Texte : Morgan Couturier – Lancée le 14 avril dernier, l’application web Libélaw vise à simplifier la vie des avocats. Créée par la Lyonnaise, Maître Victoire Bern et son frère Maxence, celle-ci tend à mettre en relation les hommes et femmes de loi pour faciliter les substitutions et éviter des trajets parfois très éloignés. Un « outil intuitif », prompt à ériger un véritable « cercle vertueux »

C’est là toute la beauté du progrès, il vous intérroge sur les errements du passé et met en lumière ses bienfaits sur le futur. Un mois à peine après son lancement, l’application Libélaw en est la récente illustration, celle-ci donnant raison à Sénèque, et sa définition du progrès, axée sur la « volonté de progresser ».

La profession d’avocat ne dira pas le contraire, depuis que la plateforme initiée par la Lyonnaise Victoire Bern et son frère Maxence, se charge de révolutionner son quotidien. En effet, après six mois (dont 4 mois d’incubation à l’EM Lyon, ndlr) passés à rendre son application « la plus intuitive possible », Libélaw a donc entrepris de changer les codes, simplifiant au gré d’une mise en relation, la vie de ces professionnels du droit, régulièrement amenés au fil des dossiers, à parcourir l’Hexagone.

Une économie de temps, d’argent et de CO₂

« Avant l’audience de plaidoirie, on a souvent plein de petites audiences de procédure où il doit y avoir un avocat, mais n’importe lequel. Dès lors, soit comme 55 000 de mes confrères qui font du contentieux, je vais à ces audiences sur tout le territoire, avec une grosse perte de temps et d’énergie, soit j’organise une substitution ou une postulation pour trouver un avocat qui va gérer à ma place, ces audiences de procédure », explique Victoire Bern, fondatrice du cabinet Boréal, spécialisé en droit du travail et en droit pénal pour les entreprises.

Un postulat singulier, dans lequel les déplacements s’accompagnent généralement de frais supplémentaires, à la charge du client. En effet, grâce à Libélaw, la simplification des substitutions devrait supprimer quelques dépenses inhérentes à ces missions, qu’il s’agisse de frais de transport ou de logement.

« Avant, pour organiser ces substitutions, il fallait appeler le grief, au secrétariat du tribunal, qui nous donnait une liste d’avocats, que l’on devait contacter un par un. C’était insupportable ! En moyenne, c’était 2h30 de monopolisées et qui ne sont pas rémunérées. Au cabinet, on s’est dit que ce n’était plus possible », poursuit-elle, forte de ses quinze années d’expérience.

Un abonnement pour les grands cabinets, une commission pour les prestations à l’unité

Depuis, les temps ont changé. À l’instar de ces plateformes proposant de trouver le grand amour à travers différents profils, Libélaw promet en deux temps trois mouvements, de mettre en relation le demandeur et un « avocat ressource », selon la situation géographique de l’audience et le droit concerné.

Mais aussi de ces étoiles, venant noter la prestation de ces hommes en noir. Un « match » gagnant-gagnant, qui semble plaire, en atteste ce 1^er prix Lyon Start-Up et French Tech, acquis fin 2024, au nez et à la barbe de 99 concurrents, mais aussi et surtout, ces quelque 250 utilisateurs ayant déjà adopté l’application.

« On a gagné une crédibilité qui pour nous, était très importante, parce que l’on veut être l’acteur de référence de marché », souligne Maxence Bern, surpris par ce côté archaïque de la profession, qui empoisonnait la vie de sa cadette.

« Il faut que ce soit hyper simple et que l’on puisse poster une mission en une minute. C’est essentiel ! Et c’est satisfaisant de voir qu’il y a désormais une réponse à ce problème rencontré depuis des années. D’autant qu’il y a une confiance en l’avocat ressource, parce qu’il est local et qu’il sait comment ça fonctionne sur son territoire », poursuit cet ancien expert en marketing chez Sanofi.

« On vient créer une communauté et c’est ça qui est génial », complète sa sœur. D’autant que les clients peuvent être rassurés, leurs dossiers ont beau être partagés, ces derniers sont postés sur des serveurs français sécurisés. Une ultime attention pour une « garantie de succès ». Le tout résumé en un mot : liberté !

>Plus d’informations et inscriptions sur www.libelaw.fr