Vue du cours du midi dans le Grand Hôtel Dieu en 2018 – Photos © MP et DR
Par Marion Bertorello
Le 3 avril 2015 est à marquer d’une pierre blanche. C’est le jour où le chantier du Grand Hôtel-Dieu a été lancé avec un budget bouclé à 250 millions d’euros. Mais qu’est-ce que notre Gégé national a bien pu dire (ou faire, ou promettre) pour convaincre l’Etat d’un tel chantier après des années de tergiversations ?





Eiffage a signé un bail de 99 ans. A la suite duquel, le bâtiment reviendra aux Hospices Civils de Lyon (HCL). Ce chantier promis depuis tant d’années a nécessité tout de même du travail. 9 fouilles archéologiques (dont on ne sait rien), puis en novembre 2010 Eiffage Construction remporte le contrat, pour ne le signer qu’en décembre 2014. « Ceci va rapporter des millions d’euros de TVA à l’économie française ». Merci monsieur, mais pour le moment on réfléchit plus à l’avenir du bâtiment, qu’à l’avenir de la France. Grand sourire en direction de Fleur Pellerin, pas anodin.

40 000 m2 seront rénovés et 15 000 autres, créés. Il y aura 6 ou 7 entrées pour le public afin de traverser le bâtiment du quai Jules Courmont à la rue Bellecordière. 8 000 m2 de cours et de jardins seront aménagés avec des plantes médicinales d’époque, s’il vous plaît. Environ 45 commerces se tiendront au rez-de-chaussée, quant aux deux autres étages ils seront réservés pour des bureaux. Un Hôtel Intercontinental (5 étoiles), se verra réserver la plus grande place. La Cité Internationale de la Gastronomie y prendra part. Et le plus fou, 11 logements allant du studio au T5 avec vue sur le Rhône seront construits. Si nous faisons le bilan, c’est un nouveau complexe qui mêle, loisirs, business, détente et surtout la gastronomie.

« Les plus grands produits de l’architecture sont moins des œuvres individuelles que des œuvres sociales ; plutôt l’enfantement des peuples en travail que les jets des hommes de génie. […] Chaque individu apporte sa pierre ». Voici les quelques mots qui ont introduit son discours, les belles paroles de Victor Hugo concernant Notre-Dame-de-Paris. Il nous rappelle que de nombreux Hôtel-Dieu existent en France, mais seul celui de Lyon est appelé Grand Hôtel-Dieu. Et c’est également l’un des plus prestigieux d’Europe. Il exprime son envie de faire naître un nouveau cœur pour cette ville. Atrophié, comme celui de Grolée ?

Autant notre Gégé est dur à arrêter, autant notre ministre rencontre des problèmes de diction tellement son discours est rapide. On dira que la foule lyonnaise lui faisait peur. Elle met en avant l’emploi créé sur ce chantier. Mais aussi le fait que l’État participe à ce projet (dans quelle mesure, mystère ?). Mais elle rappelle que c’est avant tout une expérimentation et qu’elle sera ravie de pouvoir venir manger ici, dans notre Cité de la Gastronomie (ci-dessus). Elle conclut par le mot « rêve ».

























bravo marion pour ce bel article !
Juste un détail … le dirigeant , représentant EIFFAGE sur votre photo, ce n’est pas Pierre BERGER mais Michel GOSTOLI que beaucoup ont connu à LYON et pas oublié.
Au secours, rendez-nous Benjamin… On se croirait dans le Lyon People des années 2000 !