Photos © Nico, Robert Saint-Clair et Marco
Par Marc Polisson
Un vrai régal que ces municipales lyonnaises. Chaque édition nous apporte désormais son lot de surprises, de casquettes, de tôles et de fous-rires. Du vote de Dominique Perben à la victoire de Gégé, de cascades de pleurs en rebondissements ponctués par une gifle retentissante, tous les ingrédients d'un soap opéra à la Lyonnaise étaient réunis. Tournée des buffets et pas de danse dans les grands salons de la république, Lyonpeople vous fait vivre les off de la folle journée du premier tour.
1er tour – Dimanche 9 mars 2008

Place des Jacobins. Oups, j'ai bien failli manquer le vote de Dominique Perben. Précis comme une horloge suisse, l'ancien ministre est arrivé à 9h30 pétantes accompagné de son épouse Corinne et de son attachée de presse. Ambiance feutrée, nous sommes une quinzaine autour de lui. Il semble détendu, taquin « alors, il ya des retardataires ? » Et de nous expliquer – avec le sourire – la raison pour laquelle il nous a privé de grasse matinée : il va consacrer sa matinée à faire le tour des bureaux de vote du 3ème en compagnie du maire sortant Patrick Huguet. Malgré les prévisions alarmistes, il aura fait le boulot jusqu'au bout… Dommage qu'il ne soit pas accompagné de ses filles – qu'il a fort jolies – ça mettrait un peu de glamour dans son personnage. Mais la peopolisation, ce n'est pas son truc, il nous l'a dit et répété. Tant mieux pour Gégé, sans complexe de ce côté-là !

Débarque l'OVNI Jacques Haffner qui sort tout juste d'une bonne cure… de sommeil ! Petit expresso avalé dans sa boutique de la rue Mercière en compagnie des photographes Guillaume Atger et Pascal Fayolle. La fleuriste qui n'a jamais fait mystère de son soutien à Gérard Collomb est accueilli dans le bureau de vote n°16 par le professeur Gignoux, ami personnel de Dominique Perben.

Groupe scolaire Berlioz (Lyon 9ème). Le bout du monde. Un mur de caméras et de photographes (50 selon l'AFP) pour accueillir le maire sortant qui nous fait la totale en débarquant avec Caroline et ses quatre derniers enfants (Hubert Julien-Lafférrière, compris). En attendant la bénédiction sacrée, il s'agit là d'un véritable baptême du feu pour Camille, 3 mois, qui passe de bras en bras jusqu'à l'urne où Clémence, en habituée, glisse le bulletin paternel, Alexandre ayant par timidité décliné l'offre paternelle.

18h00 – Gymnase Crillon – 6ème
Passage par l'un des plus gros bureaux de vote de l'arrondissement où la température est des plus fraîches. Conséquence des déchirements qu'a vécus l'équipe sortante emmenée par Nicolas Chevassus qui a éjecté de sa liste trois de ses meilleurs éléments : Erick Roux de Bézieux, Rémy Hanachowitz et Béatrice Brac de La Perrière (lire aussi la gifle de Nardone dans la rubrique rumeurs). Cette dernière, adjointe à la petite enfance sortante et donc sortie, a tout de même tenu – courageusement – ce bureau de vote, réussissant à éviter très diplomatiquement la main que souhaitait lui tendre son bourreau Amaury Nardone, venu faire un tour à midi et quart, heure de la sortie de la Rédemption…

Les grilles de l'Hôtel de Ville, le dernier salon où l'on cause avec Maître Martinon, Géraldine Gacon et sa jolie sœur Vinciane en attendant nos précieuses accréditations… Ambiance studieuse pour les journalistes qui ont déserté la préfecture pour être près de Gégé. Egaré au milieu des encartés, Laurent N feuillette sa lecture favorite, bien éloignée de la politique. Sous les dorures des grands salons, les invités se concentrent autour du buffet avant de suivre par écrans interposés les résultats qui tombent – plus incroyables les uns que les autres – avec la régularité d'un métronome… Inutile de préciser que tous les VIP présents ont la banane quand ils apprennent que Gégé est réélu dès le premier tour ! Dans son bureau, les larmes coulent doucement sur le visage du maire sortant – dixit Robert Marmoz sur son blog – qui a du mal à appréhender l'ampleur de la victoire qui s'annonce.

















Chips, vin en cubi et eau minérale Leader price, rien de tel pour la gueule de bois. C'est le menu du soir sous la tente dressée devant le QG de campagne et où se presse une majorité de journalistes. Laminé dans tous les arrondissements déjà détenus par la gauche, l'ancien ministre paie cash ses multiples erreurs de comportement et de casting. Il est 22h10 quand Dominique Perben sort enfin de son bureau pour s'adresser à la presse. Il se cache derrière « une faible participation » et un « contexte national difficile ». Autour de lui, ses têtes de liste ont le visage des mauvais jours. On les comprend.

Triste mine pour Michel Havard, balayé par la vague rose sur la colline qui prie. « Ça fait 7 ans que je laboure le 5ème ! » nous expliquait en préfecture la maire sortante Alexandrine Pesson qui juge son jeune challenger avec condescendance : « Très bien sur la forme, mais pas de fond ! »
On n'est pas vraiment étonné, en revanche, des « tôles » prises par les inconnus Blandine Reynaud (9ème) et Michel Delacroix (7ème)… Alain Bideau doit se frotter les mains.


Les salons d'apparat qui donnent sur le cours de la Liberté sont pleins à craquer. Eau minérale et jus d'orange au buffet. Pas de quoi consoler Frédéric Poignard (Le Figaro) qui déplore la victoire de la gauche… en Corrèze ! Succès d'estime pour Philippe Cochet dont l'arrivée est saluée par des applaudissements de ses colistiers en général et de Christian Bondis en particulier. Les people font leur entrée. Nadine Gelas congratule l'UMP Michel Forissier, réélu au premier tour à Meyzieu.















Quand on vous disait que la soirée avait été surréaliste. La suite, dimanche prochain !

















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