FIASCO

5 octobre, 2007 | JUSTIN CALIXTE | 0 commentaires

À propos de la Biennale d'Art Contemporain : « Les salles des différents lieux (quatre répartis aux quatre coins de la ville !) montrent une succession de travaux scolaires sous influence, pour la plupart, de piètres plagiats de quelques mouvements du siècle passé, du dadaïsme à Fluxus en passant par le pop art… Entre une salle dont le sol est recouvert de tôle ondulée, des écouteurs qui vous balancent dans les oreilles la chanson Coucou hibou, la traditionnelle tente militaire, ou la balançoire pour jardin d'enfants en version géante, on est en droit d'hésiter… Les artistes ici présentés sont donc des pions que les joueurs manipulent dans le grand jeu – difficile d'être avec eux plus méprisant. Avec eux, mais aussi avec le public exclu de cette manifestation refermée sur elle-même (les fameux professionnels de la profession, pour paraphraser Godard), et qui ressemble à ces « pestacles » enfantins s'éternisant et m'amusant plus que les participants. Alors se pose la question, la véritable question de cette Biennale : quel type de relation ces commissaires entretiennent-ils avec l'art pour avoir accepté un jeu aussi stupide et dédaigneux ? Ils exposent l'impuissance, l'ignorance, la prétention, la vanité, à tel point que l'enthousiasme initial du spectateur commençant sa visite se transforme en colère, puis en tristesse, puis en ennui. Alors, face à tant de cuistrerie vient en dernier ressort le mot : ridicule, comme une espèce de bouclier, parce qu'il faut bien se défendre en tenter de garder intacts son plaisir, sa passion, son amour de la vie et de l'art… Il faudrait avoir le talent de Dostoïevski pour décrire avec humour cette microsociété-là, qui se fiche de l'art et des artistes.»

 

Vous allez encore penser : « Voilà que ce réactionnaire de Justin Calixte, cet artiste frustré et conséquemment aigri, ce radoteur nous refait son énième numéro contre la Biennale d'Art Contemporain ! » Vous n'y êtes pas. Vous venez de lire quelques extraits du papier au vitriol signé Olivier Cena paru dans le dernier Télérama ; Le Monde, Le Point et quelques autres sont sur la même longueur d'onde. J'en suis à peine remis. Serait-ce la Biennale de trop ? Peut-être, surtout que les élections municipales arrivent. La gauche soixante-huitarde enfin dénoncée et mise hors d'état de nuire, la fausse avant-garde artistique pour gogos et bobos incultes enfin ridiculisée et peut-être menacée par ceux-là même qui l'on si longtemps promue ; la Corée du Nord obligée enfin de s'ouvrir à la Corée du Sud ; Fidel Castro et sa copine Danielle Mitterrand s'apprêtant à rejoindre le diable ou le Bon Dieu (c'est lui qui décidera), voilà qui ne peut que me réjouir et me réconforter. Peut-être qu'en refusant de respirer l'air du temps -vicié- n'ai-je pas eu tout à fait tort. Et tant pis si ma réputation a eu à en souffrir. Comme disait l'autre : « les réputations dépendent presque toujours de ceux qui n'en n'ont pas. » Ou encore comme l'écrivait Dante : « La réputation n'est qu'un souffle de vent qui vient par ci, qui vient par là. Et qui change de sens en changeant de parti. »

Le problème pour moi qui aime tellement rouspéter, est de savoir à qui je vais m'en prendre désormais. Heureusement, il me reste les journalistes à qui j'adresse cette supplique « Restez vous-mêmes ! », c'est pour moi une question de survie.

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