Texte : Marco Polisson – A 61 ans, le gardien du Phare de Tassin a décidé de tourner la page de Daddy Poule…pour profiter d’une retraite bien méritée.

Une décision prise de façon collégiale avec son épouse Valérie et sa fille Flora, à ses côtés au quotidien dans la gestion du restaurant tassilunois ouvert en mai 2017. Et la conclusion d’une belle boucle gastronomique pour ce passionné de vélo qui l’aura fait trabouler par les cuisines du Grand Véfour et de Ledoyen (Paris), de La Bonne Auberge et du Negresco (Nice) avant d’accepter l’offre lyonnaise d’Hubert Benhamou et de Serge Partouche.

Philippe et Frédéric, le duo magique de La Rotonde étoilée en 2009 – Photo Jean-Luc Mège pour LP

En 1993, l’ancien second de Jacques Maximin pose donc ses valises à Charbonnières les Bains, au sein de La Rotonde, le restaurant étoilé du casino Lyon Vert. Avec le maître d’hôtel Frédéric Fass et le sommelier Alain Gousse, il va empocher le jackpot à deux reprises en décrochant l’étoile. Après avoir fait briller le casino pendant 20 ans, les deux amis s’étaient émancipés du groupe Partouche en ouvrant le 23 mai 2012 la brasserie Halles 9, dans le nouveau centre de Tassin la Demi-Lune.

Un des premiers restaurants en rooftop

Cinq ans plus tard, Philippe avait décidé de doubler la mise en créant Daddy Poule sur le rooftop de l’immeuble Le Phare de Tassin, avenue du Général de Gaulle. Il n’y avait pas de toit-terrasse dans le premier projet de Christian Machefert (Efféa), maître d’ouvrage de l’ensemble immobilier. Après sa rencontre avec Philippe Gauvreau, l’architecte François Chambaud a effacé sa première copie et refait ses calculs de charge pour le mettre sur le toit.

A l’intérieur, l’architecte Stéphanie Latandry-Boudier, collaboratrice d’Hervé Moreau signe un décor très tendance : « On est parti sur quelque chose de décalé beaucoup plus simple par rapport au décor de sa brasserie Halles 9. Comme la ferme d’un grand-père avec ses poules et ses animaux. Un intérieur brut avec du bois, des briques et du métal. On n’a pas l’impression d’être en ville avec sa vue dégagée sur les Monts du Lyonnais. Les gens s’y sentent bien… » « On confirme ! » écrivait Christian Mure, un mois après l’ouverture.

Quid de Daddy Poule sans son gardien ?

Déjà gérantes de trois restaurants de sushis, les nouvelles propriétaires ne vont pas casser le concept existant. Accompagnées dans un premier temps de Philippe et Flora, et de leur personnel, « pour créer une belle passation », elles entendent conserver la brasserie actuelle qui a supplanté le concept initial à base de poulet depuis plusieurs années. Les deux parties ont signé la vente ce jeudi 20 novembre 2025.

Quant à Philippe Gauvreau, « retraité depuis un an », il se dit heureux d’avoir posé le pied à terre. « Je vais vivre ! Imagine-toi que je ne sais pas ce que c’est qu’un week-end. J’ai envie de faire autre chose et j’ai d’autres passions. On va enfin prendre du temps pour nous ! » Et pourquoi pas du côté de la Road 66, son cadeau de sexagénaire. Flora, 24 ans, a, elle aussi, des envies d’ailleurs, d’Atlantique. Diplômée de l’Institut Vatel, elle imagine déjà son propre bar de plage, bercé par le bruit des vagues.

Passer enfin du temps avec ses nombreux amis, telle est la future recette de Philippe Gauvreau.