

Une autre tête de turc pour la presse française vient de faire son apparition. Marc Georges Benamou, créature de Pierre Bergé, jadis vache sacrée quand il était proche de François Mitterrand connaît les affres du Sarkozysme ; le voilà rangé dans la même poubelle que les Steevy, Doc Gynéco ou autre Bigard.

Pour ma part, je ne l'aimais pas avant. Je ne supporte pas d'avantage aujourd'hui son dandysme suffisant, son inculture qu'il a du mal à dissimuler, mais bon toutes ces basses attaques contre celui qui fut l'un des leurs avant de les lâcher, ça a un petit quelque chose qui s'apparente à une curée bien dégoûtante. À la place de Max Gallo, je me méfierais.

DE PROFONDIS

Depuis huit jours, on nous dit tout le bien qu'il fallait penser de ce pauvre Thierry Gilardi mort d'une crise cardiaque. Si je suis triste comme tout le monde de ce décès prématuré et conséquemment injuste, je me dois de dire que je ne supportais plus depuis très longtemps ses commentaires sportifs ô combien convenus autant que braillards, truffés de clichés, à l'humanisme de bazar et de louanges intempestives pour les stars du moment. Il ne faut pas confondre journaliste et camelot. Encore que, en ce moment… Cela dit, si tous ceux qui m'insupportent devaient mourir d'une crise cardiaque, je me sentirais sans doute bien seul.

Enfin moi ce que j'en dis, comme dit l'autre.